mardi 16 janvier 2024

Les étangs de Lieusaint (Jacques le 16/01/2024)

Photos du jour.


Voilà longtemps (trop longtemps) que je n'ai pas taquiner mon clavier pour commenter la rando hebdomadaire et alimenter le Blog. En effet, mon dernier compte-rendu (Brie Comte Robert) remonte au 28 novembre. Il est temps de remettre l'ouvrage sur le métier et c'est la belle rando que Jacques a organisée aujourd'hui qui va permettre d'inaugurer 2024 dans la production de la section "En savoir +" du Blog.
Jacques nous a donné RDV à Lieusaint au beau milieu de l'espace naturel du Ru des Hauldres. Nous allons pouvoir ainsi découvrir au delà de ce site, l'espace naturel de la Motte puis rejoindre Moissy Cramayel. Nous reviendrons en suivant les chemins aménagés au sud des étangs jusqu'à la limite de Tigery. Nous allons bénéficier tout au long de cette balade d'une météo parfaite ; sous un ciel d'un bleu cristallin, la lumière hivernale magnifie la nature endormie ; la surface gelée des plans d'eau ajoute à la sérénité des lieux.

Photo Marie Fillis
Les étangs de Lieusaint.
Ce site a comme singularité de se situer en milieu urbain, à l’intérieur de l’Ecopole de Sénart. C'est suite au projet de développement de cette zone d’activités, que des mesures compensatoires avaient été prescrites parmi lesquelles le réaménagement écologique du bassin du ru des Hauldres achevé en 2013. Le ruisseau des Hauldres prend sa source à  Lissy et serpente sur le plateau d’est en ouest pendant 18 kilomètres, traversant Réau, Moissy-Cramayel, Lieusaint et Tigery avant de se jeter dans la Seine à Étiolles. Quelques étangs bordent le ruisseau des Hauldres. On trouve d'ouest en est : l'étang de la Flâche, l'étang des Roselières, l'étang du Vernouillet. Avec ses chemins agrémentés de 4 passerelles de franchissement du ru et des bassins, avec son ponton d’observation écologique, son ponton de pêche et ses bancs, cet espace de 30 hectares est aujourd’hui un rendez-vous incontournable de promenade et de détente pour petits et grands avec de nombreuses possibilités d’observation et de découverte de la faune et de la flore des milieux humides.
Photo Jacques Fillis

La situation du site en milieu urbain l'expose à des comportements irresponsables tels que rejets de substances polluantes dans les eaux ou sur les berges, tels que le vandalisme etc...
Des comportements apparemment anodins sont susceptibles également de fragiliser le milieu naturel comme donner du pain aux cygnes ou aux canards.
Lors d'une précédente rando, nous avions observé que des 🔰 pains entiers avaient été jetés dans l'étang des Roselières. Ce geste (généreux ?) est, en fait, un geste inconsidéré: il ne faut pas donner de pain aux cygnes et aux canards ; cela génère des maladies et peut même tuer les volatiles. Le système digestif des cygnes et des canards n’est pas adapté à l’ingestion du gluten présent dans le pain. Cet aliment provoque des dysfonctionnements du foie conduisant à une sorte de cirrhose. Il est préférable de ne pas du tout alimenter les oiseaux. Et si on ne peut pas résister à ce plaisir coupable, on se contentera leur donner des aliments qui correspondent à leur régime alimentaire, comme du blé, de l’orge, du raisin ou quelques épluchures de légumes. Ainsi, une simple feuille de salade réjouira les canards sur l'étang.

Moissy-Cramayel.
Nous arrivons à l'extrémité est de l'espace naturel du Ru des Hauldres, passons sous les lignes du RER D et pénétrons dans l'espace naturel de la Motte. Il s'étend entre la ligne de chemin de fer et la limite nord-ouest de Moissy-Cramayel. Aménagé par l’EPA Sénart, ce bassin de 🔰 l’ancienne sucrerie de Lieusaint , s’est transformé en un espace de promenade incontournable.
Il est aujourd’hui labellisé Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique. Le site s'étend sur 17 hectares Les aménagements du bassin ont créé un véritable écosystème. Un observatoire ornithologique permet de repérer de nombreuses espèces d’oiseaux protégés, tel que le héron cendré, le martinet noir ou encore la bécassine des marais. On observera aussi des espèces plus communes comme des cygnes, des cormorans, des canards, des oies, des hérons blancs, des poules d'eau, des foulques...
Après la traversée de la D57, le cours du ru des Hauldres retrouve un aspect plus 'encadré' , constitué d’une série de bassins et de canaux bordant les zones pavillonnaires de Moissy-Cramayel. Nous longeons un de ces canaux rectilignes puis pénétrons dans Moissy-Cramayel. La ville a connu un développement démographique considérable depuis la création de la ville nouvelle de Sénart. Elle compte aujourd'hui quelques vingt mille habitants et a totalement perdu le caractère rural qu'on lui connaissait au début des années 70. A l’intérieur de la ville de Moissy-Cramayel, il est difficile de suivre le cours du ru des Hauldres, entièrement artificialisé. Mais il alimente quelques beaux bassins bordés de promenades, comme celui près du collège de La Boétie, donnant un aspect particulièrement paisible à cette partie de la ville. Nous déambulons dans les quartiers résidentiels de nord-ouest de la ville. Des sentes piétonnes permettent de traverser les lotissements. Nous apercevons un 🔰 ragondin se délectant de l'herbe fraîche des pelouses encadrant un étroit canal que nous longeons pour retrouver l'espace naturel de la Motte que nous contournons par le chemin aménagé au sud du site.

