mardi 5 octobre 2021

Presles-en-Brie (Jacques le 05/10/2021)

Voir, ici, lesphotos de ce jour qu'il est plaisant de comparer avec les photos prises, il y a deux ans, le 2 juillet 2019, alors qu'Aimé nous conduisait sur le même parcours à travers des champs de blé en pleine maturité et le long d'une Marsange estivale dont les eaux étaient basses et claires  à tel point que notre ami Jean-Louis n'avait pu s'empêcher d'y mettre les deux pieds.
Voir, ici, cesphotos du 2 juillet 2019.
C'est aujourd'hui la première rando de notre nouvelle saison de B.D.V. (2021/2022). Jacques a choisi de nous conduire pendant 8,5 kilomètres sur un parcours franchement rural en cette terre briarde que nous connaissons bien pour y avoir maintes fois randonné. La matinée a été bien pluvieuse, mais l'après-midi s'annonce frais et plutôt sec sans que ne soit exclue la possibilité d'essuyer un éventuel petit grain sous ce ciel de traîne ou alternent franc soleil et vilains nuages très noirs. Les champs de blé que nous avions longé, ici, en juillet 2019 sont bien sûr moissonnés et les eaux de la Marsange, abondantes et troublées par les grosses pluies de la veille, retirent à Jean-Louis toute envie d'y aventurer les pieds.

Presles-en-Brie.

Photo D.Armanini
Le village se situe à 2 km au sud de Gretz-Armainvilliers. La Marsange traverse la commune du nord au sud. Nous connaissons bien la Marsange à BDV, grâce à nos randos à Favières, à Neufmoutiers et Villeneuve-le-Comte, à Tournan-en-Brie, à Liverdy ou à Ozoir-le-Voulgis où elle se jette dans l'Yerres. Cette petite rivière de 30 kilomètres prend sa source sur la commune de Coutevroult, où elle n'est encore qu'un cours d'eau intermittent au débit insignifiant à l'instar des rus de la Brie. Ce n'est qu'à partir de Villeneuve-le-Comte qu'elle devient pérenne. Elle est déjà un large ruisseau à Favières et devient une petite rivière à Presles-en-Brie où elle alimente un étang. Puis elle traverse des territoires très infitrants où elle perd du volume et elle n'est plus qu'un gros ruisseau quand elle se jette dans l'Yerres.
L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est l'un des témoignages principaux de l'histoire passée de la commune. Sa construction  aurait été effectuée au cours du XIIIème siècle. Toutefois, certains éléments architecturaux sont caractéristiques des constructions réalisées du IXe au XIème siècle. Le portail serait daté du XIIème siècle.
La tour-clocher en grès est ajoutée fin XVème, début XVIème siècle. Elle flanque le sud de la façade et est construite en grès. Elle est cantonnée d'épais contreforts et est couverte en double bâtière (toit à quatre versants en croix). Elle est flanquée d'une tourelle d'escalier au sud.
 On y trouve aujourd'hui encore de nombreuses gargouilles, culs de lampes et tombeaux. (À noter qu'une des trois cloches s'appelle Françoise...) Nous avons quatre Françoise présentes au cours de cette rando ; alors personne ne s'aventurera à considérer comme peu flatteur qu'une cloche partage avec elles le même prénom.)
Nous sommes, ici, au cœur de la Brie et Presles-en-Brie, bien que comptant plus de 2000 habitants, fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee.
Photo JPL

Nous allons nettement éprouver ce caractère rural en traversant 'Les Fontaines' un petit hameau à l'est du village où la commune a eu l'excellente idée d'installer une sorte d'exposition permanente de matériel agricole et notamment une ancienne broyeuse de pommes et une meule à écraser les pommes à cidre.
Presles-en- Brie organise, chaque année en septembre une "grande fête de la pomme" . Le chemin que nous empruntons en longeant le cours de la Marsange vers l'ouest s'appelle 'Chemin des Vignes". Cela tient au fait que les rives de la petite rivière ont longtemps été plantées de vignobles qui faisaient la richesse de la région. Dès 1850, le minuscule puceron 'phylloxéra' avec son demi-millimètre de long , redoutable Attila de la vigne, a ruiné toute cette économie et c'est dans la pomme à cidre que se sont reconvertis les vignerons de l'époque.

L'activité agricole automnale en terre briarde.

Photo JPL

Alors que nous randonnions, il y a deux ans sur ce territoire au début de juillet, à travers des champs éclatants de blé mûr, la question du type d'activité produite par les agriculteurs de Presles-en-Brie ne se posait évidemment pas. Au mois d'octobre, cependant, les réponses méritent d'être davantage explicitées.
Septembre est le mois des fumures. Le fumier, c'est naturel !
Le fumier et le lisier constituent les principaux engrais naturels de ferme, composés des déjections animales et des litières. Le fumier est riche en paille contrairement au lisier composé d’une grande proportion d’eau. Un épandage excessif de ces lisiers peut engendrer une pollution au nitrate des cours d’eau et des nappes phréatiques. C’est pourquoi l’épandage et le stockage sont très réglementés et contrôlés.
Depuis toujours, fumier et lisier constituent la base de la fertilisation et du maintien de la fertilité du sol. Ils permettent de limiter l’utilisation d’engrais chimiques (ou minéraux), dont la fabrication nécessite beaucoup (trop) d’énergie fossile. Les exigences météo et la disponibilité de main-d’œuvre ne permettent pas toujours aux agriculteurs d’éviter l’épandage durant les beaux jours de soleil propices à la promenade 😠.  Heureusement, beaucoup (assez ?) d'agriculteurs compostent leur fumier, ce qui limite, entre autres, les odeurs, s'engageant ainsi dans une pratique qu'il faut saluer quand on sait qu'elle exige à la fois du temps et un coûteux équipement spécifique.
L’arrachage des betteraves est étalé sur trois mois, entre octobre et décembre. Ce travail est réalisé par un entrepreneur spécialisé, car le coût du matériel d’arrachage et de chargement est trop important pour être supporté par un agriculteur seul. Une fois récoltées, les betteraves sont disposées en tas en bordure de champ, recouvertes bien souvent d’une bâche protectrice en attendant le passage du camion de la sucrerie. Durant les périodes de récolte ou d’épandage (moisson, fenaison, betterave, transport de fumier), les convois agricoles sont particulièrement nombreux et ralentissent ou entravent la circulation. Quand il en a la possibilité, l’agriculteur se range sur le bord du chemin pour laisser passer le flux de circulation. Mais la densité du trafic routier qui ne cesse d’augmenter rend la tâche de l'agriculteur difficile. À l’arrière d’un convoi, soyons donc patients, profitons du paysage, essayons de deviner l’utilité de la machine qui nous précède ou à l’avenir du contenu de la benne que lentement nous suivons...

