mardi 29 octobre 2019

Varennes-Périgny-Quincy (Aimé le 29/10/2019)



Aimé prend, aujourd'hui, l'initative de nous entraîner(sur 4 communes : Varennes-Périgny-Quincy-Combset et sur 3 départements : 91-94-77) dans un agréable périple de 10 km suivant, pour l'essentiel, le cours paisible de l'Yerres.

L'Yerres. (Notre rivière).
De sa source à Courbon, à son embouchure à Villeneuve-Saint-Georges, où elle se jette dans la Seine, son cours fait 97,5 km. L'Yerres reçoit vingt-un affluents dont "La Rigaude" un petit ru qui se jette (littéralement) dans l'Yerres à Périgny en formant une jolie cascasde bien connue des randonneurs et des promeneurs du dimanche.
Nous, randonneurs de Varennes Jarcy, connaissons très bien l'Yerres, notre rivière, dont nous parcourons régulièrement les rives à travers campagnes et forêts au cours de nombreuses randos particulièrement appréciées (Chaumes-en-Brie, Ozouer-le-Voulgis, Soignolles, Solers, Varennes, Périgny, Combs, Quincy, Montgeron, Yerres, Brunoy...) Nous connaissons également très bien certains de ses affluents (le ru de Bréon, le ru d'Avon, la Marsange, le Réveillon, le Gord, le ru d'Oly...).


G.Caillebotte (Les Périssoires)
L'Yerres constitue ainsi pour l'association B.D.V. une ressource inépuisable de paysages divers évoluant selon les saisons, changeant selon la couleur du ciel, présentant un intérêt sans cesse renouvelé.  L'Yerres a inspiré le yerrois Gustave Caillebotte (Les Périssoires). Jean Baptiste Corot, Paul Flandrin, Claude Monet ont eux aussi consacré l'Yerres dans leurs tableaux. Citons encore Jean Dubuffet qui, lui, n'a pas peint pas l'Yerres mais a élèvé l'une de ses plus grandes œuvres, La closerie Falbala, tout près de la rivière, à Périgny-sur-Yerres.
La closerie Falbala.













L’Abbaye Notre-Dame de Jarcy.
Jeanne de Toulouse, petite-nièce de Richard Coeur de Lion et belle-soeur de Saint Louis a fondé en 1269 l'abbaye de Gercy qui a donné son nom au village médiéval, devenu ensuite Jarcy puis Varennes-Jarcy.  Elle périt avec son époux Alphonse de Poitiers en Italie au retour de l'ultime croisade de son beau-frère le roi Saint Louis. Elle fut inhumée dans l'abbaye de Jarcy et sa tombe y a été conservée jusqu'à la révolution française.
En 1515, à la demande de la reine Claude de France, épouse de François Ier, l’abbaye fut réformée et l’ordre bénédictin remplaça alors l’ordre de Saint Augustin. L’abbaye de Jarcy prend de plus en plus d’importance jusqu’au  XVIIèmesiècle qui verra toute la région ravagée par les guerres de religion puis par la Fronde (1652).
En 1777, l’abbaye est partiellement reconstruite. Le Comte de Provence, frère du Roi Louis XVI, pose lui-même la première pierre.
L’actuel château date donc du XVIIIèmesiècle, ce qui explique son style. Seuls subsistent de l’église abbatiale, plusieurs caves et des départs de souterrains ainsi que la base d’une ancienne tourelle : la «Tour des cloches » visible de la route, (un belvédère a remplacé un clocheton décapité).





La maison normande.

Appelée successivement « le Pavillon », « L’Ermitage », la Maison Normande était la ferme de l’Abbaye. Les religieuses de Gercy louèrent les murs de la demeure à un fermier qui leur rendait de nombreux services : il s’occupait du bétail de l’abbaye, logeait les visiteurs, soignait les vergers, labourait, fumait et cultivait la terre puis en récoltait les fruits…
Au cours de l’année 1915, elle fut provisoirement transformée en hôpital auxiliaire.
Les terres de l'actuel centre équestre faisaient aussi partie de l’ancienne ferme de l’Abbaye. Cette propriété est aujourd’hui un centre hippique qui appartient à l’ A.S.P.T.T.

Le moulin de Jarcy.

Ce moulin faisait partie du domaine de l’Abbaye et était destiné à convertir les blés en farine de boulanger et les grains moins nobles en farine pour bestiaux.
Louis Fernand Abel, maire de la commune de 1888 à 1903, donne jouissance du moulin à sa servante, Madame Thuillier qui se faisait appeler ” Ma Tante ”. Avec sa sœur, elle transforma le moulin en auberge. "Ma Tante" était une personnalité : "...grande, forte, un brin moustachue, avec des cheveux gris, forte en gueule, “Ma Tante ” portait une sacoche de cuir noir en bandoulière." l'anecdote raconte : "Un individu voulait s’emparer de la fameuse sacoche. Il ne savait pas qu’il avait affaire à forte femme ! ” Ma Tante ” l’attrapa par le fond du pantalon et lui fit faire un plongeon dans l’Yerres.".
Une des portes au fond, donnait sur un terre-plein au bord de l’Yerres plein de charme, ce qui explique l’engouement des artistes venant de Paris en semaine pour goûter et croquer ce coin verdoyant et bucolique. Le Moulin est devenu aujourd'hui une demeure de caractère dont on peut louer les salles pour banquets, séminaires, tournage de films, etc...

