mardi 13 août 2019

Fontainebleau Denecourt n°9 (François le 13/08/2019)

J


e n'étais pas présent à cette rando. (les vacances en Août, c'est sacré.)
Je me suis donc reporté aux photos de Didier publiées sur le Blog B.V.D. pour trouver l'inspiration de cet article (avec le concours des meilleurs moteurs de recherche).


Le pont-syphon de la route d'Orléans.

 Photo Blog B.V.D.(D.Armanini)

L


es arcades sur la route d'Orléans à Fontainebleau supportent deux aqueducs : Celui de la Vanne et celui du Loing. Ils ont été conçus  en 1858 par l'ingénieur Eugène Belgrand à la demande du Baron Haussman pour approvisionner Paris en eau potable par un réseau de quatre aqueducs acheminant les eaux des sources de l'Avre en Normandie ; de la Dhuis en Picardie ; du Loing au sud de l'Île-de-France et de la Vanne en Bourgogne.
Le parcours de l’aqueduc de la Vanne jusqu'à Paris s'effectue pour une grande partie dans des tranchées couvertes ou dans des conduites souterraines, mais aussi sur de nombreux ponts-siphons ou ponts-aqueducs.(dont celui sur la route d'Orléans)
L'aqueduc du Loing a un parcours principalement souterrain jusqu'à la station de relevage de Sorques qui permet de relever les eaux de l'aqueduc à la cote 92 m, au niveau de celles de l'aqueduc de la Vanne qu'il rejoint ensuite dans la forêt de Fontainebleau, dans le centre de traitement et de relance de Fontainebleau situé au niveau du quartier de la Croix-du-Grand-Maître.


Le sentier Denecourt n°9.

La grotte Bournet

C


e sentier a été inventé en 1849 par Eloy Bournet, marchand de fer, quincaillier, serrurier et conseiller municipal à Fontainebleau. Outre l'ouverture du sentier, on doit à cet inventeur la serrure à bec-de-canne (dite de type Bournet) qui permet d’ouvrir une porte en tournant la poignée à droite comme à gauche.
Denecourt rend hommage à Bournet pour la création du sentier dans son "Guide du voyageur et de l’artiste à Fontainebleau" publié en 1850. Cependant, à cause des nombreuses carrières de grès, le sentier devint rapidement impraticable. Il fut restauré par Charles Colinet en 1879 dans le tracé qu'on lui connaît aujourd'hui.


Claude-François Denecourt (1788/1875)


Le Rocher des Demoiselles.

La roche de Persée (un des multiples enrochements du secteur du Rocher des Demoiselles)

A


nciennement l’endroit portait le nom de Rocher aux Putains car le lieu était fréquenté par les péripatéticiennes qui avaient été exclues de la ville. Depuis fort longtemps, la présence de la cour à Fontainebleau y attirait de nombreux essaims de filles légères, qui faisaient leur métier dans les corridors du palais et les allées du parc. 
L’endroit était déjà connu sous ce nom durant le règne de Louis XIV. Louis XV décida d’interdire l'entrée du château aux filles de joie, elles se réfugièrent alors au rocher qui porte leur nom, afin de continuer à y exercer leur commerce.


Une véritable "carte tendresse" en cet endroit de la forêt.


D


’après Charles Colinet, la véritable origine de la dénomination "Putain" est due au nom, issu du patois local, donné au cornouiller sanguin, (Cornus sanguinea). Quand la monarchie de Juillet décida de donner un nom aux plus de huit cents allées et chemins de la forêt, on renomma l’endroit "Rocher des Demoiselles", puis par amusement, on décida d'utiliser le thème de la séduction pour nommer les différents passages de cet endroit sulfureux.
Ainsi, dans ce secteur du Rocher des Demoiselles, le promeneur d'humeur badine sera enchanté par ces noms attribués aux allées et carrefours de la forêt. C'est une véritable carte du tendre qui se dessine ici. Nous y pourrons  marcher le long de la route des Filles, puis  traverser le "Carrefour des Demoiselles" *, nous y suivrons la route de la Tendresse, du Rendez-vous, de la Rencontre, de la Séduction, puis la route de l'Amour, de Cupidon, de Vénus, de l'Embrassade,  du Bonheur ... Mais comme il n'est pas de rose sans épines, il nous faudra arpenter la route du Faux-Pas, celle des Soupirs, celle des Pleurs, celle des Adieux et enfin celle de l'Oubli.

 * "Carrefour des Demoiselles" : Dans les œuvres complètes de Stéphane Mallarmé, le «Carrefour des Demoiselles», écrit en 1862 en collaboration avec son ami Emmanuel des Essarts, occupe une place particulière. Son mérite est sans doute de nous faire découvrir un Mallarmé de vingt ans, potache et blagueur, ne reculant pas devant le calembour et le coq-à-l’âne.

Quelques enrochements remarquables saisis par Didier notre photographe.
Petit temple de Cythère 
Photo Blog B.V.D.(D.Armanini)
Cythère est une île grecque de la mer Égée, île dont les eaux ont vu naître la déesse Aphrodite.Cette roche étrange avait été baptisée "Temple des Druides" par  Denecourt .


L'abri du Satyre.
Photo Blog B.V.D.(D.Armanini)
Les Satyres sont des créatures de la mythologie grecque dotées d'un corps obscène et priapique , de cornes et de pieds de bouc.

Une autre grosse bête.
Photo Blog B.V.D. (D.Armanini)

Le Rocher de la Salamandre.

La mare De la Salamandre

P


lus au Nord, le sentier conduit  au Rocher de la Salamandre. Du nom de ce petit amphibien assez inoffensif*, plutôt lent et peu agile, nocturne qui doit, très probablement, sa réputation légendaire aux couleurs vives qui le caractérisent. La salamandre, en effet, vivrait dans le feu et ne pourrait mourir que lorsque celui-ci s'éteint. Mentionnée pour la première fois par Pline l'Ancien, la salamandre devint une créature importante des bestiaires médiévaux ainsi qu'un symbole alchimique et héraldique. 

François 1er choisit la salamandre comme symbole avec la devise : « Nutrisco et extinguo», littéralement : «Je nourris et j’éteins», ce qui veut aussi dire : «Je nourris le bien et j’éteins le mal».

*inoffensif : Les sécrétions neurotoxiques produites par les glandes des salamandres ne traversent pas la peau saine humaine, le simple contact ou la manipulation de cet animal est inoffensif et ne provoque pas de réaction pour la plupart des personnes.