Nous sommes nombreux aux côtés d'Aimé qui a eu l'excellente idée de convoquer, dans le ciel azuréen, un soleil revigorant, et de nous proposer entre Val-de-Marne et Essonne, un parcours d'un peu plus de 10 km qui va nous conduire du cimetière de Mandres-les-Roses jusqu'aux berges de l'Yerres entre Brunoy et Boussy-Saint-Antoine avant que nous nous en retournions par les rues de Mandres et les chemins du Domaine de Rosebrie.
Nous contournons le domaine de La Ferme de Monsieur par le 'chemin de Yerres à Brie' et le 'Chemin Vert' jusqu'à la 'Croix Verte'. Le 'chemin des Sources' nous conduit maintenant au dédale d'étroits sentiers circulant, à mi-coteau, entre les vastes terrains et jardins des propriétés surplombant la Vallée de l'Yerres : ainsi le 🔰sentier de la Cabane s'insinue étroitement jusqu'à Brunoy où nous rejoignons la Rue des Vallées qui longe la rive droite de l'Yerres entre Brunoy et Mandres.
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| Photo JPL |
Nous pouvons y admirer les superbes villas fin dix-neuvième/début vingtième siècle qui avaient été bâties ici par de prospères propriétaires qui recherchaient près de la rivière un cadre privilégié pour séjourner dans leurs moments de loisir. La rusticité champêtre, la valeur du terroir, la campagne giboyeuse, la beauté du site, le canotage, la richesse halieutique de la rivière... étaient autant d'atouts pour séduire cette population parisienne aisée. L'arrivée du chemin de fer à partir de 1849/1850 en gare de Brunoy ne fit que précipiter le développement local de la villégiature. Les bénéficiaires gardèrent longtemps leurs habitudes de week-end dans ces belles propriétés, aujourd'hui essentiellement habitées par des résidents permanents.
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| Photo JPL |
De sa source à Courbon, jusqu'à son embouchure à Villeneuve-Saint-Georges, où elle se jette dans la Seine, l'Yerres déroule son cours tortueux sur 97,5 km. Elle reçoit vingt-un affluents. Nous, randonneurs assidus de BDV, connaissons intimement l'Yerres, notre rivière, dont nous parcourons régulièrement les rives à travers campagnes et forêts au cours de randos toujours appréciées (Chaumes-en-Brie, Ozouer-le-Voulgis, Soignolles, Solers, Varennes, Périgny, Boussy, Mandres, Combs, Quincy, Montgeron, Yerres, Brunoy, Épinay, Crosne...) Nous avons suivi les berges de quelques affluents (le ru de Bréon, le ru d'Avon, la Marsange, le Réveillon, le Gord, le ru d'Oly, la Rigaude...).
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| La partie de bateau / Caillebotte Source : Art Critique |
L'œuvre de Gustave Caillebotte, le peintre de l'Yerres, a fait dès 2020 la une des revues d'art. En effet, son chef-d’œuvre La Partie de bateau constitua, le 30 janvier 2020, une acquisition majeure du musée d’Orsay qui l'emporta pour la modeste somme de 43 millions d’euros (financement de l'État et de LVMH). On se souvient que son tableau le
🔰"Chemin montant"
avait trouvé preneur chez Christie’s, en février 2019, pour la somme de 22 millions de dollars. Ainsi, en quelques mois, la cote de Caillebotte s'est considérablement élevée sur le marché de l'art au grand soulagement des experts qui jusqu'alors considéraient Caillebotte comme étant illégitimement sous-coté eu égard à la qualité exceptionnelle de son œuvre.
Le moulin de Rochopt.
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| Photo JPL |
Le Menhir de la Pierre Fitte.
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| Décembre 2020 : François nous éclairait sur la présence insolite de la Pierre Fitte. (Photo JPL) |
Nous traversons la rivière sur la passerelle Rochopt et remontons le cours de l'Yerres désormais sur sa rive gauche. Nous traverserons à nouveau l'Yerres sur le pont de la D94 pour retrouver le menhir de Boussy que François avait abondamment commenté lors d'une précédente rando, il y a déjà deux ans (un an plus tard, en décembre 2021, Claude, notre cicérone, livrait ses commentaires sur ce lieu étrange). "Pierre-Fitte" est un nom propre, dérivé du latin "petra ficta", "petra frita" ou "petra fixa", signifiant "pierre fichée" (c'est-à-dire plantée au sol), Selon la légende, le menhir aurait la faculté de parler et il aurait même interpellé un homme marié, qui se rendait de nuit à un rendez-vous galant, pour lui reprocher vertement son infidélité. Cette pierre, étonnamment puritaine, date du néolithique
et mesure 1,85m de hauteur pour une largeur à sa base de 1,40m et d’une épaisseur moyenne d’environ 0,65m. Elle est positionnée à angle droit de la rivière. La plaque qui portait initialement son nom a aujourd'hui disparu. Le menhir est mentionné dans d’anciens documents d’archives à partir de 1621. Cependant, on ignore totalement le lieu de son implantation initiale à l'époque néolithique.