 
La dame Bleue.

La statue sur l'îlot de la Dame Bleue (étang du Vernouillet)

Nous retrouvons, au delà de la voie de chemin de fer, le cours naturel du Ru des Hauldres puis l'étang de Vernouillet. L'îlot de la Dame Bleue occupe le centre de l'étang. Une statue en bois de facture assez rudimentaire se dresse sur l'îlot, la statue de la Dame Bleue.

Tous les ans en mai, Lieusaint fête 🔰 cette Dame Bleue . L'histoire de la Dame Bleue remonte à l'époque des Celtes, alors que les Romains n'avaient pas encore conquis la Gaule. À cette époque les terres de l'actuelle commune de Lieusaint étaient  recouvertes par la forêt. Au cœur de celle-ci se trouvait une clairière où jaillissait une source claire et  très pure. Ce lieu était un endroit magique, le centre mystique de la forêt où demeurait la Dame Bleue, un esprit féminin protecteur des bois et des cours d'eau. Deux fois par an, une cérémonie druidique se tenait à cette source et réunissait quatre peuples gaulois, les Meldes (région de Meaux), les Carnutes (région de Chartres), les Parises (région de Paris) et les Senones (région de Sens).
Ainsi, Lieusaint  -Locus Sanctus (lieu saint)- doit son nom aux pratiques druidiques qui s’y déroulaient.

Le Pyramidion du Terme Boréal de Lieusaint.
On ne peut guère se promener à Lieusaint sans évoquer le Pyramidion et les travaux de Jean-Baptiste Delambre et  de Pierre Méchain qui furent, tous deux, chargés par Condorcet d'effectuer les mesures nécessaires pour déterminer la longueur du mètre-étalon. Ils commencèrent l'exécution des travaux en trois points géodésiques, matérialisés par des bornes qu'ils  installèrent (afin de former les points d'un triangle) en trois endroits : Lieusaint, Melun et Champcueil.
La base de mesure de Lieusaint est nommée "terme boréal de Lieusaint" et celle de Melun est nommée "terme austral de Melun". La distance entre les deux bornes de Lieusaint et de Melun, d'une longueur de 6 075,90 toises (environ 11,842 km), fut mesurée très précisément en plaçant bout à bout à même le sol des règles graduées de deux toises de long.
C'est cette distance de base qui déterminera toute la chaîne de triangulation de Dunkerque à Barcelone qui permettra de donner la mesure exacte de la Méridienne terrestre et ainsi de définir le mètre étalon.
Seule la borne de Lieusaint subsiste aujourd'hui. Elle se présente sous la forme d’un parallélépipède de base carrée surmonté d’un pyramidion. Elle porte les inscriptions suivantes : ‘ Terme Boréal ‘ sur la face côté route, et ‘ Base Lieusaint-Melun ‘, sur la face regardant Melun. Ce signal était  à l’origine entouré de seize bornes verticales disposées en cercle.


Souvenir de la Nationale 6.
Jacques nous entraîne maintenant, au delà de l'étang de la Flâche, vers le petit lotissement des Allées d'Ormoy qui a la particularité de s'étendre de part et d'autre d'un long canal, le bassin d'Ormoy. Ce bassin créé à Lieusaint en 1981, recueille eaux de ruissellement d’un bassin versant constitué de zones urbaines et de réseaux routiers. Il a trois fonctions principales : Il ralentit les écoulements et régule le rejet au ru des Hauldres ; il contribue à la dépollution des eaux pluviales ; il a enfin une fonction d’agrément et de loisirs caractérisée par une fréquentation importante des pêcheurs.

Nous traversons à nouveau l'Allée du Lavoir Saint-Quintien pour retrouver l'étang de la Flâche. Cette Allée du Lavoir Saint-Quintien si paisible n'est autre que l'ancienne Nationale 6 qui partant de Paris traversait Villeneuve-Saint-Georges, puis Montgeron avant de traverser la Forêt de Sénart pour ensuite bouchonner dans la commune de Lieusaint transformée en enfer temporaire au moment des grandes migrations estivales.

Il ne reste pratiquement plus rien de cette ancienne RN6, petite soeur de la RN7, la route du midi. À la limite Lieusaint/Tigery, la trace historique de la vieille N6 est coupée par la Francilienne. Au delà, elle se prolonge en Forêt de Sénart sous la forme d'une allée forestière. Nous remontons maintenant vers l'étang de la Flâche que nous allons longer par sa berge nord. Nous ne tardons pas à retrouver le Boulevard de l'Europe où nos véhicules nous attendent. Un grand merci à Jacques pour la parfaite organisation de cette belle rando



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