mardi 13 février 2024

Le Parc de ViIlleroy (Mennecy) et le Parc de Fontenay-le-Vicomte (Christine le 13/02/2024)



Photos du jour.

C'est aujourd'hui Mardi Gras et c'est ce jour qu'a retenu Christine pour nous faire découvrir le Parc de Villeroy et celui de  Fontenay-le-Vicomte. Le Mardi Gras, veille du Mercredi des Cendres (premier jour du carême), est une date fêtée dans beaucoup de pays ; un article est consacré à ce sujet dans notre rubrique 'On en parle' (Voir ici).

Après un weekend particulièrement maussade et humide, nous allons avoir le bonheur de bénéficier d'une météo clémente et même de quelques éclaircies bienvenues pour parcourir ce circuit de 10 km qui au delà de la traversée des deux parc nous propose quelques intéressants points de vue sur les berges sauvages des étangs du Marais de Fontenay.


Photo Jacques Fillis


Le Parc de Villeroy.
Photo Jacques Fillis

Nous nous sommes garés dans l'enceinte même du parc, dans l'Allée des Sycomores que nous remontons jusqu'aux 🔰 beaux bâtiments municipaux de l'Orangerie qui abritent un théâtre, une salle de concert et la conservatoire de musique. Non loin, on peut apercevoir les quelques vestiges de l’ancien château du XVIème siècle, qui reçut la visite de nombreux rois, d’Henri IV à Louis XV. Le château ne survécut pas à la Révolution, mais on distingue encore l’entrée, un bassin, une glacière, un abreuvoir.
Nous contournons l'Orangerie, rejoignons l'Allée des Noyers puis l'Allée du Clocher pour rejoindre et admirer la célèbre et spectaculaire Allée de Séquoias ; longue de 800 mètres avec ses 134 arbres majestueux, elle est la seconde plus grande allée de séquoias d’Europe. Ces arbres immenses ont été plantés ici en 1887. La plus grande allée d’Europe serait en Angleterre, avec 219 arbres. Cependant les 110 hectares du parc réservent bien d’autres surprises : des allées de noyers, de hêtres, de sycomores ou encore les tilleuls de l’allée du Clocher qui traverse tout le parc. Les allées du Parc de Villeroy portent des noms évocateurs de l'histoire du domaine. Un grand nombre de ces allées font référence à des personnages qui sont passés dans l'histoire de Mennecy, comme 'Charlemagne', ou des lieux ('allée de la Glacière') tandis que d'autres font référence au paysage et aux arbres qui les bordent. Cependant, le nom donné à l'Allée de l'Aubépine ne fait pas référence à l'arbuste mais à "Madeleine de l'Aubespine" qui fut l'épouse du Duc de Villeroy, Nicolas de Neufville, propriétaire du domaine. C'était une poétesse, amie de Ronsard ; on lui doit les "Chansons de Callianthe". 
Bâti sur le flanc du coteau qui borde l’Essonne, le château de Villeroy, aujourd'hui disparu, était l'une des plus belles demeures de la Renaissance et paradoxalement le domaine manquait d'eau. Comment alimenter les bassins, les fontaines, les étangs, attributs incontournables des jardins à la mode ? Comment satisfaire les besoins du seigneur de Villeroy, vraisemblablement courroucé de voir les rus couler gaiement dans le village ? C'est pour répondre à cette demande que furent bâtis, à la fin du XVIIe siècle, un vaste réseau de captage de sources, des réservoirs souterrains reliés par de belles conduites maçonnées et une 🔰 superbe citerne à piliers et voûtes.
La commune de Mennecy est devenue propriétaire du parc en 1972 ; depuis cette date, des équipements nouveaux ont été réalisés dans l’emprise du domaine : le théâtre municipal, le Conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique, un collège départemental, un centre sportif municipal, un stade nautique départemental, une salle d'armes, un dojo, une salle des fêtes..


Le Marais de Fontenay.


