Sous un grand soleil inondant un ciel azuréen, c'est avec une température idéale pour le randonneur que nous allons parcourir un peu plus de 9 kilomètres à partir du Carrefour des Faisans en Forêt de Rougeau.
Nous nous ménagerons un petit détour dans le splendide Domaine de La Grange-La Prévôté pour y visiter les jardins et les écuries avant de rejoindre le couvert rafraîchissant de la Forêt de Rougeau.
À cheval sur l'Essonne et la Seine et Marne, la Forêt de Rougeau est logée dans une boucle de la Seine au nord-ouest de Melun et au sud-est d'Évry-Courcouronnes. Elle est entourée par la Seine à l'ouest et au sud et la ville nouvelle de Sénart au nord et à l'est. Formée en majorité de feuillus comme le chêne et de quelques formations de pin sylvestre, elle s'étend sur près de 11 km². Elle est traversée d'ouest en est par la D446 et le GR2 et est parcourue de nombreux sentiers d'interprétation thématiques, un parcours de santé, des pistes cavalières, etc. De nombreuses petites mares sont éparpillées dans la forêt, certaines étant reliées entre elles par un système de fossés drainants. Nous nous sommes garés sur le parking du Carrefour des Faisans, à Nandy, et nous allons emprunter l'Allée Royale pour rejoindre le Carrefour du Roi. Plus tard nous suivrons le Sentier des Mares où nous constaterons que beaucoup de ces fameuses mares sont, pour le moment, asséchées. Nous remonterons le sentiers vers le nord pour rejoindre "Plessis-la-Forêt", ce charmant quartier de Savigny-le-Temple, habité par une population plutôt jeune et aisée.
La forêt de Rougeau est une ancienne propriété d'une Commanderie templière. Louis VII octroya ces terres à l'Ordre militaire des Templiers pour récompenser la bravoure des Templiers en Terre Sainte lors de la deuxième Croisade. Le suffixe "Le Temple" fait allusion à cet épisode et permet de distinguer Savigny-le-Temple des 24 autres Savigny existant en France. Des écrits très anciens révèlent que la forêt de Rougeau était accessible aussi bien pour les lépreux de Corbeil, qui pouvaient y ramasser du bois mort, que pour les nobles qui venaient y chasser ou les manants qui y faisaient paître leur vaches. La forêt fut aménagée spécialement pour les chasses royales au XVIIIème siècle par Étienne-Michel Bouret qui fit bâtir, à l'extrémité sud de la forêt , le "Pavillon royal" où il reçut le Roi Louis XV et sa maîtresse la comtesse du Barry. L'Allée dite 'la Bourette' au sud de la forêt fait évidemment référence à ce financier nantais, personnage haut en couleur, qui amassa une fortune considérable et qui néanmoins, ruiné, finit par se suicider à l'arsenic en 1777.
Domaine de La Grange-La Prévôté.
Nous sortons de la forêt pour emprunter les chemins bucoliques qui longent les canaux de Plessis-la-Forêt: le canal de Villeray, le canal de l'Archelet et enfin le canal des Tourailles qui s'élargit en un
🔰vaste plan d'eau
que nous traversons par la passerelle de l'Allée de l'Eau Vive pour regagner la petite porte nord du Domaine de La Grange-La Prévôté. Après l'arrestation des Templiers en 1307, les possessions de Savigny-le-Temple passent aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, puis aux Chevaliers de l'Ordre de Malte. Au Moyen-Âge, le domaine de La Grange est administré par un prévôt et prend le nom de La Grange-La Prévôté. Avec la Révolution, la prévôté rentre dans le domaine public. Puis, le domaine est acheté en novembre 1800 par le général Jean-Baptiste Bernadotte, futur roi de Suède, et son épouse, Désirée Clary. C'est à ce général Bernadotte qu'on doit cette magnifique bâtisse que nous admirons aujourd'hui qu'il fit construire sur l'emplacement d'un ancien château en ruines.
En 1813, les Bernadotte sont accusés de trahison par Napoléon Ier et revendent le château à Nicolas Clary, frère de Désirée avant de s'exiler à Stockholm où ils connurent un destin royal. En 1915, le château et ses dépendances sont vendus par morceaux.
De 1957 à 1998, le château devient une annexe de l'Institut de cancérologie Gustave Roussy de Villejuif . En 2002, la commune de Savigny-le-Temple décide de prendre la gestion du site et ouvre, pour notre plus grand bonheur, le domaine au public dès 2006.
Le parc de 13 hectares possède une partie 'à la française' et une autre 'à l’anglaise'.
