mardi 27 février 2024

Brunoy, Montgeron (Pilou le 27/02/2024)

Photos du jour.
Une fois encore, il nous faut remercier les dieux de la rando pour nous avoir préservés, aujourd'hui, des pluies surabondantes que nous avons connues ces derniers jours.  Nous allons même profiter de quelques belles éclaircies sur cette boucle d'un peu plus de 10 km entre Brunoy et Montgeron.
Ces dieux plutôt favorables n'ont malheureusement pas pris la précaution d'assécher suffisamment les allées de la Forêt de Sénart et les derniers hectomètres de notre parcours présenteront toutes les difficultés du genre en matière de terrains glissants, d'ornières, de franchissements de fossés inondés, de boue,  etc... À tel point que cette balade pourra peut-être devenir la référence "bourbier" de notre catalogue surpassant en difficultés les randos les plus mémorables de l'histoire humide de BDV. Il faut féliciter les 30 participants pour avoir courageusement et dans la bonne humeur fait face aux difficultés rencontrées en fin de parcours.

Photo Jacques Fillis

La Pyramide de Brunoy.

Photo Didier Armanini (mars 2021)
Nous nous sommes garés sur le parking forestier, route d'Ormoy. Cette route forestière assurait la liaison cavalière entre Brunoy et Soisy-sur-Seine. Notre parking se trouve sur le territoire de Soisy. Le sentier forestier, qui  conduit jusqu'à la place de la Pyramide à Brunoy, est impraticable du fait des intempéries récentes. Nous nous engageons donc dans les sous-bois où de petites passerelles de franchissement des fossés sont installées de-ci de-là. Nous rejoignons ainsi, sans inconvénient, la RN6 que nous traversons pour  contourner la Place de la Pyramide. Curieusement, c'est un obélisque, et non une pyramide, qui occupe le centre de la place. Il fut implanté ici, à l'orée de la forêt de Sénart, en 1779, en remplacement de la vieille Croix Malesherbes qui était le point de rendez-vous de chasse du roi Louis XVI.
Dans son projet original, le comte de Provence avait prévu une réelle pyramide pour marquer ce point de départ des chasses royales mais , Louis XVI lui-même, conscient de l'énormité du budget nécessaire, décida de revoir le projet à la baisse et ce n'est qu'un simple obélisque que l'architecte Soufflot dut réaliser. Cependant, plus de deux siècles après cette anecdote, on continue à donner le nom de "pyramide" à cet obélisque qui n'en a jamais demandé autant.

 À la Belle Époque, ce lieu entouré de guinguettes était très fréquenté par les Parisiens. Le parc de loisirs "Chez Gervaise", célèbre pour ses animations et ses bicyclettes loufoques, accueillit, tout au long de sa carrière, plus de quinze millions de visiteurs dont de nombreuses célébrités, tels le Roi du Maroc ou Maurice Chevalier.
Jouxtant le parc de 'Chez Gervaise', se dressait et se dresse toujours le Moulin de la Galette (ne pas confondre avec le Moulin de la Galette de Montmartre ou le Moulin de la Galette de Sannois). Construit en 1914, ce Moulin de la Galette de Brunoy, également nommé 'le Rendez-vous des Cyclistes', était un lieu d’amusement très réputé au début du XXe siècle. On y venait le dimanche pour s’amuser, danser, chanter ou encore déguster la galette du propriétaire et pâtissier, Julien Marcel Favre. Ultérieurement, le bâtiment a abrité un restaurant asiatique. Lorsqu’il a fermé, la ville a racheté le moulin pour lui donner un second souffle et préserver le patrimoine brunoyen. Suite à l’appel à projet lancé par la ville pour en faire un café associatif, la ville a officiellement remis les clés à l’association 'Les Ailes du Moulin' le 9 mars 2018.
 
Photo Jacques Fillis
Nous empruntons maintenant les petites rues pavillonnaires des hauts de Brunoy puis de Yerres, jusqu'à la rue du Chevalier de la Barre que nous remontons pour nous diriger vers les bois de Chalandray que l'implantation de la déviation de la RN6 a définitivement séparés de la Forêt domaniale de Sénart. Nous suivons le sentier forestier, passons devant l'immense maison forestière de Chalandray puis rejoignons la rue Saint Hubert pour nous enfoncer dans les petites rues pavillonnaires de Montgeron.

La Pelouse de Montgeron.

