mardi 13 juin 2023

Paris, les Passages (Claudine et Pierre le 13/06/2023)

Photos du jour.
Claudine et Pierre ont choisi de nous conduire dans un Paris estival sur un circuit d'exception qui va nous permettre de découvrir dix-neuf des célèbres passages parisiens, leur style, leurs petites boutiques originales, leurs verrières, leurs dallages, etc...
Claudine et Pierre nous ont avertis, il nous faudra être attentifs, lever la tête, baisser les yeux, ne pas hésiter à se retourner, à explorer, à fouiner; le merveilleux, souvent, se cache dans les détails.

Le parcours, en matinée, nous conduira de l'Opéra Garnier jusqu'aux Halles en passant par la Mairie du Neuvième, le Palais Royal, La Bibliothèque Nationale Richelieu, la Bourse du Commerce, l'Église Saint-Eustache.

Nous pourrons ensuite nous régaler au "Pied de Cochon" la plus célèbre brasserie des Halles, véritable institution parisienne ouverte 7j/7 quasiment 24h/24, depuis 1947. (8h00/11h00 ; 11h30/5h00)

Nous poursuivrons, l'après-midi par la Rue Monntorgueil, jusqu'au Sentier en passant par le Conservatoire des Arts et Métiers avant de revenir aux Halles où le RER D nous permettra de rejoindre directement Boussy-Saint-Antoine sans correspondance.


Claudine a préparé, pour chacun d'entre nous, un document très complet sur l'histoire de chacun de ces passages et sur la description des quartiers que nous allons parcourir.
 
À l'exception des petits symboles '🔰' qui permettent 👉 d'ouvrir des photos Passer la souris sur 🔰 pour ouvrir une photo. Puis cliquer sur la photo pour la masquer. , je n'ai donc rien eu à ajouter aux excellents commentaires de Claudine dont je reproduis intégralement le texte ci-dessous. Un grand merci aux Lejeune pour leur travail de préparation et leur parfaite organisation de cette rando.

Le Document de Claudine.....                        Le Document de Claudine.....                       Le Document de Claudine Un peu d’histoire :
Le Pont Notre Dame et ses 60 maisons au XVIe siècle.
L’ouverture d’une vingtaine de passages entre 1823 et 1828 fut très appréciée compte tenu de l’état déplorable des rues : chaussées étroites dépourvues de trottoirs, encombrées de saillies et d’étalages. Par temps de pluie, le caniveau central débordait, de sorte qu’on devait le franchir à l’aide d’une planche, en rétribuant 🔰d’une pièce les Savoyards qui assuraient la manœuvre.
Tout en palliant les inconvénients de la voierie parisienne, les passages répondaient à une renaissance commerciale due au retour de la paix en 1815. Depuis le Moyen Âge, des boutiques étaient installées sur les ponts qui canalisaient les échanges. Le Pont Notre-Dame, garni de 65 échoppes passait pour un centre commercial très prisé. Le 🔰Pont au Change , avec ses librairies et ses joailliers ; armuriers et horlogers, maroquiniers, tailleurs, habilleurs, couteliers, confiseurs et parfumeurs, constituait la vitrine de luxe de la capitale. Cette activité cessa brutalement avec le décret de 1786 qui ordonnait la démolition des constructions situées sur les ponts. Ces commerçants expulsés se fixèrent en priorité au Palais Royal dans les 400 boutiques aménagées sous les arcades de pierre et les «galeries de bois» réparties autour du jardin.
Ces galeries remportèrent un succès qu’on chercha à reproduire dans les passages. On y retrouvera la structure des boutiques du Moyen Âge avec surface de vente en bas et habitation au-dessus. Vous pourrez remarquer, pendant notre visite, l’étroitesse des boutiques initiales. Souvent greffés sur une rue commerçante ou un lieu très fréquenté : un théâtre, une tête de ligne de diligences, les passages, pourvus de boutiques bien achalandées, de cabinets de lecture et de commerces de bouche, devinrent le lieu favori des flâneurs et inspirèrent nombre d’écrivains.
La disparition d’un certain nombre de ces passages eut plusieurs causes. D’une part, la généralisation des trottoirs encouragea la multiplication des vitrines sur la rue. D’autre part, l’apparition des grands magasins (1852) concurrença durablement le système commercial propre aux passages, provoquant leur déclin. De plus, les travaux d’Haussmann firent disparaître les passages directement situés autour de 🔰l'Opéra. Devenus lieux désuets, voire insolites, ils sont réhabilités de nos jours en raison de leurs qualités architecturales et oniriques. 
Tous les passages où nous flânerons sont classés Monuments Historiques.



