Photo Jacques Fillis. |
Photos du jour.
Jacques P. (pour sa première organisation de rando auprès de notre groupe) a soigneusement préparé, à notre intention, un parcours de 9 km en terre briarde entre Bombon et Saint Méry.
Le temps est plutôt clair encore aujourd'hui et, la météo présomptueuse indique qu'aucune pluie ne pourra perturber notre balade. Il va s'avérer que cette prévision est en partie trompeuse : un ciel noir menaçant va progressivement s'installer au dessus de nos têtes tandis que quelques bruits de tonnerre lointains vont alerter Jacques qui sagement va supprimer une partie de son circuit pour nous permettre de rentrer au sec. Un grand merci à lui pour cette salutaire initiative.
C'est donc sur une distance réduite à 7,5 km que nous allons découvrir toute la richesse patrimoniale de ce petit coin de Seine et Marne.
Bombon.
Nous nous sommes garés près des terrains de sport du village. La 'Rue des Brissets', qui est une simple allée empierrée s'allongeant entre les murs de pierre des vergers, nous conduit tout droit à l'église du village , l'Église Saint-Germain-de-Paris.
Photo Jacques Fillis. |
Dans cette église du 13ème siècle, on peut notamment admirer un Christ en bois, un retable Renaissance, un maître-autel en marbre orné de statuettes en bois de Saint Germain et de Saint Louis et un beau tableau peint sur bois représentant les scènes de la vie du Christ et de la Vierge.
Au cours de cette visite, Madame Salazar avait surtout attiré notre attention sur une
🔰belle plaque
en marbre toute consacrée à la gloire du Maréchal Foch.
C'est à Bombon que le général Ferdinand Foch installa son poste de commandement de juin à octobre 1918. La commune devint alors le Grand Quartier général des armées alliées (GQGA). Le maréchal Foch et quelques officiers élurent domicile au sein du château. Le village fut choisi car il est discret, à peine indiqué, pas sur une grande route, et central par rapport au front. Tout l'Etat-Major et l'intendance s'y installèrent. Soit près de 300 personnes. Il y avait des généraux, des colonels... Ils furent hébergés par les habitants eux-mêmes dans une quarantaine de fermes et maisons. C'est également ici dans la cour du château que Foch reçut le 23 août 1918 son bâton, emblème concrétisant sa nomination comme maréchal de France, des mains du président de la République, Raymond Poincaré, en présence du président du Conseil, Georges Clemenceau.
(Voir ici un court document vidéo INA sur cette cérémonie.)
(Voir ici un court document vidéo INA sur cette cérémonie.)
Nous voici devant la
🔰ferme de Neuvy
. Un panneau nous renseigne sur l'histoire du lieu. On apprend que cette ferme fit partie des nombreuses propriétés de l'industriel Pierre-Marie Durand. Son groupe dirigeait 61 sociétés qui lui valent les surnoms de "Roi du kilowatt", "l'Homme aux sept châteaux", ou encore "le Milliardaire". Il est notamment le créateur de l'un des deux premiers groupes de production et de distribution d'électricité avant la nationalisation et la création d'Électricité de France. Il fut Maire du village et en possédait les fermes et le château. La ferme de Neuvy, très novatrice, bénéficia de l'une des toutes premières installations de tabulation pour la traite automatique des vaches.
Plus loin, nous passons devant la Ferme de Forest particulièrement représentative de l'architecture des grandes fermes du 18ème siècle. (Attention, ne pas confondre cette Ferme de Forest située ici à Bombon avec la Ferme de Forest (au 🔰style anglo-normand très différent) que nous avons rencontrée lors de nos randos à Chaumes-en-Brie . Un panneau nous apprend que Bombon était, jusqu'au milieu du 20ème siècle, le centre d'une activité agricole importante employant une centaine de personnes. Le village comptait alors une trentaine de commerces dont cinq cafés.
Photo Jacques Fillis. |
Nous suivons maintenant le 'Sentier de la Forge' quelque peu envahi par les orties, ce que ne vont pas manquer de faire remarquer ceux d'entre nous qui ont choisi "l'option pantacourt" sans que cela ne déclenche une substantielle empathie chez les partisans prudents du pantalon.
Nous arrivons ainsi devant les grilles du château de Bombon qu'on n'aperçoit guère depuis cet endroit qui offre un point de vue sur les belles dépendances du domaine. Nous contournons l'immense propriété par une jolie allée empierrée longeant le mur d'enceinte du parc du château, la 'Rue du Parc'.
