La plaine de Sorques, Montigny-sur-Loing (Didier le 24/05/2022)

Photos du jour.
Didier nous propose, aujourd'hui, une journée rando/pique-nique dans ce petit coin de la vallée du Loing entre Moret-Loing-et-Orvanne et Montigny-sur-Loing où s'étend la Plaine de Sorques. Outre la qualité des lieux, notons que les dieux de la rando se sont donné la peine de nous ménager une météo parfaite pour la balade et le pique-nique* avec une belle lumière et une température enfin revenue aux normales saisonnières après la vague de chaleur qui a éprouvé les organismes depuis la mi-avril. Un petit circuit d'un peu plus de cinq kilomètres en matinée est consacré à la découverte de la Plaine de Sorques. La dizaine de kilomètres que nous allons parcourir cette après-midi nous permettra après la visite de la petite église, d'admirer le bord du Loing à Montigny-sur-Loing puis de suivre le chemin de halage entre deux écluses sur le canal du Loing.
*pique-nique :  L'orthographe réformée de 1990 nous propose la forme "piquenique". Mais cette écriture moderne provoque chez moi le vague sentiment que quelque chose manque dans le panier.

La Plaine de Sorques.

La Plaine de Sorques, située sur les deux communes de Montigny-sur-Loing et Moret Loing-et-Orvanne, est un vaste espace comblé et aplani au fil du temps par les dépôts successifs du Loing.  Cet espace naturel  relie la rivière à la forêt de Fontainebleau et s’étend sur une superficie de 129 hectares dont 30 % sont en eau. L’exploitation des sables du Loing et des gravières, entre les années 50 et 80, a façonné le paysage actuel en créant des étangs, des marais et des friches. Rapidement reconnu d’intérêt écologique majeur, le Département décide en 1992 d’acquérir le site. Dès lors, il s’attache à y concilier ouverture au public et préservation des espèces et des milieux. Pour permettre aux visiteurs de profiter du site sans le fragiliser, un parcours a été balisé et équipé de panneaux d'informations et d'observatoires. Ces derniers permettent d'approcher avec discrétion la faune et de l'observer sans perturber son comportement naturel. Les rideaux d’arbres séparant les chemins des plans d’eau sont volontairement maintenus denses pour créer un écran de protection et assurer la quiétude des oiseaux. Le cœur du site a été fermé pour offrir aux animaux des zones de tranquillité.

L’un des aménagements les plus remarquables de la Plaine de Sorques a été la création de 'crapauducs' pour préserver une importante population d’amphibiens. Ces palissades en bois guident les amphibiens vers quatre buses placées sous la route, leur permettant désormais de rejoindre leur lieu de ponte à l'abri des voitures. La biodiversité de la Plaine de Sorques est prestigieuse. Le dernier inventaire a permis de recenser trois cent quarante-cinq espèces végétales vasculaires (plantes possèdant des vaisseaux servant à la circulation de l'eau).
La faune est également très présente. Les mammifères comptent une dizaine d'espèces de chauves-souris, 🔰la fouine, la martre, 

le renard, le lapin de Garenne, l’écureuil roux et de grands ongulés (cerf élaphe, chevreuil et sanglier). Leurs empreintes sont facilement observables le long des sentiers.
Les aménagements de la plaine de Sorques ont été conçus pour que le marcheur découvre un maximum de diversité de paysages et d’espèces animales et végétales lors de sa promenade. Deux observatoires ornithologiques permettent aussi d’observer discrètement les oiseaux stationnant sur les étangs et les îlots. C'est sur l'un des ces observatoires que nous rencontrons un homme lourdement équipé en matériel photographique qui nous explique être posté dans la place depuis le lever du soleil pour saisir un 🔰martin-pêcheur 

qui, nous dit-il, interviendrait dans son champ d'observation briévement toutes les deux heures.
'Seine-et-Marne Environnement' anime le site à travers des activités pédagogiques suivies sur l’ensemble de l’année, en lien avec les programmes scolaires ; des orties thématiques ouvertes à tous sont également proposées pour découvrir les oiseaux migrateurs, les grands mammifères, les plantes médicinales, l’évolution des étangs ou encore des sorties crépusculaires alliant nature et astronomie.

Montigny-sur-Loing.

