mardi 13 octobre 2020

Savigny/Nandy/Seine-Port (Didier le 20/10/2020)

Photos du jour.
La pluie du matin n'arrête pas le pélerin mais celle de 14 heures contrarie le randonneur. La pluie et, peut-être également, les conditions sanitaires qui nous obligent à former de très petits groupes auront découragé beaucoup d'entre-nous. Ainsi, nous n'étions qu'une petite quinzaine à suivre Didier dans ce très intéressant itinéraire chargé d'histoire, de 11 km, entre Savigny-le-temple et Seine-Port.

L’Écomusée de Savigny-le-Temple.

Nous nous sommes garés sur le petit parking de l'écomusée de Savigny-le-Temple dont les locaux se trouvent dans les bâtiments de la Ferme de Coulevrain. La ferme est à l'origine une propriété royale donnée en 1149 par Louis VII à l'ordre des Templiers ; les bâtiments actuels datent du XVème siècle et suivants. L'activité agricole a cessé depuis 1986. La ville l'a rachetée pour y installer cet écomusée qui a pour vovation de témoigner de l’histoire du sud de la Seine-et-Marne et de l’histoire plus récente mais tout aussi riche de la ville nouvelle de Sénart. Il a obtenu le label national "Musée de France", décerné pour la qualité des collections et des fonds scientifiques qui y sont conservés. Dans l'esprit d'un jardin médiéval, il possède un verger conservatoire de variétés anciennes de fruitiers et un jardin avec des carrés de plantes médicinales et de multiples essences.


Le Château de Nandy.
Nous sortons de Savigny par le ruelle du "Pays Bas" et ne tardons pas à rejoindre le "Chemin du Lavoir" en direction de Nandy. Nous marquons une pause le long de la clôture au sud du domaine du Château de Nandy dont nous pouvons apercevoir, la haute stature, au loin,  de l'autre côté du parc. Didier, qui prépare toujours soigneusement ses randos, nous documente. Au XIVème siècle, un château y avait été construit, mais il fut vite détruit par des bandes armées qui saccageaient la région en cette période de guerre de Religions. A l’arrivée d’Henri IV au pouvoir, les conflits s’apaisent, mais le château n’est plus que ruines.
Louis Gallucio de l'Hospital, qui était alors capitaine dans l’armée, et gouverneur de Meaux, livre la ville de Meaux au roi. En remerciement, Henri IV le nomme capitaine des gardes du corps du roi. Sa riche situation lui a donc permis d’édifier un nouveau château à Nandy. Construite au XVIIème siècle, cette bâtisse est celle que nous pouvons encore admirer de nos jours.
Photo JPL




Le Château aujourd'hui est un domaine privé, exploité pour les réceptions familiales festives ou les séminaires professionnels. Il a été utilisé comme décor au cinéma, notamment pour les films "Le Gendarme en balade" (1970), "Arsène Lupin" (2004), "La situation est grave mais... pas désespérée" (1976) ;  pour le tournage d'un clip de Pascal Obispo en 2016 et dernièrement, en 2018, on y tourna le film "Le Retour du héros", avec Jean Dujardin et Mélanie Laurent.










Le Pavillon Royal.
Photo JPL

Nous poursuivons dans les rues de Nandy en deux groupes distincts séparés par quelques dizaines de mètres. Nous traversons la D346 pour rejoindre l'allé Royale dans la Forêt de Rougeau. Nous nous arrêtons devant les grilles du domaine du Pavillon Royal et Didier s'emploie à faire le pitch: "Louis XV chassait dans les forêts de Sénart et Rougeau. Michel Bouret, secrétaire du cabinet du roi, savait ce dernier particulièrement sensible à la beauté des paysages. Il décida de faire construire un rendez-vous de chasse dans l’espoir d’y accueillir le roi. Il fit ériger un véritable petit palais où le Roi ne vint finalement qu'une unique fois..." Le Pavillon royal, l'orangeraie et la ferme du domaine appartiennent aujourd'hui à des particuliers. Les espaces alentours ont été acquis par l'Agence des Espaces Verts d'Ile-de-France. Il s'agit d'un domaine d'environ 70 ha, d'une très grande variété dans sa composition. S'y côtoient bois, bois paysagers, massifs et groupes d'arbres isolés, clairières, prairies ornementées ou pâturées, parterres de gazon, potager-verger. Depuis septembre 2009, le domaine est ouvert au public.


