mardi 1 avril 2025

Bernay-Vilbert (Jacques le 01/04/2025)

Photos du jour.
C'est le premier avril🐟. Jacques (qui n'a guère prévu de poissons pour agrémenter la trentaine de dos des randonneurs du jour) se propose de nous conduire au cœur de la Brie Française, par les chemins de Bernay-Vilbert et de ses hameaux. La bise souffle, aujourd'hui,  en rafales parfois puissantes venant contrarier l'impression estivale que nous offre la belle lumière de cet après-midi printanier. Bernay, niché dans une boucle de l’Yerres, et son  voisin associé, Vilbert plus au nord, forment une jolie commune qui étend ses hameaux sur les coteaux de la vallée de l’Yerres avec CointreauVaux, Segrés et Pompierre au Sud et Villeneuvotte au Nord-Est.
Nous, randonneurs de Varennes Jarcy, connaissons très bien l'Yerres, notre rivière, dont nous parcourons régulièrement les rives à travers campagnes et forêts au cours de nombreuses randos particulièrement appréciées (Chaumes-en-Brie, Ozouer-le-Voulgis, Soignolles, Solers, Varennes, Périgny, Combs, Quincy, Montgeron, Yerres, Brunoy...)
Bernay-Vilbert fait bien évidemment partie de cette énumération ; la rando, que nous propose Jacques, explore le coteau qui domine la rive droite de son méandre entre Bernay et l'étang de Segrés. Nous retournerons à Bernay par les chemins qui se succèdent depuis le Prieuré de Segrez jusqu'au village.

L'arbre de La Fayette.

Nous nous sommes garés dans l'allée qui longe le parvis surélevé de  l'église de Bernay-Vilbert,  joli village qui a su conservé son caractère rural avec ses maisons en pierre meulière, typiquement briardes.
Un peuplier d'Italie trône majestueusement sur ce parvis de l'église depuis bientôt deux siècles.
Comme son nom ne l'indique pas, le peuplier d'Italie est originaire d'Iran. L'espèce a été introduite en Italie puis en France, dès 1749. Le général Bonaparte, qui n'était pas encore Napoléon, l'a croisé lors de ses campagnes d'Italie et a décidé d'en planter en France. 
Bien des années plus tard, c'est un général non moins illustre qui inscrira la commune dans l'histoire, le général La Fayette

Ce dernier, âgé de 74 ans, coule alors paisiblement ses derniers jours dans son château de La Grange-Bléneau à  Courpalay. Fin juillet 1831, il est invité, par les habitants qui le tiennent en haute estime, à planter, lui-même, ce peuplier d'Italie, baptisé "Arbre de la Liberté" pour commémorer la première année de la révolution* de 1830. Le vénérable peuplier classé monument historique en 2010 est donc désormais protégé par la loi. Les scientifiques estiment qu'un peuplier d'Italie peut vivre près de quatre cents ans. L'arbre de La Fayette pourrait ainsi connaître les années 2200 sur le parvis de cette belle église Saint-Pierre (Église bâtie à partir de la seconde moitié du 12éme siècle, achevée vers 1250. Les travées de la nef ont été édifiées entre le 13éme et le 14éme siècle.)

* La Révolution de Juillet (les Trois Glorieuses) avait permis de chasser du trône le Roi de France Charles X  pour y installer Philippe d'Orléans qui prend le titre de "Roi des Français"... (Ainsi, Charles X est le dernier Roi de France de l'Histoire.)

Un certain lac au Québec...



Au 16éme siècle, Charles Huault  de la famille du Seigneur de Bernay, est envoyé par le Cardinal de Richelieu en Nouvelle-France pour aider les colons à s’installer dans ce pays. 

Charles Huault participe à la fondation de Ville-Marie qui, plus tard, deviendra Montréal. Pour honorer la mémoire de ce personnage, le gouvernement canadien donna en 1945 le nom de ‘BERNAY’ à l’un des lacs situés à proximité de la rivière Saguenay au Québec.





La Bastille...
Au début du XVémesiècle, la Seigneurie de Bernay fut achetée par la famille de Culant. Pour réunir les fonds nécessaires, Guillaume de Culant avait vendu au roi de France, en 1382, un très vaste terrain situé au faubourg Saint-Antoine à Paris. C'est sur ce terrain que sera construit un grand château fort qui deviendra plus tard la redoutable prison de la Bastille.

