mardi 7 juillet 2020

Soignolles-en-Brie / Solers 9 km (Pilou le 07/07/2020)

Photos du jour.
C'est par une température estivale sous un ciel bleu, rien que bleu, que je vous invite aujourd'hui, à parcourir cette boucle de 9 km où nous allons avoir, pas moins de six fois, l'occasion de traverser le cours paisible de l'Yerres qui serpente en larges méandres sur le territoire de ces deux charmantes petites communes seine-et-marnaises : Soignolles que la riviére traverse d'est en ouest et Solers perchée sur le coteau qui surplombe la rive droite de l'Yerres (il faut prononcer comme 'solaire').

L'Yerres.
Cette rivière, que notre association connaît très bien tant nous avons eu maintes occasions de longer ses rives, constitue aujourd'hui encore le fil conducteur de notre rando. Notre rivière est assez imprévisible et fréquemment en crue. Tantôt large lors de ces débordements, tantôt étroite, elle se franchit à Soignolles-en-Brie par quelques petites passerelles de pierre, par trois gués, praticables en dehors des périodes de crue, et un grand pont ; et à Solers par un gué et par le petit Pont Bossu (aussi appelé Pont Romain bien qu'il n'ait absolument rien de romain). Nous allons traverser l'Yerres, une première fois, en empruntant un long platelage surélevé et une jolie passerelle en châtaignier. Nous allons suivre ensuite la rive dans une prairie où, à côté des champs de blé tout prêts pour une moisson imminente, s'étendent de vastes prairies où paissent nonchalamment de très nombreux chevaux. Les agriculteurs du plateau Briard et de la vallée de l'Yerres ont choisi de louer leurs terres les moins rentables pour le pâturage des chevaux appartenant à des particuliers tout heureux de trouver ainsi une solution adaptée pour le plus grand confort de leurs animaux.
Nous passons ensuite le gué de Barneau.

Barneau.
Barneau est un charmant hameau de Soignolles connu pour sa gentilhommière du XIXéme siècle dont le parc fut utilisé comme camp de naturistes jusqu'en 2009.
Nous traversons Barneau en suivant le chemin du Val d'Yerres qui va nous conduire vers le gué du Moque Panier dont la passerelle nous permet de traverser la rivière une troisième fois.

Le chemin des Roses.
Nous rejoignons le chemin des roses que nous suivons vers l'est et nous franchissons une nouvelle fois la rivière sur l'ancien pont de chemin de fer bâti, ici, à 3 kilomètres de l'ancienne gare de Coubert en direction du terminal de la ligne à Verneuil l'Étang. L'ancienne gare de Coubert était établie sur « la voie des roses », où passaient des trains utilisés par les rosiéristes pour que les fleurs soient livrées à Paris. La ligne ferroviaire, d'une longueur de 66,3 kilomètres, reliait à son apogée la gare de Paris-Bastille à la gare de Marles-en-Brie via Verneuil-l'Étang. De cette "voie des roses" ne reste aujourd'hui que le "chemin des roses" soient 20 km de balade, de Verneuil à Servon, sur un chemin bien entretenu, pour notre plus grande joie, où seuls piétons et cyclistes sont autorisés à circuler.
Nous quittons le chemin des roses et traversons le bois du Tremblay. Au beau milieu d'un petit sentier, nous découvrons une borne ancienne présentant des motifs symboliques habilement sculptés. J'avoue ne rien connaître sur son origine. Je ne me souviens même pas avoir vu cette étrange pierre au cours de randos plus anciennes.

