Photos du jour.
Les dieux de la rando se sont judicieusement concertés pour nous offrir ce mardi, sans pluie, gratifié d'une température idéale pour la marche, quasi miraculeux, suivant un lundi très pluvieux et précédant une fin de semaine que la météo prévoit agitée.
Didier nous a donné rendez-vous sur le parking de la Mairie de Pringy et se propose, après la traversée du magnifique Parc de Pringy, de rejoindre le Parc Raymond Sachot à Saint-Fargeau-Ponthierry puis de nous conduire vers le vaste domaine du Château de Montgermont que nous contournerons pour retrouver les rives de l'École que nous longerons pour clore cette boucle de près de 9 kilomètres.
Photo Jacques Fillis
Le Parc de Pringy.
L’ancienne « maison de campagne » du Comte de Vaudreuil, maire de Pringy au milieu du 19e siècle, est aujourd’hui un charmant hôtel de ville dominant un magnifique parc de 9 hectares, constitué autour de la rivière École, modelé par le Comte lui-même dans l'esprit romantique de son époque. Entre ombres et lumières, des prairies et des espaces boisés, des miroirs aquatiques et des sous-bois sont dispersés au fil du tracé de la rivière. Un kiosque couvert de chaume, un pont japonais, un vivier alimenté par une source, une glacière se découvrent au détour des allées bordées de sous-bois, ou de la vaste prairie descendant vers la rivière.
Didier attire notre attention sur une étrange construction couverte d'une calotte maçonnée en tuileau et qui présente sur toute sa hauteur une alternance de bandes blanches et rouges. On la désigne sous le terme "petite fabrique" du parc.
À l’origine, ce mot "fabrique" est un terme purement pictural, désignant les édifices qui ornent les tableaux dans la peinture de paysage. Les premières "fabriques d’ornementation" apparaissent dans les jardins anglais au début du 18e siècle ; elles se répandent, par la suite, avec la mode des jardins paysagers. (Au cour de nos randos, nous avons pu notamment admirer les nombreuses fabriques de la 'propriété Caillebotte' à Yerres.)
Lors du deuxième week-end du mois de septembre, un spectacle pyrotechnique son et lumière, gratuit, est produit dans le parc de la mairie de Pringy. Ce spectacle, qui fait appel à environ deux-cents figurants, réunit quelque dix-mille spectateurs.
Nous sortons du parc et remontons vers le nord par la rue de Lourdeau qui suit le cours de la rivière École.
L'École.
Nous faisons un bref arrêt au niveau du lavoir de la rue Lourdeau. Les eaux de l'École alimentent le lavoir.
L’"École" ou l’"Escolle", ou même la "Cole"… ces noms se déclinent autour du verbe “écouler”, du latin “colare”, ce qui semble indiquer un petit écoulement plutôt qu’un flux. À la source, le cours d’eau ressemble plutôt à un vilain fossé de drainage qui croupit à l’étroit entre deux propriétés. C’est une petite nappe des sables de Fontainebleau, qui l’alimente à la hauteur du Vaudoué. Au delà, elle prend des allures de petit ruisseau de campagne qui serpente à travers bois et champs de Noisy jusqu’à Chambergeot. De nombreuses sources souterraines continuent à alimenter ce petit cours d'eau jusqu'à Milly. Sur son haut cours, l’École est bordée d’anciens prés humides et de marais (marais d’Auvers, de Chambergeot, d’Oncy…) Ces zones humides, tourbeuses, fonctionnent comme des éponges ; elles régularisent le cours de la rivière, absorbant les fortes pluies.
L'École se jette dans la Seine à Saint-Fargeau-Ponthierry après un parcours de près de 27 kilomètres qui traverse les territoires de 14 communes.Courances(91) ; Dannemois(91) ; Milly-la-Forêt(91) ; Moigny-sur-École(91) ; Noisy-sur-École(77) ; Oncy-sur-École(91) ; Perthes(77) ; Pringy(77) ; Saint-Fargeau-Ponthierry(77) ; Saint-Germain-sur-École(77) ; Saint-Sauveur-sur-École 77) ; Seine-Port (77) ; Soisy-sur-École(91) ; Le Vaudoué(77).
Elle recueille notamment les eaux du 'ru du Rebais', du 'ru des Fontaines', du 'ru d’Auvernaux-Moulignon' et d’autres petits affluents. Au total, plus de 110 kilomètres de cours d’eau forment le bassin versant de l'École.
le Parc Raymond Sachot .