Seine-Port.
Photo JPL
Nous rejoignons le GR2 et descendons vers la Seine dont nous remontons le cours sur la rive droite en direction de Seine-Port. Nous marquons un petit arrêt à la hauteur du Château de Croix-Fontaine pour écouter Didier qui nous dit un mot sur l'histoire de la ville. Au XIIème siècle, dans le bois de Beaulieu, plusieurs ermites cisterciens fondent l'abbaye de Saint-Port. Des familles s'y installent près de leur moulin et ainsi naquit le village de Saint-Port. En 1156, la première pierre de l’église Saint-Sulpice est bénite.  Louis Lefèvre de Caumartin, un proche d’Henri IV, obtient l’érection de la seigneurie en baronnie, achète l’abbaye, la fait détruire et remplacer par le château de Saint Assise. Pendant la Révolution française, Saint-Port reste calme. L’ambassadeur des États-Unis en France, le gouverneur Morris, vient s'y réfugier pendant deux ans. Après cette période, le nom du village se transforme en Seine-Port et la seigneurie de Croix-Fontaine avec les châteaux de Croix-Fontaine et du pavillon Bouret lui sont rattachés. En 1944, les troupes du général Patton traversent la Seine à Seine-Port pour libérer Paris de l’occupation allemande.

Photo JPL




Nous nous dirigeons vers la "plage" et passons dans la ruelle Suzanne devant une belle demeure où une plaque rappelle le souvenir des premiers émois amoureux qu'y connut le jeune Alexandre Dumas fils.
Un peu plus loin, une autre plaque signale l'emplacement de la demeure qui accueillit la retraite de l'ambassadeur américain Morris pendant la révolution Française et qui fut ensuite la demeure de Hippolyte de Villemessant, fondateur du Figaro. Nous arrivons sur le bord de Seine au lieu dit "la Plage". La Seine s'offre ici aux loisirs nautiques, voile, avirons, canotage, etc...
Photo JPL

L’Église Saint-Germain à Savigny-le-Temple.




Nous empruntons un dédale de ruelles, sentes et sentiers et nous nous retrouvons sur le riche plateau des terres agricoles qui s'étendent, ici, à perte de vue. On aperçoit sur notre droite dans la direction de Cesson, les immenses antennes du domaine de Sainte Assise auquel j'ai récemment consacré un petit paragraphe dans l'article consacré à la rando dans la Forêt de Bréviande animée par Christian. (Voir ici). Puis nous remontons à travers champs jusqu'à Savigny-le-Temple où Didier a pris soin de contacter le Père Léonard qui a gentiment accepté de nous ouvrir les portes de la petite église. L'église Saint-Germain est dès 1168 aux mains des Templiers de la Commanderie de Savigny-le-Temple. La nef est la partie la plus ancienne : elle date de la période romane. Elle est de style roman, d’une dimension modeste, et ne comporte pas de contreforts.
La chapelle de la Sainte Vierge au Nord serait une chapelle seigneuriale. Elle accueille l'ancien maître-autel et son tabernacle du XVIIIème siècle offerts à l'église en 1943. En 1993, durant des travaux, des squelettes sont découverts dans la chapelle. Les plus anciens ont été inhumés dans un ancien cimetière installé à proximité de l’église. La plupart des squelettes remontent à la période s’étendant entre le XIIème siècle et le XVème siècle, et sont inhumés dans l’église. Les plus récents sont des notables locaux. Il ne nous plus qu'à remercier le père Léonard pour son bon accueil et à rejoindre notre parking tout proche.








Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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