Solers.
Photo D. Armanini
J'ai, maintenant, l'explication de cette méconnaissance. En réalité, cette borne a été replacée en sa position initiale en octobre 2019. Je ne pouvais donc pas l'avoir observée dans mes balades antérieures. Ce bornage correspond à l'installation de moines Charteux sur le plateau Briard. Dans ce bois du Tremblay, il délimitait les lieux où au-delà, les religieux s’interdisaient toutes possessions. Ainsi ces pierres marquées au signe des Chartreux signalaient la propriété de Seigneurie des Chartreux de Solers.
Ce passé, marqué par la présence des Chartreux, est illustré de nos jours à Solers par la création du Clos des Chartreux. C'est un vignoble fort de 400 pieds (300 en Chardonnay et 100 en Pinot Meunier) qui fait résonner le passé viticole de la région avant que les ravages du phylloxéra n'impose une totale reconversion.
Nous rejoignons le Pont Bossu et traversons la rivière pour la cinquième fois. Puis nous empruntons le chemin du Dessous des Salles pour sortir de Solers et rejoindre Soignolles par le chemin des Roses que nous suivons en direction de l'Ouest, cette fois.



Le moulin de Soignolles.

Nous quittons le chemin des Roses à la Burelle, un autre hameau de Soignolles,  pour descendre au moulin de Soignolles. Ceux d'entre-nous qui imaginaient découvrir un joli moulin à blé aux ailes majestueuses animées par la douce brise d'été se trouvent fort désappointés.
En effet, ce moulin à eau qui remonte à François Premier fut reconverti au XIXème siècle en un moulin industriel, assez laid, qui utilisait l'énergie hydraulique non pas de l'Yerres mais des ruisseaux qui descendaient de Coubert pour animer des tours de décolletage et des machines à battre les collets. Quand la force produite par l'immense roue de sept mètres de haut ne fut plus suffisante, on l'abandonna au profit d'une machinerie à vapeur. Le moulin a définitivement cessé de fonctionner en 1981 pour le plus grand confort du voisinage.
Nous voici maintenant rue de la Planche dans les hauts de Soignolles. 

La Butte Bellot.
Quelques habitants ont accroché à leur clôture des calicots dénonçant un projet d'installation d'une décharge à La Butte Bellot, un petit coin de Brie dont l’épicentre est Yèbles et qui regroupe les villages de Soignolles-en-Brie, Solers et Champdeuil. Suez est le groupe industriel instigateur de ce projet d'extension de la décharge sur 54 ha et prévoit pour 2023 des enfouissements plus dangereux que ceux menés durant quatre décennies sur les deux premières décharges : Ces déchets économiques et industriels, et non plus seulement ménagers, feraient entrer le secteur en site classé Seveso. Une hostilité unanime s’est créée autour du projet groupant l’ensemble des populations des villages, des maires, des deux députés et même de la préfète, Béatrice Abollivier, qui vient de rendre un avis provisoire défavorable .






Nous redescendons vers le gué  de Cordon, longeons l'Yerres que nous traversons une dernière fois pour nous diriger vers le centre du village.

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption


Inscrite depuis 1926 à l’inventaire des monuments historiques, l'église, le chœur et la tour-clocher datent du Moyen-Âge (XIIème-XIIIèmesiècles). Le large vantail de porte en chêne date du XVIèmesiècle.
Cependant suite à des malfaçons scandaleuses sur des travaux de consolidation et de restauration, le bâtiment est aujourd'hui dans une situation ressentie comme catastrophique pour de nombreux habitants du village. La cloche est immobile depuis huit ans. A l'extérieur, la tour se fissure. Des pierres tombent au sol. Face au risque d'effondrement, l'église est fermée au public. 
À Soignolles, on ne veut pas baisser les bras et les habitants croyants et non-croyants se mobilisent pour sauver l'église . Cette année, l’Association pour la sauvegarde de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption (ASSENDS) a renouvelé son initiative d'installer une crèche musicale devant l'entrée du bâtiment.
De plus, une vive bataille judiciaire est engagée et l'architecte en charge du dossier indique que les dernières décisions seraient plutôt rassurantes. Affaire à suivre...
Nous pouvons désormais rejoindre le parking du cimetière de Soignolles où nos véhicules sont demeurés sagement dans notre attente.

Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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