mardi 28 novembre 2023

Brie Comte Robert ( Pilou le 28/11/2023)

Photos du jour.

Un temps assez ensoleillé, quasi miraculeux en cette fin d’un novembre trop maussade, a encouragé nombre d’entre nous à se rassembler sur le grand parking Bau pour s’engager sur un parcours sans difficulté de 9 km à travers les rues, ruelles, sentes et chemins de ce qui autrefois fut appelé la capitale de la Brie.

Le développement économique de cette vieille cité a permis d’importants efforts de restauration et de conservation du patrimoine, de création de parcs, tout cela contribuant à faire de Brie-Comte-Robert une ville fleurie où il fait bon vivre. C’est ce que nous nous proposons de vérifier aujourd’hui.

Photo JPL.

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L’Hôtel-Dieu

Façade de l’Hôtel-Dieu de Brie-Comte-Robert
Photo J. Fillis

Nous sortons du parking côté collège Georges-Brassens, passons devant Épi-Sol, l’épicerie solidaire, devant la porte de laquelle s’allonge déjà une file de personnes ayant grand besoin de cette aide pour subsister. Nous dépassons le portail d’entrée de l’Hôpital de Brie, puis la Poste, pour rejoindre le centre-ville.

Nous nous arrêtons place des Halles pour admirer la façade de l’ancien Hôtel-Dieu. Construit au XIIIe siècle, il fut d’abord un lieu de repos pour voyageurs et marchands de passage, puis hôpital, puis école de filles. Il sert aujourd’hui de salle d’exposition.


L’église Saint-Étienne

Église Saint-Étienne – Brie-Comte-Robert
Photo D. Armanini (mars 2020)

Jacques nous invite à nous regrouper sur le parvis de l’église pour une

Cette église est un vaste édifice, élégant, élevé et lumineux, d’un plan homogène et d’une exécution particulièrement soignée. L’église date de 1230. Saccagée pendant la Guerre de Cent Ans, elle retrouve son éclat à la Renaissance à partir de 1540. Ce n’est qu’à partir de 1997 que commence un grand programme de restauration portant d’abord sur les structures extérieures.

La Charte internationale de Venise fournit des directives rigoureuses en matière de restauration. C’est dans ce cadre qu’on s’appliqua à redonner à l’édifice son harmonie originelle : on se débarrassa du badigeon de chaux délabré et on découvrit que l’église était entièrement peinte à l’origine. Les couleurs du XIIIe siècle ont été fidèlement reproduites.

Nous déambulons dans la rue de l’église, levant la tête pour admirer les

Ces sculptures s’ornent d’une figure animale ou fantastique. Certains pensent que leur aspect terrifiant aurait une fonction protectrice de l’église, d’autres y voient la matérialisation des démons fuyant le lieu saint. Leur rôle certain est cependant fonctionnel : elles servent à l’écoulement des eaux de pluie. Lors de la restauration de 1997, deux gargouilles furent taillées grâce au don de Madame Suzanne Crochard, bénévole de l’association Les Amis du Vieux Château, décédée en 1998. Elles portent les initiales de leur bienfaitrice.


Le Jardin des Bienfaîtes

Le Jardin des Bienfaîtes – entrée
Photo J. Fillis

Nous traversons la Place des Minimes pour rejoindre le Jardin des Bienfaîtes. (Simon des Bienfaîtes fut le seigneur du fief au XIIIe siècle.)

Nous découvrons la petite ferme installée à l’entrée du jardin : poules et coqs rivalisant d’élégance, une petite chèvre et un âne nous accueillent dans leur espace. Nous poursuivons sous la tonnelle dont on imagine la splendeur l’été venu — cette longue tonnelle est couverte de multiples rosiers exprimant leur beauté pendant

Aujourd’hui, nous la découvrons dans son état hivernal. Cette roseraie rappelle la tradition horticole de la région, dont la production de roses eut une renommée internationale pendant plus d’un siècle.

Nous sortons du petit parc pour rejoindre la ruelle de la Grenouillère où s’élèvent les locaux de l’association La Fontaine, importante structure culturelle et artistique locale proposant musique, théâtre, langues et arts plastiques à tous les âges.


Le Château

Nous voici arrivés à la porte sud du château. Le château de Brie-Comte-Robert fut construit vers 1160 par Robert Ier de Dreux, premier seigneur de Brie — ce “Comte Robert” dont la ville porte le nom.

Château de Brie-Comte-Robert – porte sud
Photo JPL

Au XIVe siècle, sous Jeanne d’Evreux, épouse de Charles IV le Bel, le château devient une résidence confortable. Après les destructions de la Guerre de Cent Ans, il est reconstruit au XVIe siècle dans le style Renaissance, et accueille François Ier lors de ses passages. Puis viennent les siècles de dégradation : tours arasées, douves comblées, ruines envahies.