Nous arrivons ainsi devant la grille de l'entrée principale du Château de Bombon. Elle est malheureusement rendue aveugle par un festonnage en tôle et il faut s'élever sur la pointe des pieds pour admirer la belle façade de ce château construit au 18ème siècle dans un style typiquement français, avec chaînes de pierre et murs de briques, et recouvert d'un toit d'ardoise.
Cet ensemble avait sans doute été édifié sur les ruines d'un château médiéval dont aucune trace ne subsiste. Cette magnifique propriété privée entourée de douves en eaux vives est classée monument historique et établie dans un écrin de verdure de plus de 30 hectares de jardins et de bois.
Ce château qui fut rien moins que le quartier général des Forces alliées commandées par l'illustre maréchal Foch et qui fut aussi la propriété de l'industriel Durand ,"Roi du Kilowatt", est actuellement la propriété d'une épouse du Président Houphouët Boigny héritière de son illustre mari. Le domaine est en fait l'objet d'un conflit d'héritage qui divise la famille du père de l’indépendance ivoirienne qui, au moment de sa mort, disposait d'un patrimoine accumulé dépassant le milliard de dollars sous la forme de propriétés immobilières et de comptes bancaires. Ceci explique sans doute la zizanie entre les deux épouses du président, Isabelle Grunitzky, fille du président du Togo et seconde épouse d'Houphouët Boigny, actuelle occupante du château, et Marie-Thérèse Brou, première épouse qui s'estime spoliée et revendique la propriété entière des lieux.
(Voir ici l'article que Le Monde consacrait à ce sujet.)
(Voir ici l'article que Le Monde consacrait à ce sujet.)
En chemin vers Saint-Méry.
Nous poursuivons sur la 'Route de Montjay' . Le paysage champêtre de la Brie s'étend à perte de vue tout autour de nous; ici une étendue de colza fourrager, là de vastes champs de blés. Durant l'Ancien Régime, la Brie était divisée en trois entités : la Brie Française (Brie Comte Robert) ; la Brie Champenoise (Meaux) ; la Brie Pouilleuse (Château-Thierry). De nos jours, on divise cette vaste région naturelle en une véritable mosaïque de petites régions naturelles. Ainsi, la partie de la Brie qui s'étend à l'est de Melun s'appelle la Brie Humide. Un petit pont nous permet de franchir l'Almont, Ici, l'Almont se nomme 'Ru d'Ancœur'. L'Almont a en effet la particularité de changer de nom tout au long de son cheminement vers la Seine. Il porte le nom de ru de Courtenain de sa source à Fontenailles, puis ru d'Ancœur jusqu'en amont de Blandy, ru d'Ancœuil de Blandy au parc du château de Vaux-le-Vicomte dont il alimente les bassins et tout le système hydrologique, pour finalement prendre la dénomination 'Almont' jusqu'à sa confluence avec la Seine à Melun.
Nous poursuivons sur la 'Route de Montjay' . Le paysage champêtre de la Brie s'étend à perte de vue tout autour de nous; ici une étendue de colza fourrager, là de vastes champs de blés. Durant l'Ancien Régime, la Brie était divisée en trois entités : la Brie Française (Brie Comte Robert) ; la Brie Champenoise (Meaux) ; la Brie Pouilleuse (Château-Thierry). De nos jours, on divise cette vaste région naturelle en une véritable mosaïque de petites régions naturelles. Ainsi, la partie de la Brie qui s'étend à l'est de Melun s'appelle la Brie Humide. Un petit pont nous permet de franchir l'Almont, Ici, l'Almont se nomme 'Ru d'Ancœur'. L'Almont a en effet la particularité de changer de nom tout au long de son cheminement vers la Seine. Il porte le nom de ru de Courtenain de sa source à Fontenailles, puis ru d'Ancœur jusqu'en amont de Blandy, ru d'Ancœuil de Blandy au parc du château de Vaux-le-Vicomte dont il alimente les bassins et tout le système hydrologique, pour finalement prendre la dénomination 'Almont' jusqu'à sa confluence avec la Seine à Melun.
Un peu plus loin, sur notre droite, le lieu-dit 'les Trayants' est connu pour être un des lieux de tournage du célèbre film "La soupe au choux". Nous remontons le coteau vers le Château de Montjay. C'est un château du 15ème siècle qui a conservé le charme des vieilles pierres chargées d’histoire. En 2012, une résidence senioriale a été installée en ces lieux. Un bâtiment neuf fut alors édifié pour assurer aux personnes âgées tout le confort moderne qu'elles méritent. Les résidents bénéficient également du grand parc ombragé pour s'y promener et s'y reposer.