Boulevard des Italiens.
Il doit son nom au Théâtre-Italien, occupé aujourd'hui par l'Opéra-Comique, qui y fut construit en 1783. Quelques bâtiments remarquables : au No 16 : siège de la 🔰BNP Paribas , de style Art déco, au No 19 : le siège central du 🔰Crédit Lyonnais construit de 1876 à 1913 dans le style haussmannien.

🔰 Passage des Princes (1860).
Actuellement en réfection, c’est le dernier passage couvert édifié à Paris durant la période haussmannienne. Ouvert, à l’époque, sur l’un des boulevards les plus fréquentés et les plus élégants de Paris, il communique avec la rue des grandes affaires, la rue Richelieu. De nos jours, c’est un passage dédié aux jouets. On y remarque le dallage, la verrière et une très belle coupole en verre coloré (années 30).

🔰La mairie du 9e arrondissement.
Elle occupe l’hôtel d’Augny (construit en 1748 par le Fermier Général d’Augny qui échappa miraculeusement à la guillotine). C’était, à l’époque, une des plus belles maisons de Paris. Le banquier Aguado en fit l’acquisition en 1829. Dans la cour à gauche, se trouve le monument aux morts du 9e arrondissement et en face, à droite, une 🔰statue en bronze de style Art Déco , qui représente une allégorie de la Victoire. Ne pas manquer de jeter un coup d’œil aux balcons en fer forgé.

🔰Passage Verdeau (1847).
Très haute 🔰verrière en berceau , nombreux antiquaires, un bouquiniste, une horloge et de belles enseignes. Une mercerie désuète : « Au bonheur des dames » et les appareils photo anciens du magasin Verdeau que fréquentèrent les photographes Doisneau et Varda.

🔰Passage Jouffroy (1847).
Construit sur les jardins de l’hôtel d’Agudo, il a conservé son dallage d’origine. Premier passage construit entièrement en fer et en verre. Les volumes sont amples et, comble du luxe pour l’époque, il était doté d’un chauffage au gaz par le sol. La décoration est sobre. Le 🔰musée Grévin constitue depuis 1882 sa grande attraction. Les boutiques de ce passage furent toujours de qualité. Ne pas manquer deux 🔰belles horloges , le magasin de cannes (la tête d'un élan orne la devanture) et l’hôtel Chopin.
L’immeuble que traverse le passage Jouffroy a remplacé une maison célèbre sous la Restauration. Elle hébergeait, dans les années 1820, un si grand nombre d’artistes divers, entre autre 👉 Boieldieu Compositeur de la 'Dame Blanche, mort dans sa maison de Varennes-Jarcy et Rossini, qu’on la surnomma la Boîte aux Artistes.