Bernay-Vilbert, terre de trotteurs.


Au hameau Villeneuvotte , se trouve le Haras du Prieuré avec sa très longue piste d'entraînement hippique. Le haras est de création récente (2017) mais l'activité hippique sur le territoire de la commune est beaucoup plus ancienne. 
Le regretté Ali Hawa, entraîneur de trotteurs prestigieux,  a exercé ses talents dans ce haras. 
Léopold Verroken, entraîneur et driver à succès, s'est aussi fixé à Bernay-Vilbert à partir de 1971. Il y réalisa un des plus beaux palmarès du trot français, grâce à des champions tels que Éléazar, Jorky, Vourasie. Il a drivé lui-même ses chevaux jusqu'à la fin des années 1980. Il prit sa retraite en 1996 et Michel Lenoir, prenant sa suite, se trouva à la tête d'un des plus grands effectifs de France. Il terminera à trois reprises en tête de liste des entraîneurs pour les gains. 
Depuis 2012, le haras est dirigé par les frères Martens, tous deux personnalités reconnues du trot international.

 
Les hameaux.
L'étang de Segrés

Nous quittons le village par la Rue aux Ânes puis le 'chemin de la Queue Nivelle' qui domine le cours de l'Yerres. Des 🔰moutons   paissent tranquillement dans la vallée. 
Plus loin nous longeons une vaste étendue agricole où le vent se plaît à agiter en folles ondulations l'étendue de 🔰blé en herbe.   Plus loin encore ce sont les 🔰jeunes pousses de colza   pas encore en fleurs qui se prêtent aux caprices ondulatoires du vent.  Nous allons suivre ainsi le méandre de la rivière sur le coteau de sa rive droite jusqu'à l'orée du  petit hameau de Pompierre dont on aperçoit les premières maisons en pierre meulière.

Nous poursuivons, sur la Route des Trous Guillot , direction nord-est pour rejoindre le cours de l'Yerres que nous traversons au niveau du hameau de Segrés. Nous marquons un arrêt pour admirer le remarquable Prieuré de Segrez (ici, Segrez est orthographié avec un 'z' contrairement à 'Segrés' nom du hameau et de l'étang). Un petit panneau pédagogique près du lavoir indique l'origine des bâtiments du 13ème siècle dont seule subsiste la chapelle. Le très beau lavoir est du 19éme siècle. Nous empruntons le 'chemin du Moulin Aubert'. Là, de 🔰jolies maisons   bénéficient d'une vue inégalable sur le l'étang de Segrès en contrebas, un plan d'eau bucolique alimenté par les eaux de l'Yerres. Une maison au pignon et 🔰aux volets bleus   semble accrochée à la colline.... (il est peu probable que les gens, qui ont le privilège de vivre là, aient jeté la clé.) 


Nous arpentons maintenant le coteau dominant la rive droite de l'Yerres et nous nous  acheminons vers Vaux, un autre hameau de Bernay-Vilbert
Nous sommes dans la Rue de Vaux qui nous permet de rejoindre Bernay-Vilbert. Nous, passons devant la petite mairie, croisons des écoliers ravis de rencontrer un troupeau aussi fourni de mamis  et de papis. 

Nous traversons la rivière par le pont de l'Avenue du général Leclerc. Un panonceau d'ancienne facture a été conservé ici et porte en lettres gris-bleu la mention "YÈRES (RIVIÈRE)". L'orthographe 'Yères' nous interpelle. Un rédacteur inattentif aurait-il laissé passer cette forme fantaisiste ? Évidemment non ; nous évoquons là une époque où l'orthographe était une vertu cardinale. "Yéres" est, en réalité, l'ancienne écriture de "Yerres" qui, aujourd'hui a quasiment disparu même si on la trouve encore sur certaines cartes. 

Il ne nous reste que quelques dizaines de mètres à parcourir pour rejoindre nos véhicules et nous séparer non sans avoir pris le temps d'aller vivement remercier Jacques pour cette intéressante plongée dans la douceur paysagère du Val Briard (nom donné à la communauté de communes à laquelle appartient Bernay-Vilbert).

Gentilé
Bernay-Vilbert
Bernéens-Vilbertiens / Bernéennes-Vilbertiennes