Nous poursuivons notre route vers Saint-Méry. Nous marquons un arrêt devant le Domaine de Bailly. Un petit panneau annonce une "salle de réception chic et authentique". Marie confirme le caractère exceptionnel de ces lieux consacrés aux réceptions de mariage et autres évènements de groupe, privés ou professionnels. Le Domaine de Bailly s'est installé dans un grand corps de ferme datant du 19ème siècle. Les granges à avoine et la bergerie ont été entièrement rénovées. Une grande terrasse en partie couverte, attenante à l'immense salle de réception, ouvre directement sur un somptueux parc arboré et fleuri de 3000 m², éclairé de surcroît à la nuit tombée pour conférer aux cérémonies un caractère romantique inoubliable. Nous dépassons le corps de l'ancienne ferme et marquons un court arrêt devant un petit étang bucolique à souhait. On imagine qu'il est le décor d'un grand nombre de photos de jeunes mariés profitant des réjouissances du Domaine.
Un peu plus loin, nous trouvons le 'Domaine de Montjay'. Kevin Josse, ancien élève de la formation jeunes chevaux au Pin et à Saumur est l’actuel directeur du ce Domaine de Montjay où sont accueillis 250 chevaux de la Royal Cavalry d’Oman. (voir ici page Facebook du Domaine)
L'affaire Treiber.

Le Parisien Libéré publiait :
Traqué par les gendarmes dans la forêt de Bombon (Seine-et-Marne), Jean-Pierre Treiber, dit 'l'homme des bois', toujours en cavale depuis son évasion y avait donné rendez-vous à son amie. Il y avait même gravé un cœur sur un arbre en signe de reconnaissance.«Les policiers ont localisé l'arbre, dans le Bois de Bombon y découvrant, en effet, un cœur gravé, et ont mis en place une surveillance», a expliqué François Pérain, le procureur d'Auxerre. "Vers 22H00, quelqu'un s'est présenté dans l'obscurité complète, et a pris la fuite dès qu'il a entendu du bruit. Son visage n'a pas été vu par les policiers», a insisté le procureur, précisant qu'il ne pouvait «pas être certain» qu'il s'agissait de Jean-Pierre Treiber.
La fuite de JP Treiber prend fin le 20 novembre 2009 avec son arrestation, par le RAID, dans l'appartement d'un complice à Melun.
Détenu en quartier d'isolement dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, il se pend avec ses draps.
Le suicide de Treiber met fin à l'action de la justice. François Vivant, ancien gérant de la société dans laquelle travaillait Treiber, estime que "c'est son dernier pied de nez à la justice". "Il part avec tous ses mystères. Il n'y aura pas de procès. On ne saura jamais tout à fait la vérité."
Nous franchissons à nouveau le cour du Ru d'Ancœur sur un petit pont bucolique baigné de soleil mais il fait lourd, l'air est chargé d'humidité; pas le moindre souffle de vent ne vient agiter les feuillages absolument statiques.
Nous remontons le coteau en direction de Saint-Méry. Au loin, nous apercevons le ciel se charger de nuages bien sombres. Jacques voulant éviter que la petite troupe se trouve irrémédiablement rincée par l'orage qui monte décide de couper au plus court. Nous prenons le sentier à travers champs.
Alain s'interroge sur le type de culture pratiquée dans un champ que nous longeons. C'est, en effet, une petite plante à fleurs blanches et mauves qu'il est assez rare de rencontrer dans notre région. "Google Lens" nous révèle qu'il s'agit d'une culture de fèves. Bientôt de lourdes cosses renfermant la précieuse graine viendront remplacer ces jolies fleurettes.
Nous poursuivons pour rejoindre le 'chemin de la Garenne Fermée' au bout duquel, parfaitement rassérénés et secs, nous allons retrouver nos véhicules. Un grand merci à Jacques pour sa première animation de randonnée auprès de notre club. Nul ne doute que cette première initiative de Jacques annonce une suite profitable de réjouissantes randonnées sous sa conduite experte.
Bombon : 936 habitants
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Bombonnais / Bombonnaises
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Saint-Méry : 333 habitants
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Médériciens / Médériciennes
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Photos attachées à cet article.
🔰Madame Joëlle Salazar --- 🔰belle plaque --- 🔰ferme de Neuvy --- 🔰style anglo-normand