mardi 18 août 2020

Forêt de Fontainebleau (François le 18/08/2020)

Photos du jour.
Je ne peux être présent à cette rando. (les vacances en Août, c'est sacré.)
Je me reporte donc aux quelques photos du Blog et à la trace GPS enregistrée par Aimé pour trouver l'inspiration de cet article (sans oublier le concours des meilleurs moteurs de recherche). Cette boucle de 7,5 km entre le "Rocher des Princes" et le "Haut Mont" peut sembler difficile tant le profil des dénivelés paraît mouvementé. Cependant, les participants affirment qu'en réalité cette balade est très agréable et que les difficultés sont aisément surmontables.

Le Rocher des Princes.
Jeune rochassier entouré de rochassiers beaucoup plus anciens. (Photo Claude Roche)

« À Fontainebleau, cet hiver, un rude combat a opposé de nobles princes à de vulgaires gueux. La majeure partie des princes sont tombés. Le sort des quelques survivants ne tient qu’à un fil… ». 
Ces quelques lignes sont parues dans un journal de rochassiers de Bleau (Fontainebleau en langage de fans d'escalade est surnommé "Bleau"). Qu'on se rassure, ces princes déchus ne sont que les rochers et les parois lisses et abruptes de ce secteur au sud d'Avon... Et les gueux qui les ont fait tomber sont ces jeunes épris d'escalade, les rochassiers.
Ainsi, ce secteur du Rocher des Princes d'où s'élance cette rando est un spot de varappe reconnu et apprécié.

La Malmontagne.
On prend la direction du Puits Fondu en suivant le sentier n°17 créé par les AFF (Amis de la Forêt de Fontainebleau) pour prolonger au nord le Dénécourt n°11 qui avait été créé par Claude-François Dénécourt lui-même. Cet ancien grognard, républicain militant, créateur de guides touristiques à succès est l'inventeur des premiers sentiers balisés au monde. À sa mort, Charles Colinet a continué son œuvre ; on doit plus de trois cents kilomètres de sentiers balisés en bleu à ces deux amoureux du massif. 
Le Puits Fondu, abusivement appelé "le gouffre de la Malmontagne", est une dépression en forme de sablier causée par un effondrement du sous sol calcaire. Il faut amorcer la descente pour mieux en voir le fond. Tout près, un arbre remarquable repérable à son rond bleu peint par l'AFF. C’est un des pins greffés par le conservateur des forêts, Jean-Charles-Nicolas de Larminat entre de 1823 et 1830. Des Pins noirs furent greffés sur des Pins sylvestres quand ils étaient très jeunes. Le but était d'acclimater des espèces nouvelles en créant des porte-graines devant servir de semenciers. Cette greffe délicate fut réalisée sur 140.000 jeunes sujets, reconnaissables à leurs écorces différentes séparées à la base par un bourrelet.

Le sentier conduit sur le flanc ouest de la Malmontagne (L'origine de ce nom tient à ce qu'elle serait une mauvaise montagne, difficilement accessible). On remarque que sur la Malmontagne il n’y a pas de rocher c’est un mont calcaire et non pas siliceux et gréseux. Altitude: 133 mètres , un des points culminants de la forêt. 

Du Mont Aiveu au Haut-Mont.
Photo Aimé Charpiot.

Vers le sud, le sentier n° 17 contourne le Mont Aiveu, site bien connu des amateurs de préhistoire qui peuvent y découvrir de nombreuses gravures rupestres qui ont quelques dix mille ans.
Ces "gravages" étaient généralement appliqués sur une couche de grès tendre. Ils représentent le plus souvent des séries de signes schématiques abstraits et géométriques répétitifs et énigmatiques. Elles peuvent également dépeindre plus rarement des gravures semi figuratives plus élaborées.  










Photo Aimé Charpiot
Chemin faisant, les randonneurs découvrent une des anciennes tours de guet du massif forestier de Fontainebleau. Ces tours étaient destinées à repérer au plus vite les départs d'incendie. Le guetteur équipé d'un talkie walkie était chargé de communiquer la distance estimée et l'angle de vue de toute fumée suspecte. Cette information, triangulée avec celles provenant des deux autres tours de guet, permettait au centre de commandement incendie, alors basé à la Faisanderie de Fontainebleau, de déterminer assez précisément la zone du départ de feu et d'intervenir le plus rapidement.  Ce système de surveillance fonctionnait, tous les ans, de mai à octobre. Aujourd'hui, des moyens plus sophistiqués remplacent ces vieilles tours de guet. Depuis le grand incendie de 1976, malgré l'extension du domaine forestier et la multiplication du nombre de départs de feu, aucun n'a heureusement pris des proportions considérables. 







Les carriers

On passe devant l'énorme "Carosse", un rocher spectaculaire qui nécessite beaucoup d'imagination pour qu'il puisse être comparé à l'ancienne voiture d'apparat. Puis on se dirige vers la route de la Canepetière qui offre de magnifiques points de vue sur le Haut Mont.
Un point de vue donne, en contre bas, sur une ancienne carrière
L’exploitation des carrières de Fontainebleau se développa considérablement à partir de la fin du XVIIIème siècle et arriva à son apogée dans les années des travaux hausmanniens(1860). On comptait alors, selon les sources, entre 1000 et 2000 ouvriers. Les carriers extrayaient à cette époque entre trois et quatre millions de pavés par an, qui étaient ensuite déposés sur de lourds charrois et acheminés sur des routes pavées (dont certaines sont encore visibles), principalement à destination du port de Valvins à Fontainebleau et de celui du port dit des "Pavés de la Cave" à Bois-Le-Roi. De là, ils étaient transbordés sur des barges et des péniches halées par des chevaux vers Paris, pour l’essentiel. La dernière carrière, située au Coquibus, ferma définitivement en 1983.
Il faut maintenant prendre, sur la gauche, la route du Râle  et remonter ainsi vers le nord pour clore cette jolie boucle au parking du carrefour des Rochers des Princes


Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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