mardi 9 mars 2021

Au fil de l'Yerres de la Propriété Caillebotte à Yerres au Parc du Moulin à Crosne. (Aimé le 09/03/2021)

Photos du jour.
Photos D. Armanini






C'est encore un temps très agréablement ensoleillé qui nous attend aujourd'hui pour découvrir cette belle rando de 9,5 km qu'Aimé a organisée au départ du parking près du marché, Rue de l'Abbé Moreau à Yerres.





La Propriété Caillebotte.

Photo D. Armanini
Nous nous dirigeons immédiatement vers la Propriété Caillebotte. C'est un magnifique parc public de 11 hectares où nous découvrons la Maison Caillebotte totalement réhabilitée et rouverte au public en juin 2017. Cette maison est l'ancien manoir des Budé ou Hôtel de Narelles que le père de Gustave Caillebotte avait acquis en 1860. Pendant les étés des années 1870, Gustave installé dans la villégiature familiale, promenait son chevalet sur les bords de l'Yerres et peignit, ici, plus de 80 toiles impressionnistes, certaines témoignant de la passion pour le nautisme qu'il partageait avec son ami Alfred Sisley, d'autres illustrant de la passion pour le jardinage et l'horticulture qu'il partageait avec son ami Claude Monet. Outre la Maison Caillebotte, on peut admirer dans ce parc remarquablement arboré, le Potager et les fameuses "Fabriques". Les "fabriques" ou "fabriques d’ornementation" sont les constructions de forme pittoresque, placées dans les scènes d’un jardin paysager. À l’origine "fabrique" est un terme purement pictural, désignant les édifices qui ornent les tableaux dans la peinture de paysage.
On pourra, ainsi, s'attarder, sur cette rive de l'Yerres, devant l'Excèdre, l'Orangerie, la Volière, la Ferme Ornée, le Chalet Suisse, la Chapelle, le Kiosque et d'autres éléments ornementaux comme la Glacière, la Passerelle ou l'Embarcadère.

La Liaison Verte
"Liaison Verte": Ici un long platelage installé en zone marécageuse. Photo D. Armanini

Nous sortons du parc Caillebotte en suivant la rive gauche de l'Yerres particulièrement bien aménagée pour la balade ou la flânerie. Pour valoriser l’environnement, la Ville de Yerres avait lancé, il y a plus de vingt ans, un plan vert recensant les investissements à effectuer tant pour les liaisons douces, l’embellissement des parcs que pour l’aménagement des berges de l’Yerres sur environ 21 kilomètres entre les six villes du Val d’Yerres. Depuis, la communauté d’Agglomération du Val d'Yerres a réalisé une promenade dotée d’espaces récréatifs, naturels ou culturels. À Yerres, la "Liaison Verte" est achevée et relie dorénavant la ville à Montgeron/Crosne. L'aménagement prévu entre Yerres et Varennes Jarcy est encore à l'ordre du jour. Une branche de la Liaison Verte vers l'est, se prolonge le long du Réveillon jusqu’à Villecresnes et devrait à terme permettre de rejoindre Santeny.
Nous apercevons, au passage, un couple de perruches à collier dans un branchage. Ces magnifiques oiseaux font débat ; certains estiment que ces bruyants volatiles menacent les espèces partageant la même niche écologique, d'autres estiment au contraire que ces charmants psittacidés ne présentent aucun danger sauf peut-être pour la récolte de pommes dont ils sont très friands.


Le Moulin de Senlis.
Photo D. Armanini

Juste avant de traverser l'Yerres pour rejoindre le Parc du Moulin à Crosne, nous passons devant ce qui nous semble un édifice religieux en assez piteux état. 

Il existe un lien très ancien entre ce domaine et la diaspora russe :  Anne de Kiev, fille du prince Iaroslav le Sage, s’était installée en 1051 au château de Senlis (Oise) dont l’abbaye possédait des terrains à Montgeron. Ce sont ces parcelles qui furent choisies au XVème siècle pour la construction d’un moulin sur l’Yerres.
Le moulin à eau fut très utilisé jusqu'au XIXème siècle. C'était un des 20 moulins situés sur les berges de l'Yerres, produisant autrefois de la farine.  Par la suite, le lit de la rivière fut déplacé un peu plus au nord et le moulin perdit toute utilité. 
En 1902 la famille Esnault acheta le domaine pour le transformer dans ce style néo-gothique inattendu.
A partir des années 1920, les liens entre ces terres et la Russie ressurgirent du passé lointain : une communauté d'immigrants russes s'y installa et y construisit une église orthodoxe. Depuis 2016 les lieux sont inhabités. Les 25 familles originaires des pays de l'Est qui vivaient là ont été expulsées et relogées suite à un arrêté de péril imminent lié au fait que le bâtiment a été fragilisé par la crue trentenaire de l'Yerres en 2016. La mairie de Montgeron espère un nouvel avenir pour ce site. "Cela fait partie du patrimoine de la ville, nous ne voulons pas qu'il parte aux mains d'un promoteur", explique Sylvie Carillon, maire de Mongeron. "Nous devons désormais trouver un projet qui soit cohérent avec le lieu.". C'est aussi ce que , nous randonneurs, souhaitons vivement pour ce domaine chargé d'histoire.



