mardi 30 janvier 2024

Boussy-Saint-Antoine, Épinay-sous-Sénart (Aimé le 30/01/2024)

Photos du jour.

Aimé a retenu ce mardi (qui, avec quelques douze degrés, rompt avec le froid hivernal des jours passés) pour nous conduire, au départ de l'immense parking du magasin Cora, sur une boucle d'un peu plus de 10 km au fil de l'Yerres et de son méandre d'Épinay-sous-Sénart.




Le cours méandreux de l'Yerres :
96 km de long entre la source (Guérard)
et la Seine (Villeneuve-Saint-Georges)
(Noter l'emplacement du méandre d'Épinay).



Le Moulin de Jarcy.
Nous sortons du parking, longeons la voie de chemin de fer, passons devant l'hôpital Claude Galien puis rejoignons le cour de l'Yerres au niveau du Moulin de Jarcy.


Ce moulin faisait partie du domaine de l’Abbaye et était destiné à convertir les blés en farine de boulanger et les grains moins nobles en farine pour bestiaux.
Louis Fernand Abel, maire de la commune de 1888 à 1903, donne jouissance du moulin à sa servante, Madame Thuillier qui se faisait appeler "Ma Tante". Avec sa sœur, elle transforma le moulin en auberge. "Ma Tante" était une personnalité : «...Grande, forte, un brin moustachue, avec des cheveux gris, forte en gueule, “Ma Tante ” portait une sacoche de cuir noir en bandoulière. L'anecdote raconte : Un individu voulait s’emparer de la fameuse sacoche. Il ne savait pas qu’il avait affaire à forte femme! “Ma Tante ” l’attrapa par le fond du pantalon et lui fit faire un plongeon dans l’Yerres...
Une des portes au fond, donnait sur un terre-plein au bord de l’Yerres plein de charme, ce qui explique l’engouement des artistes venant de Paris en semaine pour goûter et croquer ce coin verdoyant et bucolique. Le Moulin est devenu aujourd'hui une demeure de caractère dont on peut louer les salles pour banquets, séminaires, tournage de films, etc...

L’Abbaye Notre-Dame de Jarcy et la Maison Normande


Nous passons devant la tour des cloches, un vestige de l'Abbaye.
C'est Jeanne de Toulouse, petite-nièce de Richard Coeur de Lion et belle-soeur de Saint Louis qui fonda en 1269 l'abbaye de Gercy qui a donné son nom au village médiéval, devenu ensuite Jarcy puis Varennes-Jarcy. 

Elle périt avec son époux Alphonse de Poitiers en Italie au retour de l'ultime croisade de son beau-frère le roi Saint Louis. Elle fut inhumée dans l'abbaye de Jarcy et sa tombe y a été conservée jusqu'à la révolution française. Elle décéda en l'an 1271, le jour de l'Assomption de Notre-Dame, d'où le nom 'Notre Dame' donné de l'abbaye .
En 1515, à la demande de la reine Claude de France, épouse de François Ier, l’abbaye fut réformée et l’ordre bénédictin remplaça alors l’ordre de Saint Augustin. L’abbaye de Jarcy prit de plus en plus d’importance jusqu’au  XVIIèmesiècle qui verra toute la région ravagée par les guerres de religion puis par la Fronde (1652).
En 1777, l’abbaye est partiellement reconstruite. Le Comte de Provence, frère du Roi Louis XVI, pose lui-même la première pierre.

L’actuel château date donc du XVIIIèmesiècle, ce qui explique son style. Seuls subsistent l’église abbatiale, plusieurs caves et des départs de souterrains ainsi que la base d’une ancienne tourelle.  La "tour des cloches" devant laquelle nous passons est surmontée d'un belvédère qui a remplacé un clocheton décapité. Cette tour de forme octogonale date probablement  de la reconstruction  de 1777 et remplace une des deux tours rondes antérieures présentes sur des gravures de 1704.


Un peu plus loin, en se hissant sur la pointe des pieds, on peut apercevoir, jouxtant l'ancienne abbaye,  les couleurs verte et jaune de la belle propriété de Daniel Buren peintre, sculpteur, plasticien,  auteur des fameuses colonnes qui ornent la cour d'honneur du Palais Royal. Les "Deux Plateaux" est le nom officiel de cette œuvre communément appelée 🔰 "colonnes de Buren".
Lors de notre dernière rando à Paris, conduite par Claudine et Pierre, nous nous étions joyeusement attardés dans l'espace de l'œuvre de Daniel Buren, notre concitoyen varennois.


Nous voilà devant la Maison Normande. Appelée successivement "le Pavillon", "L’Ermitage", la Maison Normande était la ferme de l’Abbaye. Les religieuses de Gercy louèrent les murs de la demeure à un fermier qui leur rendait de nombreux services : il s’occupait du bétail de l’abbaye, logeait les visiteurs, soignait les vergers, labourait, fumait et cultivait la terre puis en récoltait les fruits…Au cours de l’année 1915, elle fut provisoirement transformée en hôpital auxiliaire. Les terres de l'actuel centre équestre faisaient aussi partie de l’ancienne ferme de l’Abbaye. Cette propriété est aujourd’hui un centre hippique qui appartient à l’ A.S.P.T.T.



