mardi 4 mai 2021

Forêt de Sénart / Combs-la-Ville (Françoise le 04/05/2021)

Photos du jour.
Photo D. Armanini

Saluons d'abord la bienséante courtoisie dont a fait preuve la faible pluie printanière qui nous a accueillis sur le parking de départ en disparaissant totalement dès nos premiers pas sur cette boucle de 9 km que nous a préparée Françoise dans la partie seine-et-marnaise de la Forêt domaniale de Sénart.

Printemps en Forêt

Les randonneurs de B.D.V. ont le privilège de résider entre deux importants massifs forestiers : au nord-est de Varennes-Jarcy s'étalent les trois mille hectares de "l'Arc Boisé" et au sud-ouest s'étend la forêt de Sénart, véritable poumon vert de l'Essonne avec également trois mille hectares qui font la joie des randonneurs, des sportifs et des familles. Plus de cent kilomètres de routes revêtues, empierrées ou en terrain naturel sont ouvertes à la promenade en forêt de Sénart. Les véhicules motorisés de loisirs (4X4, motos, quads, etc.) y sont interdits. Seuls les véhicules de secours (pompiers, police) ou de service (forestiers, bûcherons, débardeurs et exploitants forestiers, scientifiques et associations naturalistes) sont autorisés. La Forêt domaniale de Sénart s'étend ainsi sur douze communes en Essonne : Boussy-Saint-Antoine, Brunoy, Draveil, Epinay-Sous-Sénart, Etiolles, Mongeron, Ouincy-Sous-Sénart, Saint-Germain-les-Corbeil, Soisy, Tigery, Vigneux, Yerres et une seule en Seine-et-Marne : Combs-la-Ville. 


Le domaine forestier de Combs-La-Ville compte une centaine d'hectares.Le parking tout au bout de la Rue de la Forêt est utilisé par les randonneurs et surtout par les utilisateurs du parcours de santé du Parc de la Borne Blanche qui a été installé à cet endroit face à l'espace forestier. Notre circuit de rando, aujourd'hui, s'étend à l'est du massif Forestier entre les communes de Combs-la-Ville, Lieusaint, Tigery et Quincy-sous Sénart
Il y a plus de 2 000 ans, cette forêt était investie par les druides gaulois qui venaient ici couper le gui dans les arbres. Ils préféraient le gui qui pousse sur les chênes, le plus rare. La cueillette de cette plante que les Gaulois vénéraient pour ses vertus médicinales s’effectuait toujours le sixième jour de l’année celtique au moyen de leur serpe d’or
Au IXème siècle, la forêt de Sénart rejoignait encore la forêt de Fontainebleau et se rattachait au nord aux bois de Vincennes, de Livry et de Bondy. Depuis le XIVème siècle, les Rois de France sont venus chasser dans cette forêt. Les célèbres allées rectilignes et les carrefours en étoiles vont notamment voir le jour avec Louis XIV. Louis XV, fit dresser l'obélisque de Brunoy (la Pyramide) où s'organisaient ses rendez-vous de chasse. C'est au cours d'une de ses chasses qu'il fit la rencontre, tout près d'Étiolles d'une certaine Jeanne Poisson qui fut nommée Marquise de Pompadour et resta la favorite du Roi pendant plus de vingt ans. Louis XVI, lui aussi appréciait la chasse en Forêt de Sénart. Il confia ainsi à l'architecte J.F. Chalgrin le soin de bâtir la Faisanderie de Sénart.

À la faveur de ces premiers jours de mai alors que la forêt reverdit, nous pouvons, à loisir, observer la flore printannière. Si nous sèchons à identifier les essences, nous avons recours à la science des applications botaniques installées sur nos smartphones. Inutile bien sûr, d'établir une connexion pour identifier les tapis de muguet où parfois, on peut distinguer quelques clochettes. Pas d'avantage besoin de l'aide du réseau pour reconnaître la multitude de jacinthes sauvages qui bleuissent les sous-bois. En revanche, iINaturaliste ou PlantNet vont nous permettre de nommer l'Euphorbe de Robb ou le Brachypode des bois.

 
Les mares
Photo D. Armanini

Nous nous acheminons vers le carrefour de Combs-la-Ville, un des nombreux carrefours forestiers que compte le massif. Nous suivons un sentier tout en bosses qui fait probablement la joie des vététistes puis rejoignons des chemins plus marécageux. C'est l'occasion de longer quelque grandes mares, encore bien remplies des eaux accumulées pendant la période hivernale.
En 1994, Cyrille Gaultier (NaturEssone) estime le nombre de mares en forêt de Sénart à environ 300. L'inventaire qu'il réalise pour 39 d'entre-elles fait toujours référence.
En 2001, un stagiaire de l'Ecole nationale des sciences géographiques réalisait une cartographie des mares de la forêt de Sénart à partir de la documentation IGN et des croquis réalisés par la Société Batrachologique de France (SBF) ; il répertoriait alors 654 mares...
En décembre 2006, les données complétées permettaient d'annoncer 770 mares.
Selon la SBF, les mares non encore répertoriées représenteraient 10% de celles qui l'ont été. On approcherait alors un total théorique de 850 mares.
Les mares de la forêt de Sénart (Source ONF)


Les mares de Sénart ont été créées, aménagées ou utilisées par l’homme, dans la majorité des cas à la suite de l’extraction de meulière, cette pierre qui fut très largement utilisée, en Île de France, pour la construction de maisons individuelles, de bâtiments publics, etc.... Les comblements de mares ont été très rares depuis le 18ème siècle, ce qui paraît être un cas unique dans la région.
Les années très humides, les plantes supérieures peuvent disparaître, noyées sous 2 à 3 mètres d’eau. Certaines années intermédiaires, par exemple en 1998, on assiste à une véritable explosion floristique et faunistique dans la très grande majorité des mares. 
L’intérêt principal de ces mares tient à leur fonctionnement en réseau, ce qui paraît leur conférer une très grande résistance aux perturbations. Ceci explique sans doute pourquoi des plantes rares y sont découvertes chaque année .




Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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