Cette rando d'à peine 9 km, sur un parcours sans dénivelé, dans un environnement champêtre, bénéficie aujourd'hui d'un ciel relativement clair et d'une température bien hivernale. Notre parking est celui du "Panier de la Ferme" à Coubert. C'est un magasin installé sous une magnifique charpente. On peut y acheter des produits de petite production artisanale, de la bonne charcuterie, des fromages locaux, des primeurs de qualité, etc...
Aujourd'hui encore, les restrictions lièes à la crise de la Covid nous obligent à nous former en petits groupes séparés par une distance minimum de sécurité sanitaire. Nous passons le long des surfaces maraîchères de "la Cueillette de la Grange".
C'est, actuellement, la fermeture hivernale. Mais dès le retour du printemps petits et grands pourront venir y cueillir toutes sortes de fruits et légumes et bénéficier ainsi de produits parfaitement locaux respectant une stricte saisonnalité. On peut aussi y cueillir toutes sortes de fleurs pour offrir ou pour embaumer sa maison.
Nous nous dirigeons vers la petite commune de Coubert qui est surtout connue pour son parc hébergeant un très important centre de réadaptaion fonctionnelle.(système nerveux, appareil locomoteur, brûlés, douleur...)
Source UGECAM IDF |
Le centre UGECAM de Coubert dispose d'un plateau technique très complet : Gymnase, salle de musculation, piscine, tennis, simulteur de conduite automobile, parcours extérieurs de rééducation, etc....
Le parc appartenait au Château de Samuel Bernard. Ce château fut probablement construit au XVème siècle sur les ruines d’un ancien fort médiéval. Il est alors habité par la famille de l’Hospital, dont le nom devient connu lorsque Nicolas de l’Hospital assassine en 1617 Concini, Maréchal d’Ancre, sous l’ordre du jeune Louis XIII.
Mais c’est au XVIIème siècle et XVIIIème siècle que la demeure prend toute son ampleur, lorsqu’elle est achetée par Samuel Bernard, richissime financier, qui aide Louis XIV et Louis XV à maintes reprises durant leur règne.
Il ne reste plus que quelques ruines du château de Samuel Bernard, abandonné et dévasté depuis la révolution. Le nouveau château est construit en 1890 par la famille Desmarais. La propriété est une demeure bourgeoise, d’un style anglo-normand très en vogue à la fin du XIXème siècle. Cette demeure, à peine visible depuis le portail du parc, ne peut être visitée. De même le parc est exclusivement réservé à l'usage du centre de réadaptation.
Les deux pavillons à l'entrée du parc et le fronton de l'Orangerie visible depuis la grille du parc constituent les seuls vestiges (encore debout) du château de Samuel Bernard. Le fronton est orné de cinq enfants jouant parmi les fleurs et la vigne. Sont également sculptés des outils de jardinage et des paniers, illustrant les fonctions de l’Orangerie.
Nous passons devant l'auberge de l'Escargot d'Or (fermé du fait de la crise sanitaire), l'église de Coubert puis empruntons un dédale de petites sentes et ruelles. Nous voilà devant l'auberge de l'Écureuil (fermé elle aussi) et poursuivons vers l'ancienne gare de Coubert/Soignolles pour rejoindre le 'chemin des roses' aménagé sur l'ancienne ligne qui reliait autrefois Gretz à Paris/Bastille sur laquelle circulait le célèbre 'train des roses' dédié à l'acheminement de la production des rosiéristes vers la capitale. Nous suivons l'ancienne voix ferrée sur ce chemin bien empierré jusqu'à l'ancien pavillon du garde barrière sur la D319 à l'entrée de Grisy-Suisnes. Puis nous rejoignons la gare de Grisy via cette route particulièrement mal carrossable de grisy curieusement appelée 'Rue de la libération'... 'Rue de la libération des agents du service d'entretien des chaussées' disent les mauvaises langues.
Le Musée de la Rose.
Nous rejoignons rapidement l'ancienne gare de Grisy-Suisnes qui abrite le site du "Musée de la Rose".
Photo JPL |
Sur un terrain de 1700 m2, jouxtant le musée, 2000 porte-greffes ont été plantés en novembre 2011, greffés en août 2012, pour une première floraison en juin 2013, au moment de l’inauguration du site. Les visiteurs peuvent y flâner librement, admirer et comparer les couleurs, humer les différents parfums, ou tout simplement profiter d’un banc au cœur des parterres de roses. Une buvette propose café, thé ou boissons rafraîchissantes.
Le musée accueille les visiteurs tous les dimanches après-midi d'avril/mai/juin/juillet et septembre.La gare de Grisy-Suisnes fut ouverte en 1892 sur la ligne Paris/La Bastille – Verneuil l’Etang qu'on appelait le "ligne de Vincennes" ou la "ligne V". C'est une des dernières lignes de chemin-de-fer créée à partir de Paris. La ligne fut définitivement fermée en 1964. La gare de Grisy-Suisnes était tout particulièrement désignée pour accueillir le Musée de la Rose parce que c'est à partir de ce lieu que sont parties des tonnes de roses, vendues dans la nuit sur le carreau des Halles. A partir de 1900, les trains furent appelés « trains des rosiéristes ».
J'ai eu l'occasion d'évoquer l'histoire de la rose dans un article sur la rando menée par François à Mandres-les-Roses. (Cliquer ici)
Dans cet article, je montrais le rôle fondateur de l'Amiral Bougainville et de son jardinier Christophe COCHET dans cette histoire de la rose.
Bougainville, officier de marine et explorateur a effectué le premier tour du monde français entre 1766 et 1769. Le botaniste Philibert Commerson l'accompagnait au cours de cette expédition. Il récolta au brésil quelques spécimens d'une très jolie fleur prélevée sur un arbuste qu'il nomma le "bougainvillier" en l'honneur de son capitaine. La fleur reçut un nom très proche avec quasiment la même orthographe : la "bougainvillée".
Bougainvillier (Source Pixabay) |
Conscient de la valeur de son jardinier, Bougainville l'encouragea à installer une véritable roseraie. En 1802, avec l’aide financière de Bougainville, Christophe Cochet acheta le prieuré de Vernelles où il installa sa toute première roseraie. Grâce aux recommandations du Comte, la roseraie Cochet devint très réputée dans la région et connut un réel succès. La collection de roses augmenta considérablement, les pépinières de Suisnes prirent une grande extension, elles atteindront bientôt 28 hectares.
Trois générations et soixante-quinze ans plus tard, le petit-fils de Christophe, Scipion (1833-1896), semeur de roses et rosiériste de grande renommée, réalisa que les hybrideurs français avaient besoin de décrire et d’illustrer avec précision leurs créations. Il fonda, à Suisnes, le "Journal des Roses", revue mensuelle servant de relais entre les rosiéristes amateurs et les professionnels.
Aujourd'hui, on ne compte plus que deux producteurs de roses à Grisy-Suisnes.
Source Pixabay |
Un autre petit-fils de Christophe Cochet, Philémon Cochet, se marie avec la fille du maire de Coubert, et vient s’installer comme rosiériste à Coubert. Son fils, Charles, savant botaniste, s’attache à poursuivre cette activité.
C’est Charles Cochet qui créa en 1892, une rose blanche dont les pétales fins et volumineux semblent se superposer indéfiniment. Elle est reconnue parmi les variétés de roses anciennes et a fait la célébrité de Coubert dans le monde entier sous le nom de « Blanc double de Coubert »
Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)
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