🔰Passage des Panoramas (1800).
C’est un des plus vieux passages de Paris. Il doit son nom aux panoramas que Thayer montrait en 1799 : panoramas de Paris et du siège de Toulon par Bonaparte (1793). On regardait ces peintures dans 2 grandes rotondes (aujourd’hui disparues) situées à la sortie du passage. Le succès était alors très grand. Le passage des Panoramas a pour particularité d'ouvrir sur de petites galeries adjacentes dont celle des Variétés qui donne accès à l'entrée des artistes du théâtre des Variétés installée là depuis 1807. En 1816 eu lieu le 1er essai d’éclairage public au gaz. C'est encore un haut lieu parisien du commerce des 🔰timbres de collection . Ne pas manquer : le salon de thé 🔰l’Arbre à Cannelle qui a conservé le plafond à caissons et des éléments de décor Second Empire de l’ancienne chocolaterie Marquis et la boutique du graveur Stern (1840) avec son décor troubadour. Ici ont été gravé les menus, les faire-part, les cartes de visite de toutes les cours d’Europe et de toutes les Républiques. C’est actuellement un restaurant italien,  le Caffé Stern.
Panorama : terme crée vers 1787 par le peintre Barker pour désigner un type de tableau circulaire en trompe l’œil qu’il avait mis au point.

La rue Vivienne.
Ce fut d'abord une voie romaine menant à Saint-Denis et bordée, selon l'usage, de tombes ; puis une route à travers champs pendant tout le Moyen Âge. Au 16eme siècle, la famille Vivien construisit quelques maisons, sur ses terrains et, lors de la construction du Palais-Royal, Paris s'étendit hors des remparts en allant jusqu'aux Grands boulevards, la route devint une rue avec de nombreuses habitations et commerces dont le palais de la bourse.

🔰La Rue des colonnes.
Édifiée entre 1793 et 1795, c'est un des rares exemples de construction de l'époque révolutionnaire. Inspirée de l’architecture grecque et étrusque avec ses colonnes doriques sans bases et surmontées de palmettes. Les façades sont sans décorations, mis à part les garde-corps du 1er étage qui rappellent les colonnes du rez-de-chaussée.

🔰 Passage Choiseul (1827).
Un des plus longs (190m).Il emprunte son nom à la rue qu’il prolonge. À l’origine, la banque Mallet disposait d’un grand quadrilatère délimité par la rue Gaillon, la rue Neuve Saint-Augustin, la rue Sainte-Anne, la rue Neuve-des-Petit-Champs. S’y trouvaient alors quatre hôtels et leurs jardins, dont l’hôtel de Gesvres, célèbre pour avoir abrité l’un des tripots de la Régence. Les quatre hôtels furent détruits, et seuls quelques éléments de l’hôtel de Gesvres furent conservés, dont le porche qui forme aujourd’hui l’entrée nord du passage. Il serait, de tous les passages parisiens, « celui qui incarne le mieux le caractère de la rue : deux rangées de maisons sont vis-à-vis, reliées seulement par une verrière décrochée ». Le théâtre et la littérature étaient les deux aspects les plus marquants du passage. Dans la grande allée déambulaient les habitués des théâtres alentour. Le premier éditeur de Verlaine avait sa librairie au 23. Ferdinand Céline y passa toute son enfance au 67 puis au 64 et on retrouve des descriptions de ce passage dans « Mort à crédit ».
Au 73 : 🔰théâtre des Bouffes Parisiens animé en son temps par Offenbach.

🔰 Passage du Beaujolais (1812).
Ouvert en 1812 pour permettre aux habitants de la rue de Richelieu de se rendre plus facilement aux jardins du Palais-Royal. Le passage est percé sous un immeuble en partie du XVIIe siècle. Il porte le nom du Comte de Beaujolais (1779 – 1808) fils du Duc d’Orléans.
À voir en passant, le 🔰Théâtre du Palais-Royal édifié en 1784 (Inspirée de l’antiquité grecque, la façade superpose des colonnes doriques au rez-de-chaussée et des colonnes ioniques à l’étage. Le tout est couronné d’un fronton triangulaire). Egalement le 🔰restaurant Grand-Véfour fondé en 1784 sous le nom de Café de Chartres. Essayez d’apercevoir le raffinement des murs et du plafond.

