mardi 15 octobre 2019

Soisy-sur-École (Françoise le 15/10/2019)

La verrerie d'art de Soisy-sur-École.
Sur les bords de l’École*, à la périphérie de Soisy-sur-Ecole,  se situe la très réputée Verrerie d’Art .
L'établissement  ferme le lundi et le mardi et donc nous n'avons malheureusement pas pu jeté le moindre coup d’œil dans son magnifique parc orné de nombreuses sculptures en verre dans le style Murano. C’est que la verrerie d’art vient de loin dans la famille : elle était en effet propriétaire de la verrerie La-Rochère, fondée... en 1856. Cependant, la première pièce soufflée par des maîtres-verriers soiséens remonte à 1978. La proximité des sables très purs de Fontainebleau était un élément de choix dans l'implantation de la société familiale où, avant l'actuel gérant, s'étaient succédées sa grand-mère et sa mère.
La création de pièces uniques, qui rompt avec la production industrielle de lots d’objets tous identiques, fait la renommée du lieu. L’autre facteur important est incontestablement l'ouverture au public de ce véritable spectacle qu'est la production du verre.  L’endroit recèle de savoirs-faire extraordinaires qui, en 2006, ont été reconnus par l’obtention du Label "Entreprise du Patrimoine Vivant".


La création commence par le "cueillage" du verre en fusion dans le four à plus de 1100°C, puis il est teint avant d’être mis en forme en partie grâce au souffle des maîtres-verriers. Après un premier façonnage, la pièce est maintenue à 500°C pendant la journée avant de passer aux étapes de finition et de gravure. Au total, quatre personnes travaillent ces objets, dont deux souffleurs de verre et deux personnes qui se chargent des étapes de finition.










Le Moulin Neuf.

En suivant le GR32, nous traversons la plaine du Buisson-Pouilleux en direction du bois des Aunettes. Nous le traversons et arrivons près de la rivière. Là, nous découvrons le Moulin-Neuf, magnifique bâtisse en pleine restauration. Il s'agit de travaux très importants de mise à nu de la pierre d'origine et de réfection des mécanismes du moulin. Nous pouvons apercevoir l’échelle à poissons toujours en eau et fonctionnelle, qui permet aux poissons de l'École* de passer d’un bief à l'autre, bien à l'abri de la roue à aube (dont il ne reste aujourd'hui qu'un maigre squelette mais qui assurément retrouvera sa beauté originelle à la fin des travaux).


L'École au château de Courances
*L' École : C'est une petite rivière d'à peine 30 km de long qui prend sa source non loin du Vaudoué et qui se jette dans la Seine au sud de Saint-Fargeau-Ponthierry. Les randonneurs de B.D.V. la connaissent bien et ont eu maintes occasions de la côtoyer :  Courances  ; Moigny-sur-École ; Ponthierry ;  Seine-Port ; Milly-la-Forêt.  Elle est alimentée par le Ru de Rebais et par le ruisseau de Moulignon.





L'ouvroir de jeunes filles à Soisy-sur-École.
Cette pittoresque bâtisse à mansarde, colombage et cabochon semble un décor de théâtre dans une sorte de style architectural étrange mêlant inspiration normande et style troubadour. Toute proche de la petite église Saint-Aignant, elle a longtemps servi  de presbytère et de salle paroissiale mais une absence totale de confort et l'application des normes de sécurité ont mis fin à ces fonctions. Autrefois, elle abritait un ouvroir, établissement encadré par des religieuses où étaient enseignées aux jeunes filles la couture, l’éducation ménagère et l'art de devenir de bonnes épouses. (Ô temps bénis ! 😂)
En 1842, M. Isambert, ex-député, dénonçait dans un discours très anti-clérical l'accroissement des couvents. Ce à quoi, M. Martin-Doisy, fervent défenseur de la religion et des couvents, répliqua dans une lettre enflammée : "Le couvent, c’est l’ouvroir où l’orpheline apprend à lire, à coudre et à prier Dieu, l’ouvroir qui donne des ménagères aux champs, des ouvrières rangées aux manufactures et aux ateliers, et des filles morales au service de ceux qui, comme Isambert, dénoncent et répudient nos établissements..." Ainsi, dans sa fougue, M. Martin Daisy donnait une définition qui permet de mesurer à quel point ces ouvroirs paraissent, aujourd'hui, terriblement archaïques.


Niki de Saint-Phalle et Soisy.
Niki de Saint Phalle fut un temps une habitante de Soisy. Elle laisse dans la commune, deux maisons décorées par ses soins et quelques souvenirs dans la tête de quelques Soiséens.
Elle débute sa carrière comme mannequin, puis s'essaye à la comédie et bien que n'ayant aucune formation artistique commence à peindre en 1952.


Nana Danseuse (New-York)
En 1963, elle s'installe à Soisy-sur-École avec son nouveau compagnon, Jean Tinguely, créateur de machines artistiques (Le Cyclop à Milly-la-Forê ; Le Golem à Jérusalem ; la Maison du Dragon en Belgique,) . C'est dans une ancienne auberge située Grand Rue, face au Tabac-Presse actuel, que Niki va entamer l'exploration des thèmes de la féminité, de la maternité et des différentes représentations artistiques de la femme. Elle le fera au travers de ces Nanas, poupées grandeur nature faites de laine, de fil et de tissu, posés sur des armatures métalliques grillagées. Ces Nanas se transformeront au fil des ans, passant de grandes à géantes et même monumentales comme la Nana monumentale du Musée Moderne de Stockholm en 1966. Après la mort de Jean Tinguely, Niki part s'installer en Californie où elle poursuivra son œuvre. En 2000, elle reçoit le Prix Impérial qui équivaut au Nobel pour les Arts. Elle décède en 2002.









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