Nous sommes maintenant à Saint-Fargeau-Ponthierry. La rue du Lieutenant Boulay nous conduit directement au portail d'entrée du Parc Raymond Sachot*. Cet écrin de verdure de 37 hectares bénéficie d'une biodiversité exceptionnelle, qu’il s’agisse de sa faune ou de sa flore, dans les parties boisées, herbeuses ou humides. Les visiteurs doivent circuler uniquement sur les chemins prévus à cet effet, laissés à l’état naturel, de manière à éviter le piétinement de la flore.
Respectueux de ce règlement, nous suivons une allée bordée de hauts conifères. Un petit ru court tout au long du chemin. Il afflue dans le ruisseau de Moulignon qui lui-même se jette dans l'École.
*Raymond Sachot, radio électricien sur le centre de TSF de Sainte-Assise fournissait des renseignements militaires et techniques à la Résistance. En août 44, il fut nommé chef du groupe FFI de Ponthierry avec le grade de sergent.
Nous sortons du parc et prenons la rue de Jonville, au bout de laquelle nous découvrons un petit lavoir où sont mis en scène les mannequins grandeur nature de personnages s'afférant autour du linge à laver. Nous poursuivons rue de la Fontaine et ne tardons pas à apercevoir l'immense prairie au lieu-dit 'Pièce du Gros Chêne' où paissent des chevaux en grand nombre.
Le Domaine de Montgermont.
Nous contournons les prés ; nous sommes maintenant à nouveau sur le territoire de Pringy. Nous passons devant le 🔰 Haras de Montgermont qui, outre sa vocation à entraîner des chevaux de course, offre aux particuliers des services de pension pour leur animal. Non loin des écuries, nous faisons une pause pour écouter les explications que donne Didier sur les Ruines de Montgermont devant lesquelles nous nous sommes arrêtés. Ces ruines de Montgermont sont les vestiges de l’église Notre-Dame de Corbeil, fondée au XIIe siècle. Comment des ruines médiévales de l’Essonne ont pu se retrouver dans un haras de Seine-et-Marne ? Les vestiges qui comportent une double arcade et ses supports, un arc trilobé, deux arcs brisés et une pierre tombale provenaient des différents endroits de l’église originelle. Vers 1820, le Comte de Gontaut-Biron va acquérir ces vestiges épars de l’église qui vont être rassemblés artificiellement pour créer une ruine romantique dans la cour arrière du château. Tout a été remonté pour évoquer les ruines d’une église, mais sans aucun caractère archéologique, seulement pour l’aspect pittoresque. Aujourd'hui, elles ne sont même plus dans le parc du château puisque la propriété a été divisée. Elle se retrouvent ainsi sur les terres du haras.
Nous poursuivons le contournement du vaste Domaine de Montgermont par le Chemin du Moulin de Montgermont qui va nous conduire devant les grilles d'entrée du Château de Montgermont. Didier, qui a soigneusement préparé sa documentation, nous renseigne sur l'histoire du lieu.
Bien avant que Jean-Armand-Louis de Gontault-Biron confie, fin 18éme siècle, à l'architecte Soufflot Le Romain, les travaux destinés à transformer le château et à lui ôter son aspect féodal, il avait appartenu à Adam de Montgermont qui l'avait déjà considérablement transformé. Il fut ensuite remanié au XIXe siècle, à l'initiative de Aimé de Gontault-Biron héritier de Jean-Armand-Louis. À la fin du XIXe siècle, la famille Poulain fait ajouter deux ailes en avancée et deux tours d'angle, l'une de forme ronde, l'autre de forme hexagonale. L'ensemble du bâtiment est exemplaire du style néo-Louis XIII.
L'industriel Louis Martin Lebeuf fit l'acquisition du château en 1846, ce qui lui permit d'être anobli. Le peintre Marcel Chassard y a installé son atelier dans les années 1950. Après avoir appartenu à la famille Dubonnet, le château sera divisé en plusieurs lots formant une copropriété.
Alors que Didier attire notre attention sur le perron en fer à cheval sur la façade principale, un charmant monsieur, copropriétaire dans le château, s'approche de notre groupe et se montre enthousiaste à répondre à nos questions.