🔰 Galerie Colbert (1826).
Construite pour concurrencer la galerie Vivienne, elle possède une 🔰vaste rotonde éclairée par un 🔰dôme de verre . Au centre de la rotonde, l’architecte avait placé un magnifique candélabre en bronze portant une couronne de sept globes de cristal éclairés au gaz qu’on appelait le « cocotier lumineux ». C’était un haut lieu des rendez-vous galants sous la monarchie de juillet.
Le candélabre a été remplacé par une statue 🔰Eurydice piquée par un Serpent datant de 1822. Cette galerie a été achetée par la B.N.F en 1986. Elle abrite aujourd'hui l'Institut National d'Histoire de l'Art et l'Institut National du Patrimoine.

🔰 Galerie Vivienne (1826).
Le président de la chambre des Notaires Maître Marchoux, qui habitait dans ce quartier d’affaires, acheta l’hôtel situé 6 rue Vivienne et la maison mitoyenne. Il souhaitait construire la galerie la plus belle et la plus attractive des passages couverts de Paris. Ce fut une réussite totale. Vous remarquerez les symboles du commerce : balance, corbeille de fleurs, ancre marine, serpent, corne d’abondance, ruche représentés en médaillons. Le mosaïste italien Faccina dessina les 🔰motifs du sol qui s’accordent aux couronnes et rubans répandus à profusion sur les murs.
A partir du second Empire, la galerie perd un peu de son attrait avec le déménagement des commerces prestigieux vers la Madeleine et les Champs Elysées mais de vieilles maisons telles la 🔰librairie Siroux s’y trouvent encore. Au 13, où habita Vidocq, on peut apercevoir un escalier monumental tout à fait remarquable. Ne manquez pas la 🔰coupole élégante et sobre.

Place des Victoires.
C’est une place royale, très harmonieuse, construite en 1685 par Hardoin-Mansart en même temps que la place Vendôme. Tracée en hommage au roi victorieux, qui venait de remporter la guerre de Hollande, elle rayonne autour d’une 🔰statue équestre de Louis XIV (l’original fut abattu sous la révolution et remplacée en 1822 par une copie). Un bel ensemble de façades XVIIIe du N°2 au N°12. Un coup d’œil rue Catinat avec ses façades fin XVIIe. Dans l’axe, la banque de France (ancien Hôtel de Toulouse). À l’angle de la rue Croix des petits Champs et de la rue La Vrillière, l’Hôtel de Jaucourt (1685) prouesse architecturale pour l’époque. (La rue Croix des petits Champs doit son nom à la région des Petits-Champs, les Champeaux, du début du Moyen-Âge, et à une croix installée à l’angle de la rue du Bouloi. On dit que Saint Vincent de Paul y habita.)

🔰 Passage des deux pavillons (1820).
Passage en forme de croix bâti par le Comte Dervilliers pour relier la rue de Beaujolais à la rue des Petits-Champs. Il doit son nom aux deux pavillons qui l’encadrent du côté des jardins du Palais-Royal. En 1826, l’entrée du passage faisait face à la galerie Colbert. C’est alors que Maître Marchoux, propriétaire de la galerie Vivienne acquit ce passage et en modifia le tracé. Son allée, reconstruite en biais faisait désormais face à la galerie Vivienne, récupérant ainsi les piétons qui allaient de la rue Vivienne aux jardins du Palais-Royal, cependant que la galerie Colbert perdait ce flux de clients précieux. Ce passage détient le titre de plus petit passage couvert de Paris.

Passage du Perron (1784).
Il conduit à un escalier desservant le Palais-Royal. Il eut une grande célébrité entre 1809 et 1826, époque où il était le rendez-vous des agioteurs et trafiquants de toutes sortes attirés par la Bourse installée dans le voisinage.

🔰 Galerie de Valois.
Elle aurait hébergé, au 177, la boutique du coutelier Badin chez lequel Charlotte Corday acheta, le 13/07/1793 le couteau qu’elle utilisa pour aller poignarder Marat.