Un peu de géographie ferroviaire.


Nous randonnons aujourd'hui sur un territoire ferroviaire complexe :
Suivant notre circuit (en bleu sur la carte), nous avons franchi deux fois les voies du Transilien (Points rouges sur la carte ci-contre) :
-une première fois, quand tout de suite en sortant du parking de la médiathèque de Presles-en-Brie, notre point de départ, nous sommes passés sous ces voies SNCF,
-puis, après avoir contourné les champs qui s'étendent à l'ouest du village, nous sommes revenus sur ces voies que nous avons traversées à un passage à niveau.

Plus loin, à l'est du village, nous avons traversé deux fois la Ligne à Grande Vitesse qui relie la capitale à Strasbourg ((Points verts sur la carte ci-contre) : 
- une première fois quand longeant le cours de la Marsange, nous sommes passés sous un important ouvrage qui supporte ces voies et surplombe le chemin et la petite rivière.
-puis, de retour vers Presles, tout de suite après notre passage dans le petit hameau 'les Fontaines de Presles', nous sommes passés au dessus de ces voies TGV sur un large ouvrage permettant la liaison entre le village et ses hameaux à l'est.

Nous sommes là en présence de deux univers assez différents celui des trains de banlieue transportant essentiellement des travailleurs de leur cité-dortoir vers la capitale et celui des TGV transportant, pour une part, des gens empressés depuis la capitale jusqu'à la Gare Strasbourg-Ville toute proche du siège du Parlement Européen.


La LGV Est Européenne.

La ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville, dite « ligne de Paris à Strasbourg », est longue de 502 kilomètres. Elle est l'une des trois LGV issues de l'interconnexion des TGV au triangle de Coubert qu'on voit très bien sur la carte ci-dessus. (Ce triangle est un important nœud ferroviaire des TGV circulant vers l'est entre Paris et Strasbourg et ceux circulant vers le sud-est entre Paris et Marseille.)

Le Transilien Ligne P.

Cette branche du Transilien P  relie Provins à Paris Gare de l'Est. Il n'y a plus de gare à Presles depuis les années 1970. Les habitants peuvent rejoindre la gare de Tournan-en-Brie pour rejoindre la Gare de l'Est dans la capitale.
La ligne P du Transilien est assez complexe ; elle comporte 5 branches distinctes qui convergent vers Paris/Est. Une branche au départ de la Ferté-Milon, une autre au départ de Château-Thierry, une encore au départ de Crécy-la-Chapelle, une branche également au départ de Coulommiers et enfin la branche, que nous avons aujourd'hui sous nos yeux, au départ de Provins.

Il faut savoir que les travaux d'électrification de cette dernière branche ne sont pas encore totalement achevés. La fin des travaux initialement prévue, cette année courant novembre a du être reportée en juin 2022 au grand dam des voyageurs qui ont à connaître les diverses perturbations du trafic liées à ces travaux. Ce report est une conséquence de l'interruption totale du travail lors du premier confinement Covid19.  Ce sont des travaux très importants :160 caténaires ont été installées supportées par 3.000 poteaux électriques. Par ailleurs, 23 ouvrages d'art au total ont du être soit modifiés ou soit établis. Par exemple, la destruction du vieux tunnel des Bouchots à Saint-Loup -de-Naud (77) trop bas pour supporter le passage de la caténaire, a été une véritable prouesse d'ingénierie. En effet, pour ne pas interrompre le trafic, la nouvelle structure a été bâtie par dessus l'ancien tunnel. Ce n'est qu'à la fin de cette mise en place exceptionnelle que l'ancienne structure a été démolie et évacuée de nuit dans un temps record pour permettre les ultimes travaux de finalisation autorisant ainsi une réouverture du trafic très rapide.

La Marsange. (Photo D.Armanini)


Au loin, apparaît le lourd clocher de l'église Notre-Dame-de-l’Assomption qui aura été notre phare presque tout au long de la rando tant on peut l'apercevoir de loin dans ce petit coin du plateau briard. Quelques nuages menaçants apparaissent à l'ouest. Nous pressons le pas pour rejoindre nos véhicules sur le parking de la médiathèque du village où il ne nous restera plus qu'à vivement remercier Jacques pour la bonne organisation de cette rando pendant laquelle nous aurons pratiquement réussi à éviter les gouttes sauf, peut-être, pendant un bref passage, en début de rando, sous un petit grain imprévu par la météo du jour.


Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)


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