La partie 'à la française', dessinée au XVIIIème siècle se distinguait par sa perspective est-ouest et ses allées de tilleuls à l’arrière du château. Le jardin-potager a été redessiné par le paysagiste Etienne Gilson, en 2005, pour rappeler le souvenir de cette structure. La partie 'à l’anglaise' a été aménagée au temps de Désirée Clary, entre 1801 et 1810, au nord et à l’est du parc. Depuis cette période, le parc est régulièrement enrichi par de nouvelles essences. Le parcours botanique possède des sujets magnifiques dont deux arbres classés 'arbres remarquables de Seine-et-Marne'. C’est aussi un lieu d’expositions où sont abordés les thèmes de la nature et de la biodiversité et où sont présentés des artistes locaux, nationaux et internationaux.
Un "Printemps des Jardiniers" rassemble chaque année des amateurs de toute l’Île-de-France autour d'ateliers jardinage, plantations, activités manuelles, animations, conférences, afin de mettre à l’honneur les producteurs locaux, les meilleures techniques horticoles et maraîchères, la saisonnalité du jardinage... En 2019, le Printemps des Jardiniers avait accueilli près de 11 000 visiteurs. Il a été annulé depuis du fait de la crise sanitaire.
Nous ralentissons considérablement le pas et passons en 'mode promenade' afin de profiter des lieux, des petits jardins, d'un parterre de pommes de terre en culture, d'allées bordées par des massifs de 🔰Pavots de Californie en fleurs.
Nous contournons le Château de la Grange pour nous diriger vers les 🔰belles écuries de la police municipale de Savigny. Bernadotte les fit bâtir suivant un plan en arc de cercle, modeste clin d'oeil modeste au plan architectural des somptueuses Grandes Écuries Royales de Versailles.
Les chevaux ici sont bichonnés par les fonctionnaires municipaux de la brigade équestre qui assure des missions de sécurité en ville. En juillet 2017, un dramatique fait divers avait endeuillé ces écuries. Olexis de Bernière, l'un des chevaux de la brigade équestre avait dû être euthanasié après avoir été percuté par une camionnette à Soignolles-en-Brie. Ruffy d'Oudon, un autre cheval de la brigade, s'était lui aussi fait accrocher par la camionette, mais, peu gravement blessé, il avait heureusement pu être soigné et sauvé.
Ces deux chevaux avaient été mis au repos dans un champ à Solers, enclos dument protégé par une clôture électrifiée. L'enquête n'a jamais pu déterminer si les chevaux s'étaient échappés de l'enclos naturellement en sautant par dessus la clôture ou avaient été mis en fuite par des personnes mal-intentionnées. La polémique avait cependant fait grand bruit à l'époque et l'on demeura longtemps inconsolables au sein des employés de la brigade équestre.
Nous nous dirigeons maintenant vers l'entrée principale du domaine flanquée de deux petits 🔰pavillons de gardiens. Nous sortons du parc et traversons l'Avenue du 8 mai 1945 pour emprunter le chemin qui contourne les terrains de sport et rejoindre un 🔰plan d'eau où nage nonchalamment un couple de cygnes. Des jeunes du quartier s'amusent à une partie de cache-cache enthousiaste. Il est temps de regagner la fraîcheur ombragée des sous-bois tellement bienvenue par cette météo estivale. Nous reprenons un rythme de marche plus soutenu sur les larges allées forestières parfaitement bien entretenues qui vont nous conduire à notre parking près du Carrefour des Faisans pour clore cette agréable rando.
Photo J. Fillis
La Forêt de Rougeau.Photo J. Fillis |
À cheval sur l'Essonne et la Seine et Marne, la Forêt de Rougeau est logée dans une boucle de la Seine au nord-ouest de Melun et au sud-est d'Évry-Courcouronnes. Elle est entourée par la Seine à l'ouest et au sud et la ville nouvelle de Sénart au nord et à l'est. Formée en majorité de feuillus comme le chêne et de quelques formations de pin sylvestre, elle s'étend sur près de 11 km². Elle est traversée d'ouest en est par la D446 et le GR2 et est parcourue de nombreux sentiers d'interprétation thématiques, un parcours de santé, des pistes cavalières, etc. De nombreuses petites mares sont éparpillées dans la forêt, certaines étant reliées entre elles par un système de fossés drainants. Nous nous sommes garés sur le parking du Carrefour des Faisans, à Nandy, et nous allons emprunter l'Allée Royale pour rejoindre le Carrefour du Roi. Plus tard nous suivrons le Sentier des Mares où nous constaterons que beaucoup de ces fameuses mares sont, pour le moment, asséchées. Nous remonterons le sentiers vers le nord pour rejoindre "Plessis-la-Forêt", ce charmant quartier de Savigny-le-Temple, habité par une population plutôt jeune et aisée.