🔰 Le Palais-Royal.
Commandé par le Cardinal de Richelieu en 1633, le Palais a été construit à quelques pas du Louvre, alors résidence royale, pour permettre à ce très influent ministre de rester proche du roi. D’abord appelé « Palais-cardinal », cette si fastueuse résidence risquait de susciter la jalousie de la part du monarque. Pour éviter cela, Richelieu légua donc à Louis XIII sa résidence… tout en continuant à l’habiter. Le « Palais-Cardinal » devient « Palais-Royal ». Brièvement habité par la famille royale, le Palais passera entre les mains du neveu de Louis XIV Philippe d’Orléans, et sa famille le conservera jusqu’en 1848. Dans les années 1780, Philippe IV d’Orléans (futur Philippe-Égalité), dépensier et très endetté, décide de faire construire tout autour de ses jardins des commerces et de les mettre en location. Persuadé de la nécessité d’une salle de spectacle, le Duc fait également construire la Comédie-Française. Si l’opération financière n’est pas à la hauteur de ses attentes, le palais devient néanmoins le centre des plaisirs parisiens : un lieu de promenade, de commerce, et de débauche. En plus, on est protégé des intempéries et de la saleté de la ville. Une idée certes coûteuse, mais pas si bête : en effet, les passages couverts de Paris étaient nés !

Jardin du Palais-Royal.
Caché au milieu de plusieurs bâtiments gouvernementaux et culturels (Conseil Constitutionnel, Ministère de la Culture et de la Communication, Comédie française, Théâtre du Palais-Royal…), se trouve ce somptueux Jardin, un havre de paix qui réunit depuis plus de qutre siècles lieux de pouvoir et de plaisirs. Le plan du jardin n’a que très peu bougé depuis les travaux gigantesques de 1780. La modification majeure aura lieu en 1986 avec la pose (à l’époque très controversée) des 👉 Colonnes de Buren Sculpteur, plasticien, Daniel Burren demeure à Varennes-Jarcy .
Situées dans la cour, près du ministère de la Communication, 🔰260 colonnes rayées en noir et blanc prennent racine en sous-sol et émergent à l’air libre en hauteurs différentes, ce qui crée un rythme particulier, et un fort contraste avec l’architecture classique du Palais qui les entoure.

Passage de Vérité (1750).
Cette arcade permettait aux corps d’armée de mieux circuler de jour comme de nuit (avec ses deux lanternes) afin de surveiller les environs et de repousser les brigands venus de la Cour des Miracles toute proche. Rendue publique en 1799, elle est vite occupée par des «échoppes de marchands d’estampes, de bouquinistes et vendeurs de gazettes. Pourtant, à cette époque, de nombreux parisiens sont illettrés et leur absence de culture laisse planer une croyance selon laquelle seuls les écrits ne mentent pas. Il n’en faut pas plus pour que ce petit passage devienne le « passage-de-la-vérité ». En passant sous son arche, vous pourrez méditer cette citation de Jules Renard « Il ne faut pas dire toute la vérité mais il ne faut dire que la vérité ».

🔰 Galerie Véro-Dodat (1826).
La réalisation de ce passage est caractéristique des opérations immobilières spéculatives de la Restauration. En 1826, deux investisseurs, le charcutier Véro et le financier Dodat, firent édifier ce passage. Elle fait partie des passages nés de l’environnement immédiat du Palais-Royal. Elle mettait en communication le Palais-Royal et le terminal des messageries Laffite et Caillard jusqu’en 1880. Les voyageurs qui attendaient leurs diligences allaient flâner parmi les magasins à la mode. Dans la façade deux statues en pied posées dans des niches représentent l'une Hermès, dieu des commerçants, avec son casque ailé et un caducée à la main, l'autre le Satyre au repos. Les ornements s’inspirent de la thématique usuelle des édifices voués au commerce : à la base les pilastres, une grille en forme de lyre ; sur leur chapiteau un enfant nu assis entre deux cornes d’abondance et adossé à un caducée, au-dessus à l’entresol, une frise de palmettes et de caducées.
Dalles en marbre noir et blanc au sol, levez les yeux sur le 🔰plafond orné de peintures .

