Didier nous propose aujourd'hui une boucle d'un peu plus de dix kilomètres au départ du parking de l'école à Varennes-Jarcy. La météo est plutôt favorable offrant une température assez douce sous un ciel encore un peu chargé. Nous allons rejoindre l'Yerres au niveau de la 'Maison Normande' puis nous suivrons la rive droite tout au long du méandre jusqu'à la ferme de Boussy-saint-Antoine. Au retour, nous couperons au sud du méandre pour rejoindre le bois de Jarcy avant de clore cette balade très riche en patrimoine.
L'église Saint-Sulpice et la Mairie de Varennes-Jarcy.
Nous marquons une petit pause sur la petite place entre l'église et la mairie. Didier nous dit un mot sur l'église Saint-Sulpice. Elle date de la fin du XIIIème siècle. Elle abrite une superbe Vierge en marbre blanc datée de la fin du XVIIème siècle connue sous le nom de ” Mater Dolorosa “. Elle provient de l’Abbaye de Jarcy et est classée monument historique depuis 1911. On y admire aussi un Saint-Roch en bois sculpté (à l’origine polychrome) datant du XVIèmesiècle et un Saint-Joseph du XIXèmesiècle. Les vitraux moyenâgeux originaux sont maintenant conservés au musée de Cluny. Aujourd'hui, de magnifiques vitraux modernes, œuvres de Carole Benzaken, illuminent la nef. Ces vitraux s'inspirent du thème de l'Arbre de Jessé des vitraux d'origine et en sont une interprétation moderne et libre. L’arbre des prophètes et des rois devient un tulipier dont les branches se poursuivent sur chacune des 10 baies. Une fresque médiévale représentant Saint Georges terrassant le dragon a été mise à jour. Notons également la belle dalle funéraire de Firmin de La Sangle qui fut Seigneur de Varennes au XVèmesiècle.
Didier se tourne maintenant vers la Mairie et nous en dit quelques mots. Elle fut bâtie à partir de 1898 sous le mandat de M. Bosquillon de Jarcy, maire du village. Le bâtiment a également abrité l'école et ses deux classes jusqu'en 1998. Sur le fronton, 2 dates sont gravées : 1902, date d'achèvement de la mairie, et 1269 qui rappelle la fondation de l'église et le regroupement de Varennes et de Jarcy. On apprend également que l'endroit où nous nous trouvons était autrefois la cour de l'école et Didier évoque quelques souvenirs d'enfance dans cette école où il était élève.
Nous poursuivons vers le stade, l'occasion de jeter un coup d'oeil à 🔰notre local de "débriefing" en plein réaménagement. Les cloisons ont été enlevées, de nouvelles ouvertures ont été percées, des huisseries flambant neuves ont déjà été installées. On se félicite de l'avancée des travaux et on imagine déjà notre retour en ces locaux pour le printemps à venir. Nous nous engageons dans le défilé de ces sentes et chemins bucoliques à souhait ; le 'Chemin des Lièvres', le 'Chemin des Sources', le 'Sentier des Maïs', le 'passage de l'Épi', pour rejoindre la croix de Varennes puis la rue Boieldieu.
La Villa Boieldieu.
Nous passons devant la Villa Boieldieu. Cette propriété, qui faisait partie du parc de l’Abbaye, fut à partir de 1826, la propriété de Madame François Adrien Boieldieu. Son mariage avec le compositeur eut lieu dans ces murs et dès lors, la demeure fut appelée "villa Boieldieu". Selon la légende, l’artiste y aurait composé la célèbre "Dame Blanche" dont le style musical et le sens théâtral influencèrent toute une génération de compositeurs français (Adam, Bizet, Delibes, Chabrier). En août 1824, Rossini s’est installé et rapidement imposé à Paris. Boieldieu, face à cette nouvelle concurrence, se lance dans l’écriture de son chef-d'œuvre. Il achève sa partition en vingt-neuf jours seulement. Il met un point final à l’ouverture de son nouvel opéra la veille de la générale. La première déchaîne les enthousiasmes. Plus de cent représentations de la Dame Blanche auront lieu dans l’année.
La Maison Normande.