Le Parc du Moulin

Photo D. Armanini
Nous passons la rivière et changeons de commune. Nous voilà ici à Crosne à l'entrée du Parc du Moulin. Face à nous, sur le coteau, on peut observer la façade imposante de l'Hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges. Le bâtiment principal date de 1971 et dans le demi siècle qui s'est écoulé depuis, d'autres structures sont venues s'ajouter proposant d'autres perspectives architecturales pour de nouveaux services hospitaliers.
Nous pénétrons dans le parc. Laisser la nature reprendre ses droits dans cet espace de 10 hectares arraché à un territoire urbain est ici le leitmotiv de la Communauté d’Agglomération. Avec ses cheminements aménagés, ses aires de repos, tant pour les promeneurs que pour la faune et la flore, ses points d’observation et son étang, cette zone d’expansion de crues a une vocation paysagère, écologique et pédagogique. Nous observons quelques moutons à laine noire, probablement de la race Noire du Velay, paître paisiblement dans la partie ouest du parc. Un projet municipal  baptisé "Coulée Verte" est dores et déjà engagé pour permettre le passage en liaison douce du Parc du Moulin jusqu'au Verger de Crosne puis jusqu'aux jardins familiaux des Uselles et le chemin du Grand Ha-Ha qui rejoint le Bois de Lagrange. Un bonheur pour nous randonneurs.


L'Île des Prévosts et retour vers Yerres.

Photo JPL

Il est temps de nous en retourner. Nous regagnons la rive gauche que nous remontons le long de l'Île des Prévosts puis traversons à nouveau la rivière pour découvrir un joli panorama sur l'île. Là, une plateforme d'observation panoramique a été installée présentant un large affichage illustré informant sur la faune et la flore que l'île abrite. Située entre deux bras de l’Yerres, l’île des Prévôts est inaccessible au public, non sans raison. Pollutions sonores, déchets, dégradations… la présence de l’homme compromettrait la biodiversité de ce patrimoine naturel exceptionnel. Ce lieu abrite, entre autres, sureaux, églantiers, frênes, érables, ronciers, orties… Ces dernières sont très prisées de la rousserolle verderolle, une espèce d’oiseau, qui y construit son nid et y trouve de la nourriture, avant de migrer en août ou septembre vers le Sud-Est africain. Parmi les oiseaux qui y séjournent, on trouve également la fauvette grisette et le faucon crécerelle. D’ici quelques temps, des moutons pourraient bien compléter le tableau dans le cadre d’un projet d’éco-pâturage.
Nous remontons maintenant vers l'Avenue Jean Jaurès, l'artère principale de Crosne que nous suivons jusqu'à la Rue Suzanne qui va nous permettre de regagner la rive gauche de l'Yerres. Nous suivons la rivière en direction de Yerres. Ici, on ne ressent guère la pression urbaine pourtant très forte dans ce petit coin de l'Essonne. L'environnement de la rivière, protégé, choyé par les populations et les politiques locales conserve un caractère bocager et pastoral tout à fait réjouissant.
Nous passons, maintenant, devant la piscine Pierre de Coubertin dont la réfection complète s'élevant à quelques 400 mille € avait créé une polémique municipale en 2017. Sur la place, de nombreux boulistes se livrent à leur loisir favori, certes masqués mais de toute évidence peu perturbés par la crise sanitaire qui sévit dans notre région. Nous contournons le Parc Caillebotte par le chemin Barbara une petite rue piétonne ainsi baptisée en hommage à la Dame Brune. Il ne nous reste plus qu'à traverser le Pont du 18 Juin pour rejoindre nos véhicules garés un peu plus loin sur la rive droite de l'Yerres.



Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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