mercredi 15 juillet 2020

Milly-la-Forêt (Didier le 15/07/2020)

Photos du jour.
Le 14 juillet tombant cette année un mardi (notre jour habituel de rando), c'est le mercredi 15 qu'a choisi Didier pour ce parcours de 12 km au cœur du Gâtinais, le "pays des mille clairières et du grès"

La Chapelle Saint Blaise et son jardin de plantes médicinales, "les simples".
Photo D.Armanini

Nous sommes garés devant le Stade Clovis Lelong et remontons la rue jusqu'à la petite chapelle "Saint Blaise des simples". Nous ne pouvons y pénétrer, mais Didier prend soin de nous informer sur son histoire. Elle était une maladrerie au XIIème siécle. On y accueillait les lépreux qui y venaient en implorant Saint Blaise le Guérisseur. Un vaste jardin d'herbes médicinales, les simples, fournissait quelques remèdes. La chapelle fut ensuite longtemps laissée à l'abandon jusqu'en 1959 où on décida de la restaurer et d'en confier la décoration à Jean Cocteau, célèbre habitant de Milly. Il choisit le thème des simples et jeta sur les murs de magnifiques hampes fleuries qui montent vers le toit comme une prière vers le ciel. La lumière est diffusée à travers des vitraux dessinés par le Maître.

Au sol, une grande dalle avec le nom de Cocteau et l'épitaphe « Je reste avec vous » marque la tombe de Jean Cocteau. 

Le jardin lui aussi a été restauré et offre une grande diversité de plantes aromatiques et médicinales.
La culture des plantes médicinales et aromatiques a fait la richesse et la renommée de la ville, particulièrement au XIXème siécle. Aujourd’hui, la tradition demeure, avec le Conservatoire national des plantes et deux boutiques d’herboristerie situées sur la place du marché dans lesquelles on peut se procurer la fameuse menthe poivrée de Milly-la-Forêt 
Le conservatoire nationale des plantes vaut à lui seul qu'on lui consacre une après-midi de visite.






La Grande Halle de Milly-la-Forêt.
Photo D. Armanini

Nous nous dirigeons vers le centre ville où nous découvrons la magnifique halle du XVème siécle.  Longue de 46 m, large de 16 m et haute de 13 m, elle couvre une surface totale de 730 m². En 1479, par une grâce spéciale de Louis XI, l’Amiral de Graville, seigneur de Milly, obtient le droit de bâtir la halle et d’y tenir 3 foires par an, ainsi qu’un marché chaque semaine. Une grande activité commerciale régnait à cette époque sur Milly, alors idéalement située sur la route de Paris-Lyon. Sur cette place, lourds carrosses, courriers, cavaliers et piétons innombrables, ne cessaient de passer depuis les premières heures du jour jusqu’au crépuscule. Le soir, on se hâtait de gagner Milly à cause des brigands qui pillaient les voitures et rançonnaient les voyageurs dans les bois des environs. Tous les voyageurs arrivaient à Milly pour le gîte, remplissaient la place et se répandaient dans les auberges de la ville. Le jeudi, jour du Marché, la place était trop petite pour contenir tous les marchands dont les étalages débordaient dans les rues voisines. Aujourd'hui encore le marché se tient chaque jeudi.

L’église Notre Dame de l’Assomption.

Nous poursuivons en direction des lavoirs et marquons un arrêt devant l'église. Fondée au XIème siécle, ancienne chapelle du château, elle est reconstruite vers 1485 sur les ordres de l’Amiral de Graville dans le style gothique des XIIIème et XIVème siècles. Le clocher est haut de 57 mètres. L’arche du portail principal de style roman primitif proviendrait d’une ancienne église de Milly. Sur le côté est du clocher, côté place Grammont, les armes de l’Amiral de Graville sont encore visibles.

Le Château de la Bonde et la maison de Jean Cocteau.
Sur l'École, petit affluent de l'Essonne, ce lavoir était destiné à la petite lessive, pratiquée une à deux fois par mois. Construit en 1883 puis remis en état en 1964, il est doté d'une vanne en bois appelée la bonde, qui permet de faire barrage et de contrôler le niveau de l'eau. De l'autre côté du pont, l'abreuvoir à trois pentes au fond pavé permettait aux animaux de venir boire. 

