mardi 12 octobre 2021

Autour de Villeneuve-le-Comte (Aimé le 12/10/2021)

Photos du jour.


Le 13 juillet, Aimé avait dû largement écourter cette rando à Villeneuve-le-Comte en raison d'une forte pluie intervenue assez rapidement dans les premiers hectomètres du parcours. Aimé nous propose donc aujourd'hui une réédition de ce parcours allongé pour l'occasion puisqu'il nous faudra parcourir un peu moins de 11 kilomètres sous un ciel certes variable mais non contrarié par la moindre pluie. Nous nous sommes garés au parking du Tennis club, près des stades et démarrons le parcours en direction du haras de la Pointe.

Photo JPL.






Maïs et engrais vert
Photo J.Fillis

Nous entreprenons un petit périple dans le parcours de santé mis en place face au Haras. Quelques (rares) courageux parmi nous s'essaient sur les agrès installés ici. Au sortir du parcours, nous passons près du vieux lavoir puis découvrons, dans le sous-bois,  une bâtisse ronde surmontée d'un joli toit conique. On dirait un ancien moulin. C'est en réalité une ancienne chapelle liée au château fort de Lapointe dont il ne reste plus que des ruines aujourd'hui. Le centre équestre est installé dans les bâtiments qui autrefois furent ceux de la ferme du château aujourd'hui disparu de la Pointe.

Aimé nous propose de poursuivre en contournant le village par l'ouest. Nous empruntons des chemins entre vastes champs semés de luzerne et champs de maïs certains déjà moissonnés et d'autres encore en pleine culture.
La luzerne aussi appelée 'grand trèfle' est une légumineuse vivace de 30 à 70 cm de haut, c'est un excellent engrais vert. Ses racines, puissantes, aèrent le sol en profondeur et l'enrichisse en azote. Elle procure un bon couvert pour le sol et sera coupée et enfouie juste avant la floraison. Sa décomposition permet dès lors l'enrichissement du sol en azote favorisant la production des cultures ultérieures.

 Les épis de maïs que nous découvrons sont bien formés et la moisson est proche. Le maïs sera exploité en grande partie pour l'alimentation animale comme fourrage ou comme ensilage. Les autres débouchés concernent surtout la production d'huile, de farine, de semoule, de fécule, d'amidon, d'alcool...La culture du maïs est souvent stigmatisée systématiquement associée à l’irrigation et donc à un usage massif d’eau. Il convient cependant de nuancer le propos. En fait, le maïs consomme moins d'eau que le blé : pour produire 1kg de maïs on a seulement besoin de 454 litres d’eau et 238 litres pour du maïs fourrage. Ce qui fait du maïs l’une des plantes les plus économes en eau. À comparer avec les 590 litres d’eau indispensables pour le blé, les 900 litres pour le soja et entre 1600 litres et 5000 litres d’eau pour le riz. Cependant, la mauvaise réputation de la culture du maïs n'est pas totalement infondée. L'eau que réclame la culture du blé est généralement abondante. Elle est présente dans les terres à la fin de l'hiver et y persiste au printemps ce qui correspond à la période de croissance du blé. Tandis que le maïs planté beaucoup plus tard, même si il est moins gourmand, a besoin de l'eau quand elle a cessé d'être abondante. D'où le nécessité d'apporter le précieux liquide par divers systèmes d'irrigation particulièrement mal vus en ces temps de changement climatique où les pénuries menacent.


Nous voilà arrivés sur les bords d'un grand étang, tout près du village. Nous avons la surprise d'y découvrir un très grand nombre d'oiseaux. Du fait de la proximité de la route, du passage incessant des voitures, et de la difficulté pour se garer, le badaud est plutôt rare en ce lieu.  Aussi les oiseaux y trouvent un havre de paix  et de repos. Ils peuvent s'y restaurer sans gêne, notamment depuis la berge opposée où petite vasière et une roseraie commencent à se développer. Grands cormorans, aigrettes, hérons, bernaches du Canada en nombre, busards, cygnes, mouettes rieuses, foulques, et nombreux étourneaux constituent une importante population ornithologique amenée à grandir et se diversifier. Des arbustes ont été plantés tout autour pour densifier la végétation et protéger du vacarme de l'intense trafic sur la D231.

Il est temps de nous diriger vers le centre du village.

Photo J.Fillis




Notre Dame de la Nativité.