🔰 La Bourse de commerce.
Ce bâtiment est construit à l'emplacement de l'ancien hôtel de Soissons. Ce lieu magnifique et chargé d’histoire est désormais payant. Il abrite une partie de la collection Pinault.

🔰 Église Saint-Eustache.
Elle a accompagné l’histoire des Halles et en reste le témoin le plus notable. C’est François 1er qui en décida la construction en 1532 sur les vestiges de la chapelle Sainte-Agnès (XIIe). Les plans et la dimension ont été copiés sur Notre-Dame. On peut y admirer de magnifiques vitraux des XVIe et XVIIe et des œuvres d’art : les pèlerins d’Emaüs par Rubens, une belle statue de la Vierge, le 🔰tombeau de Colbert . Elle eut les faveurs de la Cour et de la Ville au XVIIe et XVIIIe : Richelieu, Madame de Pompadour et Molière y reçurent le baptême, Louis XIV la première communion ; on y célébra les obsèques de La Fontaine et de Mirabeau ; Rameau et Marivaux y sont inhumés ainsi que la mère de Mozart. 🔰L’orgue est un des plus fameux de Paris.

Pause déjeuner.....                        excellent repas.....                       au Pied De Cochon

Après-Midi.....                        suite de la rando.....                       et des commentaires de Claudine.


La Tour Jean-Sans-Peur.
Un des rares témoignages de l’architecture civile du Moyen-Âge à Paris. Tour de fortification, érigée en 1409 par Jean-Sans-Peur, Duc de Bourgogne, au flanc de l’hôtel familial aujourd’hui disparu et à l’aplomb du rempart de Philippe-Auguste.

🔰 Passage du grand cerf (1825).
Il fut construit à la place de la maison du « roulage du Grand-Cerf » qui était, jusqu’en 1825, le terminus des diligences des Messageries Royales. Sa hauteur, 🔰proche de 12m , est la plus importante de tous les passages parisiens. Sa structure en partie métallique permettait de construire deux niveaux de façades entièrement vitrées. L’habitation ne commence qu’à partir du 3e étage.

🔰 Passage du Bourg-l’Abbé.
Construit en 1828 entre le passage de l’Ancre et le passage du Grand-Cerf. Les deux cariatides qui encadrent l’entrée représentent l’Industrie et le Commerce, symbolisés respectivement par les pièces de machines et par l’ancre, attribut de la marine marchande. Le cartouche est garni d’une ruche, emblème de l’activité économique.

🔰 Passage de l’Ancre (1826).
C’est le passage privé le plus ancien de Paris. Il abrite des boutiques anciennes avec des 🔰enseignes pittoresques ainsi que des ateliers de confection. Sur toute sa longueur, il est agrémenté de plantes et de fleurs.

🔰 Passage du Ponceau.
Il doit son nom à la proximité de la rue du Ponceau dont le nom lui vient d'un petit pont, un «ponceau» ou «poncel», qui existait sur un égout qui fut couvert en 1605. Le passage, ouvert en 1826, a été raccourci en 1854 lors du percement du boulevard Sébastopol, perdant au passage la plupart de ses qualités architecturales et devenant un lieu dédié à abriter des entrepôts pour des marques de confection du Sentier. On devine sa grandeur passée en s’arrêtant à l’entrée côté boulevard de Sébastopol. L’arcade est ornée de fines fleurs sculptées.

