mardi 16 novembre 2021

Saint-Germain-Lès-Corbeil, Corbeil, Saint-Pierre-du-Perray (Pilou le 16/11/2021)


Photos du jour.


Un temps assez couvert et une température plutôt fraîche nous attendent, ce mardi, sur une rando de moins de 9 kilomètres qui va nous permettre de découvrir Corbeil et ses deux voisines Saint-Germain et Saint-Pierre sous un angle bucolique peu connu et même insoupçonnable en ces territoires marqués par l'explosion démographique qui a concerné la région depuis les années 70. Rendez-vous nous est donné au parking du stade municipal de Saint-Germain dont les accès excessivement étroits menacent nos carrosseries. La volonté de préserver le parking d'un envahissement par des véhicules trop larges ou trop haut a conduit ici à des solutions extrêmes heureusement exceptionnelles dans la région.


Nous rejoignons rapidement les sentiers du 'Bois des Prés Hauts' à la hauteur des bâtiments du groupe Safran Reosc qui a racheté la Snecma et qui a décidé de regrouper progressivement sur Saint-Pierre différentes unités de production, faisant ainsi de cette commune un pôle mondial de l’optique de haute technologie. Ainsi, on travaille ici au polissage du miroir primaire du futur télescope géant européen ELT. Notre regard s'attarde sur l'architecture postmoderne des bâtiments dont l'extrémité ouest s'élève en une sorte de tour futuriste.


Saint-Germain-Lès-Corbeil.

Paré des plus belles couleurs de l'automne, le 'Bois des Prés Hauts' dans lequel nous pénétrons s'étend d'est en ouest, suivant le cours du 'Ru des Prés Hauts' depuis le golf de Saint Pierre-du-Perray jusqu'au parc de Saint-Germain. Il forme un couloir relativement étroit qui se faufile entre de nombreux lotissements offrant ainsi un espace de promenade agréable aux habitants de ces quartiers récents, bâtis à partir des années 70, sous l'impulsion du maire de l'époque Stanislas Darblay. De nombreuses surfaces agricoles furent alors vendues pour y installer ces espaces pavillonnaires standardisés à l'américaine. Les quartiers du Pré Saint Germain (promoteur: Kaufman & Broad), du Val fleuri, de Champ Clair ou encore du Val de Rochefort sont sortis de terre à cette époque.

Nous avançons vers l'ouest pour rejoindre le vieux village, parfois en empruntant le chemin forestier, d'autres fois en suivant les rues qui traversent les lotissements. Le territoire du Saint-Germain-Lès-Corbeil est occupé sur toute sa partie ouest par l'immense parc du Château Darblay qui s'étend au sud jusqu'à la rive de la Seine. Nous déambulons ainsi, 'Rue de Tigery', longeant l'interminable mur aveugle qui clôt le parc. La famille Darblay est une grande famille industrielle du XIXème siècle de Corbeil-Essonnes. Sa fortune s'est développée d'abord dans la minoterie, avec les Grands moulins de Corbeil, puis dans la papeterie avec la Papeterie d'Essonne, devenue la Chapelle Darblay. Le château de Saint-Germain-Lès-Corbeil a pendant longtemps été le lieu de résidence de la famille Darblay. Plusieurs membres de la famille Darblay ont d'ailleurs été maires de la commune, souvent de père en fils, le dernier en date étant Stanislas Darblay, de 1968 à 2000. Ce beau château datant du XIXème siècle est un véritable lieu de prestige rempli d’histoire. Il a été entièrement rénové selon l’esprit de l’époque originelle afin de conserver l’authenticité de chacune des pièces du château. Les salons clairs et élégants accueillent séminaires, mariages, et autres moments festifs. L'immense parc du Château, offre à la clientèle un cadre naturel et champêtre avec ses arbres centenaires et ses plans d’eau.
Le parvis de l'église nous offre un temps de pause. Cette église Saint Germain-Saint Vincent est l'unique patrimoine public de la commune. Elle date du XIIème siècle et est construite, dans un style de transition fin roman/début gothique. Nous nous étonnons de la modestie de son clocher, un simple clocheton en pignon de façade : En fait, l'église possédait un imposant clocher de 60 mètres de haut. Il s'est écroulé en 1793 et ce n'est qu'en 1835 qu'avec les moyens du culte de l'époque, on se contenta d'édifier l'humble clocher-mur qu'on peut observer aujourd'hui. Jusqu'à la fin des années soixante et l'apparition des lotissements, Saint-Germain-lès-Corbeil est restée un village essentiellement rural. Dépourvue de liaison ferroviaire sur son territoire, la commune n'a pas été concernée par le développement industriel de sa voisine Corbeil-Essonnes dans laquelle nous pénétrons maintenant en descendant l'étroite 'Rue de la Montagne du Vieux Marché'. La pente est raide, vraiment raide. L'idée qu'il faudra nécessairement remonter ce dénivelé, à un moment ou à un autre, trotte dans quelques têtes inquiètes. La 'Rue des Fours à Chaux' puis la 'Rue de la Guinguette' nous permettent de rejoindre le chemin de halage sur la rive droite de la Seine que nous suivons vers l'amont jusqu'aux portes du petit Parc de Loisirs en bord d'eau.

