samedi 6 novembre 2021

Chartres en Lumières (Christian le 06/11/2021)

Photos du jour.

C'est une rando nocturne dans la belle ville de Chartres que nous propose Christian ce premier samedi de Novembre. Un car nous conduit et nous dépose dans le centre ville, à deux pas de la Cathédrale Notre Dame. Les cinq cloches de la Cathédrale sonnent à la volée pour honorer un mariage qui y est célébré. Un peu plus tard, on les entendra, à nouveau, sonner à toute volèe, cette fois pour annoncer la grand messe de la Saint Hubert, le patron des chasseurs. Ce rituel de la Saint Hubert est fêté depuis le neuvième siècle. Un de ses moments forts, ici à Chartres, est la "bénédiction des animaux", un important sacrement qui permet de protéger les chiens de chasse pour l'année. C'est ce que m'explique un des deux guides chargés de nous accueillir et de nous conduire sur un petit parcours de 3 kilomètres entre la ville haute où s'élève l'immense vaisseau de la Cathédrale et la ville basse qui s'allonge le long de l'Eure.
Les petite ruelles moyenâgeuses, les belles maisons à encorbellement , les petits ponts enjambant la rivière, les parcs, les édifices remarquables nous sont abondamment commentés lors de ce court circuit guidé qui est, en quelque sorte, une mise en appétit avant la balade qui nous est promise, la nuit venue, à travers les rues de la ville où 21 sites remarquables seront sublimés par de somptueux jeux de lumière proposés par la société de production "Les Allumeurs de Rêve". Cette société fondée par Gilbert Coudène regroupe autour de sa personne une équipe de brillants, vifs, et ingénieux professionnels auteurs de nombreuses réalisations prestigieuses comme le célébrissime "Lyon, Terre aux lumières" ou encore le gigantesque projet "La Région des Lumières" en Auvergne-Rhone-Alpes.

Quelques-uns d'entre nous ont choisi de dîner dans l'un ou l'autre des nombreux restaurants de ce quartier animé autour de la Cathédrale. D'autres ont choisi de prendre un pique-nique dans une salle que l'organisation leur a réservée. Les 30 randonneurs de Varennes vont cependant se retrouver, tous ensemble, à l'heure prévue, sur le parvis de la Cathédrale envahi par une foule compacte pour prendre le départ, derrière une fanfare, d'un parcours de découverte de cinq kilomètres, de site en site, tous merveilleusement enluminés.

La Cathédrale Notre Dame de Chartres.
Notre guide m'append que l'on ne doit pas dire "Cathédrale de Chartres" de même qu'on ne dit pas "Cathédrale de Paris". Il faut dire "Cathédrale Notre Dame de Chartres" de même qu'il est juste de dire "Cathédrale Notre Dame de Paris". Il existe cependant une "Cathédrale de Chartres" : mais elle n'est pas un édifice ; c'est une peinture à l'huile sur toile du peintre français Jean-Baptiste Camille Corot conservée au musée du Louvre à Paris.
Notre Dame de Chartres Portail Nord

Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, haut lieu du christianisme dans l'occident médiéval, la Cathédrale Notre Dame de Chartres présente un ensemble exceptionnel de l'art religieux des XIIéme et XIIIéme siècles avec ses neuf portails sculptés et ses 176 vitraux, elle est un fleuron incontournable de l'architecture gothique en Europe.
Son histoire est particulièrement mouvementée puisque la cathédrale que nous pouvons admirer aujourd'hui succède à 5 précédents édifices bâtis successivement entre 350 et 1020. Le cinquième édifice, la cathédrale de l'évêque Fulbert, terminé en 1028 fut touché par un incendie en 1030. Deux autres incendies en 1134 et en 1194 auront raison de cette cinquième cathédrale. La réédification de la cathédrale, sous la forme que nous connaissons aujourd’hui, débute immédiatement après l'incendie de 1194. Tout le gros œuvre est achevé en une trentaine d'années. En 1240, les vitraux sont déjà réalisés et la consécration solennelle a lieu le 24 octobre 1260.