Photo J.Fillis
L'église fut construite par Elisabeth de Châtillon en 1203-1214. Pierre Anoyaulx fit abattre le vieux clocher vétuste vers 1515. Le clocher fut à nouveau refait entre 1760 et 1770. L'édifice est entièrement bâti en grès meulière. La toiture est en bâtière. La tour-clocher flanque le côté nord de la nef. La chambre des cloches est percées de lancettes jumelées à abat-sons. Elle est coiffée d'une flèche pyramidale.

En 1865, elle est repérée par Viollet-le-Duc*. Elle lui servit de base à quelques planches de son "Dictionnaire raisonné de l’architecture française".
Sous son impulsion, l'ensemble de l'édifice fut restauré entre 1865 et 1870. Les parements intérieurs ont été grattés de presque toutes les peintures médiévales, la baie en façade a été remplacée par une rosace et les arcs-boutants de la nef supprimés. Les murs de la nef sont formés de grandes arcades en arc brisé supportées par des piles cantonnées de colonnettes. L'ensemble de l'édifice est voûté d'ogives avec des clefs sculptées.
L'église présente un mobilier d’intérêt dont plusieurs dalles funéraires médiévales  et une Vierge à l'Enfant. Parmi ces éléments remarquables, on peut noter plusieurs dalles funéraires médiévales, une Vierge à l'Enfant, une statue de la Vierge, cinq panneaux sculptés...
*Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) est l'un des architectes français les plus célèbres du XIXème siècle, connu auprès du grand public pour ses restaurations de constructions médiévales, édifices religieux et châteaux. On lui doit notamment la flèche de Notre Dame de Paris, détruite par le terrible incendie du 15 avril 2019 et dont est programmée la reconstruction à l'identique.

Villeneuve-le-Comte,  la Bastide briarde .
D’un style néo-florentin, les bâtiments de la Mairie ont été construits en 1854. (Photo D.Armanini)

En dépit de tous les développements intervenus au cours des dernières décennies sur ce secteur de Seine et Marne, Villeneuve le Comte a su préserver son intégrité architecturale et urbaine d’ancien village. La commune est fière, à juste titre, d’avoir obtenu le Label «Village de Caractère de Seine et Marne» en 2016. Le Label constitue un acte de reconnaissance qui permet d’encourager et de développer des actions de mise en valeur et de préservation de l’architecture grâce à la zone de protection que ce label définit et qu'il garantit.
C’est Gaucher III de Châtillon, grand officier du Comté de Champagne, Seigneur de Crécy en Brie, qui, en revenant de la troisième croisade, décide de fonder, en 1203, un village régi par une charte de franchise. Délimitée par une enceinte de pierres, bordée de larges douves aujourd’hui comblées et remplacées par les actuels « boulevards », la Ville Neuve a la forme d’un octogone géométriquement divisé tel un damier plus ou moins régulier. Pour assurer le succès de cette entreprise de peuplement, les habitants, les « bourgeois », reçurent un statut avantageux sous forme de charte de franchise. Contrastant avec l’organisation traditionnelle des villages de la Brie, le village a conservé intact son plan initial, basé sur la disposition géométrique des maisons et des rues, organisation typique des gros bourgs du Sud-Ouest, et peut se vanter aujourd’hui d’être « l'unique bastide au nord de la Loire».


En déambulant dans les rues du village, nous passons devant une maison sur laquelle une plaque indique qu'elle fut habitée par la peintre Germaine Lacaze , "peintre de la réalité joyeuse et poétique". Germaine Lacaze fait partie de l’École de Paris, celle de la deuxième génération qui s’est affirmée après 1945. Son œuvre est riche de plus de 1300 huiles sur toile. Son amour de la couleur, le caractère figuratif et heureux de son œuvre la font se rattacher au mouvement des "Peintres de la réalité poétique" qui étaient des peintres opiniâtres dans leurs engagements picturaux en totale opposition avec l’abstraction dominante de l'époque.







Comme pour honorer la mémoire de cette peintre amoureuse des fleurs et de la nature,  Aimé nous conduit le long du petit Ru de la Bonde,  à travers bois où flamboient les belles couleurs de l'automne.

Quelques très vilains nuages apparaissent au loin vers l'ouest.
Il est temps de regagner le parking des stades et nos véhicules.

Merci Aimé pour l'organisation de cette belle balade.


Photo J.Fillis
Comme un tableau de Germaine Lacaze. (Photo JPL)



Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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