Nous sortons du Parc Villeroy au niveau de l'Aquastade, longeons brièvement le boulevard Charles De Gaulle puis empruntons la rue du Reignault qui va nous conduire jusqu'au Chemin de la Gare qui permet de traverser la voie de chemin de fer du réseau RER D au niveau de l'ancienne petite maison du garde-barrière .
Nous traversons prudemment les voies  et nous nous engageons sur les chemins du Marais de Fontenay.  Ce marais avec ses 86 hectares n'est qu'une petite partie de l'immense étendue des marais des basses vallées de l'Essonne et de la Juine qui s'étendent sur près de 800 hectares  sur les communes d'Itteville, Saint-Vrain, Ballancourt, Vert-le-Petit, Vert-le-Grand, Echarcon, Fontenay-le-Vicomte, Mennecy et Ormoy. Ces marais constituent la plus grande zone humide du département de l'Essonne. La rivière Essonne, née dans la Forêt d'Orléans, présente une pente très faible jusqu'à la Seine où elle conflue à Corbeil. C'est la faiblesse de son débit qui explique l'importance de la zone humide où la tourbe, dont la couche peut atteindre entre 15 et 25 mètres d'épaisseur, fut exploitée jusqu'en 1850.
Le marais de Fontenay est certainement l'une des zones humides les mieux préservées du département. Véritable joyau de nature, il abrite une faune et une flore remarquables. Le circuit concocté par Christine propose de nous attarder dans deux observatoires, l'un sur l'Étang aux Pointes, l'autre sur l'Étang aux Moines. On peut y approcher, au plus près,  les roselières et observer les oiseaux qui y nichent comme  la rousserolle, le bruant des roseaux ou la blanche aigrette garzette. L'observateur patient pourra  aussi y surprendre le très coloré martin-pêcheur, le majestueux balbuzard pêcheur et autres cygnes, hérons et cormorans. Cette zone classée Natura 2000 regorge de canards tels que la sarcelle d'hiver ou le canard souchet. Riches en fleurs et insectes, les prairies font l'objet d'un entretien constant par fauchage ou pâturage. Nous nous arrêtons un instant sur le Chemin des Prés pour saluer une petite troupe de superbes vaches Highland. Ces belles d'Écosse avec leurs longues cornes et leurs mèches flamboyantes, bien que massives (elles pèsent entre 400 et 750 kg), ont un caractère très doux et apprécient la compagnie des hommes.
Par leur piétinement et leur broutement, elles aèrent les parcelles. Ce qui permet le développement de nouvelles plantes à fleurs jusque-là étouffées.
Un passage en tunnel sous les voies de chemin de fer permet de sortir du Marais et de rejoindre le Parc de Fontenay-le-Vicomte qui, puisque tout récemment inauguré et ouvert au public, se trouvait totalement inédit dans le programme de nos randos. Nous devons ainsi à Christine l'opportunité de cette découverte.

Le Parc de Fontenay-le-Vicomte.

Le département a acquis en 2006 ce domaine de 40 hectares où s'étendaient auparavant les jardins à la française du Château de Fontenay-le-Vicomte. Des travaux commencèrent en 2013 pour aménager les prairies, les bois, les mares et les plans d'eau. Le parc fut inauguré en juin 2022.
Nous attaquons la traversée du parc d'ouest en est. Sur le chemin, un 🔰 cœur habilement confectionné avec les mousses trouvées sur les arbres environnants pourrait être l'œuvre de quelque amoureux sans doute inspiré  par le proximité de la Saint Valentin qu'on fêtera demain. Nous poursuivons marquant plusieurs arrêts devant les panneaux pédagogiques installés tout au long de  l'Allée Dunoyer. Ces panneaux informent de l'histoire du domaine, de la localisation de ses anciens châteaux disparus  et de l'intérêt écologique de la préservation de ces terrains qui sans l'obstination du Conseil Général aurait pu être transformés en terrain de golf. Saluons, à cet égard, l'effort constant de la municipalité de Fontenay qui, mieux que ses voisines, a su conserver le caractère rural qui fait son charme et dont les projets sont authentiquement orientés vers une valorisation accrue de précieux espaces naturels.
Peu avant la sortie du parc, nous marquons un arrêt devant Le Château Dunoyer.  Érigé au XVIIème siècle il fut remanié, agrandi et devint le Château de Fontenay-le Vicomte, à la fin du XVIIIème siècle, suite à l'alliance de la famille Dunoyer avec la famille La Tour-Maubourg. Le domaine passe de mains en mains au XIXème siècle. Il devint la propriété du marquis Pierre-Charles-Thierry de La Prévalaye, maire du village de 1808 à 1838.  Contrairement au parc, le château reste aujourd'hui propriété privée et appartient à Marie-Ange Mallet, depuis mai 2007.

Pour l'anecdote, retenons également que c'est à Fontenay-le-Vicomte que s'enlisa la mystérieuse affaire Ben Barka. Mehdi Ben Barka, un professeur de mathématiques devenu chef de l'opposition au régime marocain, est enlevé le 29 octobre 1965 devant la brasserie Lipp à Paris. Il sera conduit à Fontenay-le-Vicomte dans la villa de Georges Boucheseiche, une figure du milieu, où on perdra définitivement sa trace. Plus de 50 ans après cet épisode et malgré les enquêtes menées depuis lors, le mystère Ben Barka plane toujours sur le petit village de Fontenay le Vicomte.

Il ne nous reste plus qu'à remonter vers le Boulevard Charles De Gaulle et l'Aquastade pour retrouver le Parc de Villeroy et la  vaste Allée des Séquoias que nous allons suivre sur toute sa longueur jusqu'au Chemin de la Vallée qui permet de rejoindre l'entrée principale du Parc où nous attendent nos véhicules.
 Un grand merci à Christine pour l'organisation de cette rando et pour son apport d'une documentation détaillée qu'elle  a su réunir pour nous informer tout au long du parcours.


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