La forêt de Rougeau est une ancienne propriété d'une Commanderie templière. Louis VII octroya ces terres à l'Ordre militaire des Templiers pour récompenser la bravoure des Templiers en Terre Sainte lors de la deuxième Croisade. Le suffixe "Le Temple" fait allusion à cet épisode et permet de distinguer Savigny-le-Temple des 24 autres Savigny existant en France. Des écrits très anciens révèlent que la forêt de Rougeau était accessible aussi bien pour les lépreux de Corbeil, qui pouvaient y ramasser du bois mort, que pour les nobles qui venaient y chasser ou les manants qui y faisaient paître leur vaches. La forêt fut aménagée spécialement pour les chasses royales au XVIIIème siècle par Étienne-Michel Bouret qui fit bâtir, à l'extrémité sud de la forêt , le "Pavillon royal" où il reçut le Roi Louis XV et sa maîtresse la comtesse du Barry. L'Allée dite 'la Bourette' au sud de la forêt fait évidemment référence à ce financier nantais, personnage haut en couleur, qui amassa une fortune considérable et qui néanmoins, ruiné, finit par se suicider à l'arsenic en 1777.
Domaine de La Grange-La Prévôté.
Photo JPL |
Le parc de 13 hectares possède une partie 'à la française' et une autre 'à l’anglaise'.
La partie 'à la française', dessinée au XVIIIème siècle se distinguait par sa perspective est-ouest et ses allées de tilleuls à l’arrière du château. Le jardin-potager a été redessiné par le paysagiste Etienne Gilson, en 2005, pour rappeler le souvenir de cette structure. La partie 'à l’anglaise' a été aménagée au temps de Désirée Clary, entre 1801 et 1810, au nord et à l’est du parc. Depuis cette période, le parc est régulièrement enrichi par de nouvelles essences. Le parcours botanique possède des sujets magnifiques dont deux arbres classés 'arbres remarquables de Seine-et-Marne'. C’est aussi un lieu d’expositions où sont abordés les thèmes de la nature et de la biodiversité et où sont présentés des artistes locaux, nationaux et internationaux.
Photo J. Fillis |
Un "Printemps des Jardiniers" rassemble chaque année des amateurs de toute l’Île-de-France autour d'ateliers jardinage, plantations, activités manuelles, animations, conférences, afin de mettre à l’honneur les producteurs locaux, les meilleures techniques horticoles et maraîchères, la saisonnalité du jardinage... En 2019, le Printemps des Jardiniers avait accueilli près de 11 000 visiteurs. Il a été annulé depuis du fait de la crise sanitaire.
Nous ralentissons considérablement le pas et passons en 'mode promenade' afin de profiter des lieux, des petits jardins, d'un parterre de pommes de terre en culture, d'allées bordées par des massifs de 🔰Pavots de Californie en fleurs.
Photo J. Fillis |
Nous contournons le Château de la Grange pour nous diriger vers les 🔰belles écuries de la police municipale de Savigny. Bernadotte les fit bâtir suivant un plan en arc de cercle, modeste clin d'oeil modeste au plan architectural des somptueuses Grandes Écuries Royales de Versailles.
Les chevaux ici sont bichonnés par les fonctionnaires municipaux de la brigade équestre qui assure des missions de sécurité en ville. En juillet 2017, un dramatique fait divers avait endeuillé ces écuries. Olexis de Bernière, l'un des chevaux de la brigade équestre avait dû être euthanasié après avoir été percuté par une camionnette à Soignolles-en-Brie. Ruffy d'Oudon, un autre cheval de la brigade, s'était lui aussi fait accrocher par la camionette, mais, peu gravement blessé, il avait heureusement pu être soigné et sauvé.
Ces deux chevaux avaient été mis au repos dans un champ à Solers, enclos dument protégé par une clôture électrifiée. L'enquête n'a jamais pu déterminer si les chevaux s'étaient échappés de l'enclos naturellement en sautant par dessus la clôture ou avaient été mis en fuite par des personnes mal-intentionnées. La polémique avait cependant fait grand bruit à l'époque et l'on demeura longtemps inconsolables au sein des employés de la brigade équestre.
Nous nous dirigeons maintenant vers l'entrée principale du domaine flanquée de deux petits 🔰pavillons de gardiens. Nous sortons du parc et traversons l'Avenue du 8 mai 1945 pour emprunter le chemin qui contourne les terrains de sport et rejoindre un 🔰plan d'eau où nage nonchalamment un couple de cygnes. Des jeunes du quartier s'amusent à une partie de cache-cache enthousiaste. Il est temps de regagner la fraîcheur ombragée des sous-bois tellement bienvenue par cette météo estivale. Nous reprenons un rythme de marche plus soutenu sur les larges allées forestières parfaitement bien entretenues qui vont nous conduire à notre parking près du Carrefour des Faisans pour clore cette agréable rando.
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