En 1997, une réflexion globale s’engage sur la conservation du site. On décide d’y créer un Centre d’Interprétation du Patrimoine, dédié à la recherche historique, à l’archéologie et à la pédagogie. Le château de Brie-Comte-Robert redevient alors un lieu vivant : pour les habitants, les touristes, les scolaires et les passionnés d’

Chaque année, début octobre, la cité médiévale renaît le temps d’un week-end ! Le château et les rues pavées s’animent de spectacles et de musiques grâce à la

Cet événement attire chaque année plus de 25 000 visiteurs, dans un tumulte sonore et visuel où se croisent chevaliers, artisans et troubadours.


Le Chemin des Roses

Chemin des Roses – vue générale
Photo JPL

Nous passons devant le bâtiment en briques rouges des bains-douches municipaux, qui fonctionnèrent de 1928 à 1970. Aujourd’hui, il abrite l’Office du Tourisme et du Commerce.

Nous traversons la Rue du Général-Leclerc au niveau du restaurant La Mosaïque, puis rejoignons le quartier Pasteur. Nous traversons le lotissement de la Rue du Chêne par un dédale de sentes engazonnées qui nous mène jusqu’au Chemin des Roses. Ce tracé emprunte l’ancienne ligne de Vincennes reliant Paris-Bastille à Verneuil-l’Étang.

Aujourd’hui, les rails ont disparu au profit d’un cheminement bucolique. Les wagons qui transportaient jadis la production des rosiéristes vers les Halles de Paris ont disparu, sauf un, conservé au musée de la rose à Grisy-Suisnes.

Victor Étienne Gautreau, horticulteur-rosiériste à Brie-Comte-Robert, créa dès 1885 plusieurs variétés dont la fameuse

La plus ancienne tradition festive briarde demeure Chaque printemps, plus de 250 000 roses en papier décorent une dizaine de chars qui défilent dans les rues de la cité briarde.

Nous dépassons l’ancienne gare, fermée en 1953, et sortons du Chemin des Roses en pleine zone industrielle de la Pierre-Blanche, la plus ancienne de la ville.


La Maison du Bourreau

Maison du bourreau
La maison du bourreau

Nous nous engageons sur le Chemin des Justices, longeant un domaine jadis appelé la Justice de Pamphou. Ici se dressaient les fourches patibulaires où l’on pendait les condamnés à mort par décision du Bailli de Brie. La petite allée Sanson Charles-Henri conduit aujourd’hui dans un lotissement bâti sur cet ancien domaine.

La famille Sanson fut une dynastie d’exécuteurs. Charles-Jean-Baptiste Sanson habita la maison du domaine de Brie, encore visible aujourd’hui. Son fils, Charles-Henri Sanson, exécuteur à Paris, fut partisan discret de l’abolition de la peine de mort. C’est lui qui inaugura la machine de Joseph Ignace Guillotin et exécuta

Il réalisa 2 498 exécutions pendant la Révolution. Son prénom resta dans la mémoire collective, valant à la guillotine les surnoms de la fille à Charlot ou la bascule à Charlot.

* Le mot « bourreau » était interdit pendant la Révolution ; on disait « exécuteur ».


Le Parc François-Mitterrand

Nous rejoignons la Rue d’Iverny, qui permet l’accès au parc par le nord. Nous contournons les superbes plans d’eau où se prélassent canards colverts et oies bernaches. Avec 25 hectares de verdure, ce parc représente la moitié des espaces verts de Brie-Comte-Robert. Il comprend un plan d’eau, un bois, un terrain de football et un terrain de pétanque.

Lieu favori des promeneurs, on y pratique le jogging, le vélo, la balade. Les élèves du lycée Blaise-Pascal profitent de cet espace mitoyen. La pêche y est autorisée et gérée par l’association « La Pêche Briarde ».

Parc François-Mitterrand – plan d’eau
Photo JPL

Le bois au sud du parc s’est développé sur l’emplacement d’une ancienne sablière. Le relief accidenté, aux allures de cratères, provient des terrassements réalisés lors de la construction de la Francilienne.

Nous traversons ce petit bois et sortons du parc par sa porte sud. Un passage discret, ménagé dans une haie, débouche sur l’impasse Bougainville. Encore quelques dizaines de mètres, et nous longeons le mur d’enceinte du cimetière, avant de regagner notre parking Bau, déjà envahi par les voitures des parents d’élèves du collège Georges-Brassens.

Sortie du parc François-Mitterrand
Photo J. Fillis

Ainsi s’achève notre balade briarde de novembre, sous un ciel paisible et quelques rayons de soleil timides. Brie-Comte-Robert, fidèle à sa devise non écrite — « Patrimoine et convivialité » — a su, encore une fois, charmer les pas de nos 38 randonneurs du jour (âge moyen : 71 ans). Rendez-vous en d’autres chemins, le cœur encore parfumé d’un soupçon de rose.