Il y a, en France plusieurs menhirs ainsi nommés Pierre-Fitte :
Pierre-Fitte, sur la commune de Boussy-Saint-Antoine, dans l'Essonne (le nôtre)
Nous traversons les lotissements du quartier de "La Folie" pour rejoindre le 'Chemin des Boissières'. C'est un petit sentier bucolique qui traverse un inattendu espace boisé qui s'étend à l'est de Boussy jusqu'à la limite de Périgny. Ces bois sont classés ZNIEFF ( Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) et sont donc hors de portée de l'appétit des promoteurs particulièrement aiguisé sur ces terres convoitées du sud-est parisien.Pierre-Fitte, sur la commune de Saint-Quentin-la-Chabanne, dans la Creuse ;
Pierrefitte, sur la commune d'Étampes, dans l'Essonne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de Beautheil, en Seine-et-Marne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de Saint-Cyr, dans la Vienne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de d'Aillant-sur-Tholon, dans l'Yonne.
Plusieurs communes françaises portent le nom "Pierrefitte" dont l'origine est également le latin "petra ficta"..
Nous quittons la berge à la hauteur de la Rue de Rochopt que nous empruntons pour remonter vers le cimetière de Boussy.
Nous quittons la berge à la hauteur de la Rue de Rochopt que nous empruntons pour remonter vers le cimetière de Boussy.
Retour à Mandres.
Nous entrons dans Mandres par la Rue Cazeaux, marquons un temps d'arrêt devant le parc Beauséjour puis rejoignons le centre ville par la minuscule 'ruelle aux Ânes'. Nous voilà maintenant, Rue de Servon, devant les locaux qui abritent une des maisons de la 'Fondation Perce Neige' fondée par Lino Ventura. Cette fondation reconnue d’utilité publique a pour but d’accueillir et d’accompagner, de façon adaptée, les enfants et adultes touchés par une déficience mentale, un handicap physique ou psychique. Il y a 37 maisons 'Perce Neige' en France.
Le chemin, au delà de la rue de Servon, permet de rejoindre le Domaine de Rosebrie. Comme son nom ne l'indique pas les serres du domaine abritent essentiellement des cultures maraîchères qui ont peu à peu supplanté la production de la rose.
À l'origine, c'est Christophe Cochet, jardinier de l'Amiral Bougainville qui introduisit la culture des roses dans la région de Grisy-Suisnes en Seine-et-Marne. Les roseraies sont apparues à Mandres dans les années 1760 et ont été développées après la disparition de la vigne à partir des années 1870. Au milieu du siècle dernier, on a recensé jusqu'à 43 rosiéristes à Mandres. L'arrivée du chemin de fer de la Bastille jusqu'à Brie-Comte-Robert en 1875, puis jusqu'à Verneuil-l'Étang en 1892, permit aux rosiéristes d'acheminer plus facilement leur production vers Paris. Les wagons étaient déchargés à la gare de Reuilly à Paris, les roses étaient ensuite transportées jusqu'aux halles centrales de la capitale. Au cours du 20èmesiècle, la ligne de la Bastille, devint de plus en plus déficitaire et sera entièrement fermée à tout trafic. Cependant Mandres comptait encore 24 rosiéristes en 1962. C'est d'ailleurs en 1957 que la ville a modifié son nom "Mandres-en-Brie" pour devenir "Mandres-les-Roses".
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| Producteurs de roses à Mandres-en-Brie. |
À l'origine, c'est Christophe Cochet, jardinier de l'Amiral Bougainville qui introduisit la culture des roses dans la région de Grisy-Suisnes en Seine-et-Marne. Les roseraies sont apparues à Mandres dans les années 1760 et ont été développées après la disparition de la vigne à partir des années 1870. Au milieu du siècle dernier, on a recensé jusqu'à 43 rosiéristes à Mandres. L'arrivée du chemin de fer de la Bastille jusqu'à Brie-Comte-Robert en 1875, puis jusqu'à Verneuil-l'Étang en 1892, permit aux rosiéristes d'acheminer plus facilement leur production vers Paris. Les wagons étaient déchargés à la gare de Reuilly à Paris, les roses étaient ensuite transportées jusqu'aux halles centrales de la capitale. Au cours du 20èmesiècle, la ligne de la Bastille, devint de plus en plus déficitaire et sera entièrement fermée à tout trafic. Cependant Mandres comptait encore 24 rosiéristes en 1962. C'est d'ailleurs en 1957 que la ville a modifié son nom "Mandres-en-Brie" pour devenir "Mandres-les-Roses".
Aujourd'hui, la rose classique est essentiellement importée d'Afrique, d'Équateur, des Pays-Bas, et même d'Italie. Le dernier des rosiéristes de Mandres, Philippe Venet, a choisi, pour résister, un marché de niche : celui de la "rose parfumée ", un produit fragile, très haut de gamme, qui souffre moins de cette concurrence internationale.
Nous passons devant l'ESAT de Rosebrie. C'est un établissement médico-social ouvert en 1975, qui permet d’accueillir jusqu’à 160 travailleurs handicapés mentaux au travers de cinq activités professionnelles : Restauration collective, Blanchisserie industrielle, Conditionnement, Entretien des locaux, et Espaces Verts. Il ne nous reste plus que quelques centaines de mètres à franchir pour rejoindre notre stationnement rue Auguste Dupin. Face à nous, le grand soleil d'hiver, est maintenant bas sur l'horizon , éblouissant au sens propre, tout comme l'a été cette agréable rando conduite par Aimé que nous n'oublions pas de remercier chaleureusement avant de nous séparer.
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| Notre groupe sur la passerelle Rochopt. Photo J. Fillis |