La Closerie Falbala.
Nous traversons le centre hippique, passons le long des champs de captage de la station de pompage, rejoignons le cours de l'Yerres et continuons à suivre sa rive droite vers Périgny. Nous profitons des longs platelages aménagés au dessus des aires marécageuses qui bordent la rivière. Nous observons quantité d'oiseaux, canards, oies, aigrettes, foulques qui ont fait leur territoire de ces lieux protégés. Nous nous ménageons une pause (pour une pose photo de groupe) sur la petite passerelle qui franchit la Rigaude.

Ce petit ru, "La Rigaude", se jette (littéralement) dans l'Yerres, ici, à Périgny,  en formant une jolie cascade pour rejoindre les eaux paisibles (pas toujours) de l'Yerres.
Le chemin s'élève quelque peu. Nous reprenons souffle devant la Closerie Falbala, cette surprenante œuvre de Jean Dubuffet.
La Closerie Falbala recouvre 1 610 m2 de terrain et atteint 8 m de haut. Construite en époxy et béton peints au polyuréthane, elle est constituée d'une sorte de jardin, terrain entouré de murs (la closerie proprement dite), comportant en son centre un édifice, la Villa Falbala, qui renferme le Cabinet Logologique, construit par Dubuffet de 1967 à 1969, lieu de méditation.
Les murs de la Closerie sont entièrement peints en blanc et recouverts de tracés noirs. L'intérieur de la Villa comporte des dessins abstraits rouges, bleus et noirs. La Closerie, la Villa, la maison du gardien et les sols de la propriété sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 17 novembre 1981.
Nous remontons le coteau vers la rue des Plantes, rue-frontière entre Val-de-Marne et Essonne. Nous nous engageons dans le petit  'Chemin des Boissières'. C'est un petit sentier bucolique qui traverse un inattendu espace boisé qui s'étend à l'ouest de  Périgny jusqu'à la limite de Boussy. Ces bois sont classés ZNIEFF ( Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) et sont donc hors de portée de l'appétit des promoteurs particulièrement aiguisé sur ces terres convoitées du sud-est parisien.
 
Le Moulin de Rochopt.

Nous poursuivons jusqu'au cimetière de Boussy que nous contournons pour retrouver le cours de l'Yerres que nous suivons jusqu'à la passerelle de Rochopt que nous traversons. Nous sommes désormais sur le territoire des Spinoliens et des Spinoliennes, les habitants d'Épinay-sous-Sénart. Depuis la rive gauche, on peut observer à loisir l'ancien moulin de Rochopt en pleins travaux de restauration. La construction du moulin serait antérieure à 1224, selon l’abbé Lebeuf. Il a gardé, dans son ensemble, l’aspect qu’il avait voilà plus d’un siècle et demi; seuls la grande roue à 24 pales et son appentis couvert de chaume n’ont pas été conservés après qu’il eût cessé de moudre vers 1847. Construit sur un affleurement de roches en bas de coteau, il a la particularité d’être flanqué, au Nord, d’une remarquable échauguette ronde posée sur des corbeaux de pierre. C'est aujourd'hui une propriété privée.


Les belles demeures de la rue des Vallées.

Nous suivons maintenant la rive gauche de l'Yerres sur le GRP des Vallées de l'Essonne qui est établi sur cette rive tout au long du méandre d'Épinay. Ce méandre enlace littéralement la ville toute entière. Depuis cette rive gauche, on peut aisément observer et admirer les belles demeures de la Rue des Vallées sur la rive droite.
Ces villas de la fin dix-neuvième/début vingtième siècle avaient été bâties ici par de riches propriétaires qui trouvaient près de la rivière un cadre très privilégié pour séjourner pendant leur temps de loisir. La rusticité champêtre, la valeur du terroir, la campagne giboyeuse, la beauté du site et le chemin de fer (1849/1850, gare de Brunoy à 3 km) attiraient ces bourgeois parisiens qui gardèrent longtemps leurs habitudes de villégiature dans ces belles propriétés.
Nous allons ainsi suivre le cours de l'Yerres tout au long du méandre jusqu'au lavoir. Nous traversons le quartier d'immeubles de la Croix de Rochopt. Les bâtiments sont en pleins travaux de rénovation par la pose de panneaux d'isolation thermique. Au sud de ce quartier nous allons retrouvé le cours de l'Yerres que nous allons suivre jusqu'au quartier du Gord (Boussy). Le Gord est un minuscule affluent de l'Yerres d'à peine un kilomètre de long qui a prêté son nom à ce charmant quartier à la limite sud-est de Boussy-Saint-Antoine niché entre Forêt de Sénart et Vallée de l'Yerres
Nous traversons la Rue du Gord et attaquons la montée de la Rue du Passage Sainte Geneviève qui passe sous les voies du RER D.. Au delà, le rue devient un chemin qui remonte le coteau jusqu'au plateau de le Forêt de Sénart. Nous trouvons sur la gauche un sentier qui va nous conduire jusqu'au Collège André Dunoyer de Segonzac. C'est l'heure de la sortie des cours et nous avons le plaisir de nous retrouver au milieu d'une remuante foule de joyeux adolescents pressés de rejoindre leur foyer. Nous poursuivons vers la Gare de Boussy. Un passage souterrain en permet la traversée vers le magasin Cora et les mille places de son parking où  nous retrouvons nos véhicules. Merci à Aimé pour la parfaite organisation de cette belle rando au fil de l'eau.


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