Passage du Prado.
Le nom du passage fait référence au musée du Prado à Madrid. Il a été donné au passage en 1930. Avant cette date, il est appelé « passage du Bois-de-Boulogne », en référence à un bal public qui s'y trouvait, le bal du Bois-de-Boulogne. Le style architectural des supports de la verrière renvoie clairement à l’exposition des Arts décoratifs de 1925.

Passage Brady.
Le nom fait référence au nom d'un propriétaire des terrains, M. Brady, un commerçant établi au 46 du faubourg Saint-Denis, précisément là où se trouve actuellement l'entrée du passage sur cette rue. On y trouve de nombreux restaurants et coiffeurs indo-pakistanais, mauriciens et réunionnais.

🔰 Passage du Caire (1799).
Premier passage tracé dans un quartier industrieux de la ville. Il doit son nom à l’engouement pour l’Egypte qui suivit l’expédition de Bonaparte en 1798. 🔰La façade marquant l’entrée du passage est ornée de trois effigies de la déesse Hator telle que les français avaient pu la découvrir à Dendara, têtes surmontées d’une frise de fresques de hiéroglyphes. Bien sûr, l’égyptologie commence tout juste à éclore et les écritures restent approximatives. Sur les étages supérieurs, on quitte l’Egypte antique pour le moyen âge dans un style néogothique pour l’ornementation des fenêtres. Tout en haut, sous la corniche, au milieu, un drôle d’égyptien vous regarde. Il s’agit en fait d’une caricature d’un peintre, Bouginier. Le passage fut ouvert en 1799 sur l’emplacement des bâtiments et du jardin du couvent des Filles-Dieu. A l’origine, ce furent les pierres tombales des religieuses qui constituèrent une partie du dallage. La principale industrie de ce passage était l’impression lithographique remplacée ensuite par la fabrication de mannequins pour vitrines.

Rue du Nil.
Cette rue constituait l'une des anciennes entrées de la cour des Miracles qui serait située de nos jours à proximité de la rue de Damiette actuelle rue des Forges.

Rue des petits carreaux.
Au 10, façade composée de deux travées et trois étages carrés sur rez-de-chaussée. Remarquable coffrage de boutiques à panneaux de bois sculpté et tableaux en céramique à l’enseigne « Au planteur ».

🔰 Rue Montorgueil.
La rue porte depuis le13e siècle le nom du « mont Orgueilleux car elle conduisait sur une hauteur. D’après le roman de Victor Hugo (les Misérables) la rue de Montorgueil devrait son nom à l’instrument utilisé pour porter de lourdes charges sur une basse hauteur, le cric appelé jadis «l’orgueil ». Du N° 45 au 57, ensemble de maisons du XVIIIe siècle. Au No 51 : immeuble abritant, au rez-de-chaussée, la 🔰pâtisserie Stohrer fondée en 1720. À l’origine du baba au rhum, cette boutique célèbre à la fin du 19e siècle possède des panneaux décoratifs « les renommées » peints en 1864. N°69 -71 maison Louis XV en pierre de taille N° 78 maison d’angle ancienne « Rocher de Cancale » restaurant fondé en 1820. Façades classées au 15, 17 et 19.

Le passage Ben-Aïad.
Ancienne « galerie Mandar», c’est le dernier vestige du passage du Saumon. Le passage connut un important succès, plus par son pouvoir d'attraction que par sa situation. Il fut très fréquenté jusqu'à la fin du Second Empire avec l'attrait de son bal et de ses boutiques à la mode avant de connaître un déclin progressif. Le passage fut le théâtre d'émeutes réprimées dans le sang et de barricades les 5 et 6 juin 1832 lors de l'enterrement du général Lamarque, épisode rapporté par Victor Hugo . Aujourd'hui peu entretenu et fermé au public. À travers la grille d'entrée, on devine encore l'accès aux anciens bains du Saumon.

Un grand merci à Claudine pour ce texte très documenté qui nous a été fort utile tout au long de cette rando à travers les Passages de Paris.


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