Il nous confirme que 25 familles résident actuellement dans le château respectant scrupuleusement un règlement de copropriété permettant de conserver le patrimoine et se relayant pour l'entretien du parc attenant. Nous prenons congé et poursuivons vers le Moulin de Montgermont bâti sur la rivière École dont les eaux entraînaient autrefois une roue à aube
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aujourd'hui disparue.
Nous longeons maintenant la rive de l'École en direction de Pringy. Nous marquons un arrêt pour observer se dressant sur l'autre rive une étrange construction ; Didier nous révèle qu'on l'appelle le "Temple d'Amour". Il fut édifié, en 1786, dans le parc du Château de Montgermont, en l'honneur de la Marquise de Gontaut-Biron, retenue à Parme par une forte fièvre.
Jean-Armand-Louis de Gontault-Biron, sensible au vent de nouveauté qui soufflait sur les parcs et les jardins voulait que son domaine fut "à la mode" et soit doté de deux 'fabriques' : la ruine gothique fabriquée avec les vestiges de l'église de Corbeil devant laquelle nous nous sommes arrêtés un peu plus tôt et ce temple de style antique à l'intérieur duquel se trouvait, sur un piédestal, une reproduction de la statue de l'Apollon du Belvédère en marbre de Carrare. On se plaît à penser que Jean-Armand et Marie-Joséphine, le Comte et la Marquise, y vinrent en amoureux, avant les grands bouleversements révolutionnaires.
L'église Notre Dame de Pringy.
L'École s'élargit maintenant en vastes plans d'eau que nous longeons avant de rejoindre les rues de Pringy que nous suivons jusqu'à l'église Notre Dame de Pringy. Didier indique qu'on ne connaît pas exactement la date de construction de cette église mais on sait qu'un édifice religieux se dressait à cet endroit dès 1096. On sait également qu'elle fut restaurée en 1866 grâce à la générosité de l'industriel Louis Martin Lebeuf dont on a vu précédemment qu'il avait fait l'acquisition du Domaine de Montgermont en 1846. Une statuette de la Vierge noire de Pringy, actuellement conservée dans l’église, n’est pas l’originale, bien qu’elle soit très ancienne.
À Pringy, une procession, réalisée le deuxième dimanche de septembre, célèbre cette Vierge noire vénérée pour ses nombreux miracles. Ainsi, un prisonnier, accusé d’un crime qu’il n’avait pas commis, implorant la statuette aurait vu ses chaînes tombées à terre. Plus près de nous, en 1662, un enfant mort-né est exposé devant la Vierge. Pendant les prières, l’enfant aurait montré des signes de vie, lui permettant d’être baptisé et de ne pas errer dans les limbes. La pratique, bien qu’interdite, sera poursuivie et la superstition des enfants mort-nés, que l’on apportait à Notre Dame de Pringy va se perpétuer.
L'École s'élargit maintenant en vastes plans d'eau que nous longeons avant de rejoindre les rues de Pringy que nous suivons jusqu'à l'église Notre Dame de Pringy. Didier indique qu'on ne connaît pas exactement la date de construction de cette église mais on sait qu'un édifice religieux se dressait à cet endroit dès 1096. On sait également qu'elle fut restaurée en 1866 grâce à la générosité de l'industriel Louis Martin Lebeuf dont on a vu précédemment qu'il avait fait l'acquisition du Domaine de Montgermont en 1846. Une statuette de la Vierge noire de Pringy, actuellement conservée dans l’église, n’est pas l’originale, bien qu’elle soit très ancienne.
À Pringy, une procession, réalisée le deuxième dimanche de septembre, célèbre cette Vierge noire vénérée pour ses nombreux miracles. Ainsi, un prisonnier, accusé d’un crime qu’il n’avait pas commis, implorant la statuette aurait vu ses chaînes tombées à terre. Plus près de nous, en 1662, un enfant mort-né est exposé devant la Vierge. Pendant les prières, l’enfant aurait montré des signes de vie, lui permettant d’être baptisé et de ne pas errer dans les limbes. La pratique, bien qu’interdite, sera poursuivie et la superstition des enfants mort-nés, que l’on apportait à Notre Dame de Pringy va se perpétuer.
Nous sommes à deux pas du parc de la Mairie et de son parking où nous retrouvons nos véhicules. Un grand merci à Didier pour les commentaires très documentés dont il nous a fait part tout au long de cette rando particulièrement riche au plan patrimonial.
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