Tout de suite après le pique-nique que nous avons apprécié sur la rive d'un des étangs de la Plaine de Sorques, nous nous remettons en route pour rejoindre le village de Montigny-sur-Loing. Nous cheminons entre la voie de chemin de fer et de vastes champs de froment ou d'orge dèjà bien levée. Nous poursuivons à l'orée de la forêt de Fontainebleau puis descendons vers le centre ville par la 'rue Renée Montgermon'. Nous observons l'architecture particulière qui abrite 🔰la pharmacie 

tout près du viaduc ferroviaire. Une charmante dame que Didier avait pris la peine de contacter nous ouvre les portes de la 🔰petite église Saint Pierre & Saint Paul. 

Une ancienne église détruite sans doute par un incendie au XVI^ème siècle fut transformée au XVII^ème siècle, la nef fut agrandie, les colatéraux ajoutés de même que le clocher. L'autel fut édifié en 1845. Dédié à Saint Vincent, patron des vignerons, il est formé de concrétions gréseuses présentant grossièrement la forme de raisins.
Saint Pierre et Saint Paul sont représentés en deux 🔰statues de bois. 

Ils sont aussi représentés dans le vitrail du fond Saint Pierre tient à la main les clés du royaume des cieux, et Saint Paul tombe à la renverse sur son cheval, au chemin de Damas.

Nous nous dirigeons maintenant vers la rivière. Nous admirons les belles demeures qui ajoutent au charme du village. Ces espaces de villègiature se sont développés avec l'arrivée en 1860 du chemin de fer qui ouvrait l'accès de ces lieux privilègiés aux parisiens aisés, attirés par la beauté de la vallée du Loing et la proximité de la grande forêt de Fontainebleau Nous nous arrêtons un moment pour admirer la perspective du village blottie sur la rive gauche du Loing dont le cours ici s'anime en deux petites cascades qui confèrent à l'endroit un caractère hautement bucolique, un véritable décor de carte postale. On comprend parfaitement l'intérêt que les lieux ont provoqué chez ces riches parisiens de la fin du XIXème siècle. Guy de Maupassant  a résidé à Montigny-sur-Loing, ruelle de la Talbarderie, et y a écrit son dernier roman 'Notre cœur'. (Ci-contre, une petite vidéo qu'on peut passer en pein écran. On y voit outre le paysage de la rivière un malheureux petit canard qui semble avoir une patte fracturée.)

Le Loing et le canal du Loing.
Le Loing est un affluent gauche de la Seine, dont le cours long de 143 km traverse les départements de l'Yonne, du Loiret et de Seine-et-Marne. Il prend sa source à Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe et arrose la Puisaye et le Gâtinais dont il constitue en quelque sorte l'épine dorsale. Il se jette dans la Seine un peu en aval de Moret-sur-Loing à Saint-Mammès.

Le cours du Loing est resté navigable jusqu'au début du XVIII^ème siècle, assurant la subsistance de nombreuses familles tout au long de son cours. Textiles et surtout sous-produits de la vigne (vin, vinaigre) étaient les principales marchandises transportées. Mais l'irrégularité du débit du Loing a conduit à la canalisation de son cours. C'est précisément vers ce canal du Loing que Didier nous conduit à présent. Nous le traversons au pont sur la D58 pour emprunter le chemin de halage qui ici s' appelle 'le sentier des jardins'. La première écluse que nous rencontrons se situe sur le territoire de La Genevraye, une petite commune voisine de Montigny. Nous poursuivons jusqu'à une seconde écluse qui elle se trouve sur le territoire de Moret-Loing-et-Orvanne. Ce canal du Loing construit au XVIII^ème siècle dans les départements du Loiret et de Seine-et-Marne assurait à l'origine avec le canal d'Orléans et le canal de Briare la jonction entre le bassin fluvial de la Loire et celui de la Seine. Ce canal n'accepte que des péniches de 30 m sur 5 m et 1,60 mètre de tirant d'eau et ne correspond plus aux normes du trafic fluvial moderne. En 1967, une étude de modernisation du canal par la suppression d'une partie des écluses avait été menée mais n'a jamais abouti. C'est essentiellemnt une utilisation de plaisance qui le concerne aujourd'hui.
C'est au niveau de cette seconde écluse que nous retraversons le canal du Loing pour prendre la direction de la Plaine de Sorques où nos véhicules nous attendent. Un grand merci à Didier pour la parfaite organisation de cette journée riche en découvertes.

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