Le 4 juin 1836, un vaste incendie détruit la toiture et la "forêt", la charpente en bois de châtaignier surnommée "forêt" tout comme fut surnommée la charpente récemment incendiée de Notre Dame de Paris. À Chartres, la restauration fut opérée par une charpente métallique de fonte et de fer et une toiture en cuivre d'où cette belle couleur verte que l'oxydation du cuivre donne à cette couverture.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 16 août 1944, la cathédrale sera, in extremis, sauvée de la destruction grâce au colonel américain Welborn Griffith dont les chefs pensaient que l'état major allemand s'y abritait. Griffith, opposé à cette thèse, se porte alors volontaire pour aller vérifier la présence des allemands. Constatant que la cathédrale est vide, il sonne les cloches pour avertir de l'absence d'ennemis sauvant ainsi l'édifice de sa destruction programmée.

Nous sommes rassemblés sur le parvis devant le portail royal. Soudain, l'immense rosace se met à briller puis sous l'effet des jeux de lumière, toute une humanité, surgie du passé, semble s'extraire de la pierre. La rosace renaît, l'oeil des statues s'allume. Par cette lumineuse mise en scéne de l'histoire chartraine, les Allumeurs de Rêve nous invitent à une fantastique redécouverte de la cathédrale. Notre esprit se surprend à l'entrevoir dans le cours de sa construction, à la ré-imaginer dans ses couleurs natales.

Autres sites enluminés.
Nous poursuivons notre route dans le centre ville. La fanfare s'écarte pour laisser place au long défilé de la foule enthousiaste. La musique joue "Qu'est ce qu'on est serrés au fond de cette boîte" sur l'air des sardines. Le thème du serrage des sardines convient assez exactement pour décrire l'instant. Cependant, peu à peu, le défilé va considérablement s'étirer et notre groupe pourra cheminer assez tranquillement sans trop souffrir de la pression de la foule. Nous marquons une pause devant la Médiathèque "l'Apostrophe".  La scénographie propose un "Voyage dans les médias" par des univers graphiques à base de notes de musique, de circuits informatiques, de lettres, de chiffres. Il semble que dans cette partie de la ville, la forte lumière ambiante atténue un peu les effets de la mise en scène.


Plus loin, nous nous arrêtons devant le Théâtre de Chartres, un théâtre à l'italienne qui offre aux chartrains une programmation variée. Une magnifique mise en lumière intitulée "Illusion" transcende la façade. Le thème traditionnel de l'Amour et de ses aléas est ici abordé avec humour et légèreté.
Nous nous acheminons maintenant vers la rivière et la ville basse. Le Moulin et le Pont Saint-Père sont magnifiés par une mise en lumière fascinante intitulée "Faune et Flore". Là s'envolent des flamands roses, passent des girafes au milieu de lagunes paradisiaques. L'invitation au rêve se poursuit un peu plus loin où le "Lavoir de la Grenouillère" se pare d'une multitude d'oiseaux multicolores. Nous poursuivons le long de l'Eure. Le Pont Saint Hilaire nous plonge dans une mangrove de palétuviers où abondent une flore et une faune surprenantes. Les arcades Saint Hilaire se sont parées des couleurs de l'Afrique. Prudence donc... crocodiles, hippopotames règnent ici en maîtres. Le Quai et le Lavoir Gloriette proposent une thématique autour de la faune fantastique et des créatures magiques.
Nous quittons les rives de l'Eure et commençons à remonter vers la ville haute. Nous marquons un long arrêt devant l'église Saint Pierre merveilleusement illuminée. Ici la relative obscurité ambiante participe à la magie de la scénographie. Un travail minutieux a été consacré à la mise en valeur des détails architecturaux de cet absolu chef d'oeuvre de l'art gothique. Nous poursuivons. L' immense fresque de la Rue du maréchal De Lattre De Tassigny attire notre regard. Cette fresque murale de 170 m² représente le tournage d'un film dont le Général Marceau tient le premier rôle. Un petit groupe de musiciens nous attend sur la Place Billard où la grande halle du marché est mise en valeur par un éclairage dynamique dominé par un bleu envoûtant. On joue "Hissez haut Santiano". Impressionnés par les "Dix-huit nœuds, quatre cents tonneaux", nous nous joignons au choeur des badauds pour nous époumonner sur le refrain. Nous voilà enfin de retour sur le parvis de la Cathédrale. Un vin chaud bienvenu nous est offert par l'organisation. Il est temps de regagner le car qui nous déposera à la ferme de Varennes-Jarcy un peu avant minuit. Un grand merci à Christian pour la bonne organisation de la soirée et à Didier pour son guidage nocturne facilité par le clignotement rouge du dispositif d'éclairage qu'il a eu la bonne idée d'installer autour de son bonnet.

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