En arrière plan, le château, fut reconstruit comme d'autres monuments à Milly par l'Amiral de Graville vers 1475. Le corps de bâtiment attenant au château fut la maison de Jean Cocteau. qui choisit de s’installer à Milly-la-Forêt, en 1947, avec l’acteur Jean Marais. Il y vécut jusqu'à sa mort en 1963 avec son compagnon Edouard Dermit, dit "Doudou" qui a entretenu la demeure et préservé ses œuvres jusqu’à sa mort en 1995. Transformée en musée, la maison comporte des pièces réelles de l'époque où Jean Cocteau y vivait, et propose aux visiteurs une plongée dans l'univers mythologique et baroque du poète.
Avant de sortir de Milly pour emprunter le chemin forestier qui conduit au "Cyclop", nous faisons une petite halte devant le Lavoir du Coul d'Eau.
Le lavoir est alimenté par une source appelée La Fontaine du Cheval Blanc. Sa charpente actuelle, provenant du lavoir Saint-Laurent, fut installée en 1920. Comme tous les lavoirs sur source, il fut construit selon un plan carré pour lui donner un aspect plus protecteur. Il fut utilisé jusque dans les années soixante.



Le "Cyclop" de Jean Tinguely.
Photo D. Armanini

Nous entrons dans la forêt de Milly  et découvrons cette œuvre sculpturale en béton, métal et recouverte en partie de miroirs, haute comme un immeuble de sept étages. Monumentale et cachée, elle scrute l’environnement de son œil unique et doré. 



Une incroyable mécanique permet le réveil du monstre mythologique qui se met alors en marche en  grondant. Jean Tinguely, sa femme Niki de Saint Phalle et leurs amis commencèrent le chantier de construction en 1969. De nombreux artistes collaborèrent, dans une ambiance familiale et festive. Sans autorisation et avec leurs propres deniers, ils travaillèrent à partir de matériaux recyclés. Jean Tinguely dut confier son grand œuvre à l’État français en 1987. Achevé 25 ans après les premiers travaux, Le Cyclop est inauguré et ouvert au public en 1994.




























Les cressonnières de Moigny-sur-École.
Nous poursuivons notre balade à travers la forêt de Milly et arrivons à Moigny où nous allons traverser la rivière l'École
Photo D. Armanini
Le Cresson de fontaine est une plante semi-aquatique, cultivée en France depuis le milieu du 19ème siècle. Les cressonnières constituent un élément remarquable du patrimoine du Gâtinais français, alliant des perspectives de lignes parallèles et des espaces ouverts souvent inattendus dans les fonds de vallées. Reconnues par le Ministère, elles ont obtenu le label" Paysage de reconquête " depuis 1992.

Les cressonnières sont asséchées à cette époque. Elles ont été ensemencées à partir de graines germées, mi-juillet, dans les fossés humides où on a arrêté la circulation des eaux claires des sources. Dès la mi-août, ils seront à nouveau alimentés par l'eau courante des sources qui s'écoulent vivement vers la rivière. Les cycles de coupe du cresson interviendront de septembre à octobre. Les bottes seront vendues sur place ou acheminées vers les utilisateurs professionnels.

Le Massif du Coquibus.

Nous sortons de Moigny par le "chemin de Milly à Melun" pour rejoindre le "Massif du Coquibus" où nous empruntons un chemin escarpé à travers les rochers pour découvrir au sommet une magnifique platière. En forêt de Fontainbleau, une platière est un endroit plat, surélevé, où le sol est formé par de grandes plaques de grès qui ont tendance à s'effondrer sur les bords de la platière, formant des chaos rocheux magnifiques. On y trouve souvent une végétation typique faite de callunes et de bruyères cendrées... C'est sur le bord sud de la platière que se situe la "Caverne de la Souris". C'est une longue cavité de 40 mètres environ couvrant une surface non négligeable de 500 m². Cependant, sa hauteur varie de 40 cm à 80 cm au maximum. C'est sans doute pourquoi Didier ne nous a pas invités à y pénétrer.
Photo D. Armanini

Retour à Milly-la-Forêt.
Photo D. Armanini

C'est déjà le chemin du retour vers nos véhicules. Alors que nous entrons en ville, nous avons la surprise de découvrir un petit jardin très spectaculaire où sont exposées des collections d'outil anciens et où une longue fresque, très champêtre dans son inspiration, couvre le long mur de séparation de la propriété. Chapeau l'artiste !

Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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