La villa Boiëldieu.
Cette propriété, qui faisait partie du parc de l’Abbaye, fut à partir de 1826, la propriété de Madame François Adrien Boiëldieu. Son mariage avec le  compositeur eut lieu dans ces murs et dès lors, la demeure fut appelée "villa Boiëldieu". Selon la légende, l’artiste y aurait composé la célèbre "Dame blanche" dont le style musical et le sens théâtral  influencèrent toute une génération de compositeurs français (Adam, Bizet, Delibes, Chabrier).
En août 1824, Rossini s’est installé et rapidement imposé à Paris. Boieldieu, face à cette nouvelle concurrence, se lance dans l’écriture de son chef-d'œuvre. Il achève sa partition en vingt-neuf jours seulement. Il met un point final à l’ouverture de son nouvel opéra la veille de la générale. La première déchaîne les enthousiasmes. Plus de cent représentations de la Dame Blanche auront lieu dans l’année. La partition contient  plusieurs airs remarquables comme celui de George au premier acte (« Ah ! quel plaisir d’être soldat ») et celui d’Anna au dernier acte (« Enfin, je vous revois »).
Enfin je vous revois/La Dame Blanche(Boiëldieu-1825)

L'église Saint Sulpice.

L’église fut construite à la fin du XIIIèmesiècle. Elle  abrite une superbe Vierge en marbre blanc datée de la fin du XVIIèmesiècle connue sous le nom de ” Mater Dolorosa “. Elle provient de l’Abbaye de Jarcy et est classée monument historique depuis 1911.





On y admire aussi un Saint-Roch en bois sculpté (à l’origine polychrome) datant du XVIèmesiècle et un Saint-Joseph du XIXèmesiècle.

Les vitraux moyenâgeux originaux sont maintenant conservés au musée de Cluny. Aujourd'hui, de magnifiques vitraux modernes, œuvres de Carole Benzaken, illuminent la nef. Ces vitraux s'inspirent du thème de l'Arbre de Jessé des vitraux d'origine et en sont une interprétation moderne et libre. L’arbre des prophètes et des rois devient un tulipier dont les branches se poursuivent sur chacune des 10 baies.

Une fresque médiévale représentant Saint Georges terrassant le dragon a été mise à jour. Notons également la belle dalle funéraire de Firmin de La Sangle qui fut Seigneur de Varennes au XVèmesiècle.







Jardin public de la Feuilleraie.


Le domaine de la Feuilleraie fut loué par Antoine de Saint-Exupéry  pour sa femme Consuelo qui y vivait entourée d’un couple de vieux jardiniers et d’une vieille fille tantôt cuisinière, tantôt dame de compagnie. Le couple vivait plus ou moins (et même plus que moins) chacun de son côté, cependant
mais "Tonio" (Antoine") venait relativement souvent  rendre visite à Consuelo. Tous deux appréciaient particulièrement le magnifique parc envahi de lilas et de roses. Les grilles fermant le parc, côté place de l’église, proviendraient, dit-on, du Jardin des Tuileries. Elles auraient été placées là, après l’incendie qui ravagea le Palais en 1871 durant la Commune. Le domaine est aujourd'hui un très agréable parc ouvert au public.


Le célèbre bijoutier René Lalique a débuté à Combs-la-Ville !

En 1909, René Lalique loue dans le quartier de Vaux-la-Reine à Combs-la-Ville, une verrerie, propriété de la Compagnie Générale d'Électricité. Il y produit des objets mobiliers comme des lampes et des vases et aussi, à la demande de François Coty, le célèbre parfumeur, des flacons qui vont révolutionner par leur conception originale, la présentation des parfums. C'est ainsi que René Lalique crée pour Coty d'abord, puis pour Roger et Gallet, Houbigant, Gabella, d'orsay, Worth et beaucoup d'autres parfumeurs, des flacons "dont l'ornement évoquait les senteurs" qu'ils habillaient. En 2009, la direction a décidé que la cristallerie allait quitter la commune pour être transférée à Wingen-sur-Moder. Sur les 38 personnes qui y travaillaient, 32 furent licenciées. Aujurd'hui,  le site de Combs-la-Ville est dédié à la conservation du fonds d’archives patrimoniales (papier, vidéos et affiches) de la BNP Paribas.






















RETOUR