Photo Jacques Fillis
Nous passons devant l'école maternelle Ferdinand Buisson puis entrons dans le petit 🔰 Parc Lelong. Comportant une aire de jeux et un mini-labyrinthe, ce parc fait le lien avec plusieurs équipements municipaux dédiés à l’enfance : écoles, crèche, centre de loisirs maternel, restaurant d’enfants, etc. Ce parc a été construit sur un terrain qui appartenait à la famille Lelong. Pierre Lelong,  qui fit une importante carrière militaire dans le corps expéditionnaire (Oural, Sibérie, Syrie, Sénégal, Maroc), rejoignit De Gaulle et la France Libre à Londres, fut nommé général et commanda notamment la  première brigade de la première division française libre.  Il trouva la mort dans un accident de jeep, en 1947, près de Bastia alors qu'il commandait la subdivision militaire de Corse.
Nous passons maintenant devant le Conservatoire Pablo Casals que nous avions connu en plein travaux d'agrandissement. Ces travaux sont maintenant achevés et le résultat est une totale réussite : un beau bâtiment moderne avec une remarquable toiture cintrée en berceau a été accolé au Château de Chalandray magnifiquement restauré.  Ce château d'apparence Renaissance est en fait un pastiche bâti au 19e siècle. Sa 🔰 façade rénovée offre un cadre privilégié à l'école de musique de la ville.

Nous remontons vers l'Hôtel de Ville et découvrons une Avenue de la République elle-même remarquablement restaurée. Les trottoirs dallés, le mobilier urbain, l'éclairage de voies... tout a été repensé pour que l'avenue principale de la ville se métamorphose conformément à un projet de 2018 visant à redessiner et transformer radicalement le visage de Montgeron dans un esprit contemporain faisant une large place aux piétons et aux espaces "naturels". Nous prenons le passage piétonnier du Clos Galant pour nous diriger vers "La Pelouse". Les belles demeures de la Rue du Plateau confirment la nature privilégiée et chic de ces beaux quartiers établis le long de la Pelouse.

Photo JPL
"La Pelouse", ancienne allée seigneuriale de 1,5 km de long, avec ses 609 arbres sur ses bordures et un statut protégé à perpétuité, s'étend du lycée Rosa-Parks jusqu'à la lisière de la forêt de Sénart. Le roi Louis XV en fit une véritable allée de chasse. Traversant les quartiers cossus , elle est aujourd'hui un lieu de promenade bucolique.
Le célèbre faussaire Ceslaw Bojarski possédait une maison en bordure de la "Pelouse". Lors de son arrestation en 1964, on y découvrit son atelier clandestin de fabrique de billets Bonaparte de 100 francs d'une exceptionnelle qualité. Il produisait ses faux billets à l'aide d'un matériel qu'il avait lui-même inventé et construit de ses mains. Il produisait son propre papier-monnaie comportant un authentique filigrane, utilisait ses propres encres et gravait lui-même ses plaques d'impression.

Aucun faussaire avant lui n'avait été capable de maîtriser simultanément toutes ces techniques et de manifester une telle expertise dans l'art de la gravure sur cuivre. Cette performance n'a toujours pas été égalée à ce jour.
Nous remontons la "Pelouse" sur plusieurs centaines de mètres. Nous marquons un arrêt devant la stèle érigée en l'honneur du 🔰 Général De Gaulle. 

L’incendie qui a ravagé 60 hectares de forêt.

Photo D. Armanini (mars 2021)
Nous rejoignons l'immense Carrefour forestier de Montgeron pour nous nous engager sur la route forestière de Sénart. Nous découvrons ainsi ce qui reste des 60 hectares qui ont été ravagés le 10 octobre 2018 par un énorme incendie. Les bouleaux qui se trouvaient au centre de l'incendie ont tous brûlé. En revanche, les chênes situés au niveau du carrefour forestier, même si ils ont énormément souffert, ont su résister aux flammes. Sur la photo qu'avait prise Didier en 2021, on voyait les bruyères commencer à coloniser l'espace. Aujourd'hui, elles se sont considérablement développées, détonnant étrangement dans le paysage forestier.
Ce sont quatre très jeunes collégiens, âgés de 12 et 13 ans, élèves des collèges G. Pompidou de Montgeron et  G. Budé de Yerres, qui, s'étant "amusés" à mettre le feu à des broussailles, provoquèrent la catastrophe.

Le plus dur va nous rester à faire. En effet, l'allée de la Pyramide, quasi inondée, est difficilement praticable. Force nous sera bientôt de quitter cette allée embourbée pour emprunter le petit sentier qui longe le Ru Madereau. Au bout du sentier, au niveau de sa jonction avec l'Allée des Beaucerons, il nous faut franchir un fossé plein d'eau. Les "ingénieurs Ponts et Chaussées" agréés de notre groupe s'affairent à bâtir un petit passage fait de grosses branches pour permettre une traversée à pied plus ou moins sec.  Encore quelques hectomètres de cette marche ralentie par des ornières débordantes et nous voilà de retour sur le parking forestier de la l'Allée d'Ormoy où s'organise spontanément une courte réunion qui va décider unanimement de placer l'organisateur de la rando du jour au pain dur et  à l'eau claire pendant la durée débriefing de la rando où tous les autres participants pourront profiter à loisir de boissons diverses et se régaler des amuse-bouche aimablement concoctés par Nunzia.   
Photo Jacques Fillis


Envoyer un commentaire sur cet article.