Saint-Pierre-du-Perray.


Nous quittons le quai et entreprenons la remontée redoutée vers le Parc François Mitterrand à Saint-Pierre du Perray par la 'Rue de la Montagne du Perray'.
Dans le cadre du développement urbain de la commune de Saint-Pierre-du-Perray, sise dans le périmètre de la Ville Nouvelle de Sénart, l’État a acquis le Parc François Mitterrand d’une trentaine d’hectares qui entourait le château. Afin d’ouvrir le parc au public, des travaux importants ont été engagés en 1996. Ces efforts ont été anéantis par la tempête du 26 décembre 1999 quand le tiers des arbres s’est trouvé mis à bas. Par mesure de sécurité, le parc a dû être fermé au public. Après des travaux de dégagement, remises en état et plantations, il a été rouvert à l’été 2001.
Nous traversons le parc jusqu'aux douves encore présentes d'un château qui avait été remanié au XIXème siècle mais qui fut totalement détruit par un incendie en 1993. Il n'en subsiste que les douves et les structures d'un ancien bassin d'agrément. Des correspondances rapportent que Louis XIV ayant été reçu au château (dont les propriétaires successifs ont toujours été des proches de la cour) a longtemps hésité entre Versailles et Saint-Pierre pour y construire son immense château royal car il avait été séduit par la magnificence du paysage de la vallée de la Seine que l’on découvrait depuis le Belvédère (aujourd'hui détruit).


Nous quittons le parc puis remontons vers le nord, jusqu'au petit bois jouxtant le Centre municipal de Loisirs de Saint Germain, par les larges allées d'un de ces nombreux lotissements caractéristiques des années 70.  Il ne nous reste plus qu'à traverser ce petit bois pour rejoindre les stades et notre parking.


Nota bene.
L'orthographe "Lès" que nous trouvons dans le nom de la commune "Saint-Germain-Lès-Corbeil" correspond à un mot de vieux français "lès" qui signifie "près de". D'usage vieilli, on ne rencontre plus cette préposition  que dans les toponymes de localités. L'INSEE mentionne 560 communes dont le nom comporte la préposition "lès" comme "Plombières-Lès-Dijon" par exemple (Plombières près de Dijon).

On trouve également la forme "Lez" avec un "z" pour 25 communes comme "Marquette-Lez-Lille" (Marquette près de Lille).

Enfin, certaines communes utilisent la forme "Les" : "Chorey-Les-Beaune", par exemple qui signifie "Chorey" près de "Beaune".  Il ne faut pas confondre cette préposition  "Les" avec le simple article défini "les" qu'on trouve fréquemment dans les toponymes  comme "Evry-les-Châteaux" par exemple.

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