Un peu plus loin,, sur notre droite, sélève la Maison Normande. Appelée successivement "le Pavillon", "L’Ermitage", la Maison Normande était la ferme de l’Abbaye. Les religieuses de Gercy louèrent les murs de la demeure à un fermier qui leur rendait de nombreux services : il s’occupait du bétail de l’abbaye, logeait les visiteurs, soignait les vergers, labourait, fumait et cultivait la terre puis en récoltait les fruits…Au cours de l’année 1915, elle fut provisoirement transformée en hôpital auxiliaire. Les terres de l'actuel centre équestre faisaient aussi partie de l’ancienne ferme de l’Abbaye. Cette propriété est aujourd’hui un centre hippique qui appartient à l’ A.S.P.T.T.
La Closerie Falbala.
Nous traversons le haras pour rejoindre la berge de l'Yerres. Le 🔰niveau de la rivière est encore très élevé après les pluies récentes.
Nous apprécions l'aménagement des longs platelages qui nous permettent de circuler aisément au dessus des terrains inondés par la crue. Nous continuons à suivre la rive droite et nous sommes à présent sur le territoire de Périgny. Nous passons devant la Petite Cascade dont les eaux sont abondantes en cette saison. C'est le petit ru, 'La Rigaude' qui se jetant (littéralement) dans l'Yerres, ici, à Périgny, forme cette jolie cascasde. Nous marquons un arrêt sur le 'Chemin du Moulin Neuf' à la hauteur de la Fondation Jean Buffet où, à travers la grille du portail, on peut (re)découvrir la fameuse Closerie Falbala . La Closerie Falbala est une œuvre recouvrant 1 610 m2 et atteignant 8 m de haut. Construite en époxy et béton peints au polyuréthane, elle est constituée d'une sorte de jardin, terrain entouré de murs (la closerie proprement dite), comportant en son centre un édifice, la Villa Falbala, qui renferme le Cabinet Logologique, construit par Dubuffet de 1967 à 1969, lieu de méditation.
🔰Les murs de la Closerie sont entièrement peints en blanc et recouverts de tracés noirs. L'intérieur de la Villa comporte des dessins abstraits rouges, bleus et noirs. La Closerie, la Villa, la maison du gardien et les sols de la propriété sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 17 novembre 1981.
Boussy-Saint-Antoine.
Le 'Chemin de la Croix Rouge' puis la 'Rue Georges Coubard' nous permettent de rejoindre les beaux espaces verts de la Grande Ferme à Boussy-Saint-Antoine. La 🔰"Grande-Ferme" apparaît dans les archives à partir de 1611. Son bâti est typiquement briard. Elle a conservé son aspect monumental. Ses bâtiments s’ordonnent autour d’une vaste cour rectangulaire sur laquelle se distribuaient le logis du fermier, les écuries, les étables, la laiterie, la forge, les granges, le fenil, les remises, la porcherie et le poulailler. Depuis 1986, elle est définitivement entrée dans le patrimoine communal comme Centre Socioculturel.
Nous contournons la 🔰petite église Saint-Pierre et rejoignons la belle demeure qui abrite les locaux de la Mairie de Boussy-Saint-Antoine. Elle est la maison natale d'André Dunoyer de Segonzac (1884-1974), peintre et graveur mondialement connu. Les arrières grands parents de l'artiste, avaient fait construire cette grande maison, ici sur les bords de l'Yerres, vers 1860. C'est en 1967 que la municipalité s’est rendue acquéreur de cette propriété en très mauvais état dont il ne restait que trois hectares de parc sur les sept initialement aménagés à l'anglaise. Réhabilitée puis agencée comme 🔰Hôtel de ville , cette magnifique maison fut ouverte au public au début de l'année 1970. Le musée Dunoyer de Segonzac est situé en bordure de la cour d'honneur de l'hôtel de ville. Il abrite un important ensemble de gravures et de lithographies sur la Grande Guerre, mais aussi des affiches et des catalogues d'exposition, des photographies de famille et des ouvrages provenant de la bibliothèque de l'artiste.
Nous traversons l'Yerres au niveau du pont de la Reine Blanche, le plus vieil ouvrage bâti sur l'Yerres datant du XVèmesiècle. Nous observons le magnifique lavoir au pied du pont. Les lavandières, grâce à un système à crémaillère, pouvaient y régler la hauteur des planchers de travail en fonction du niveau des eaux.
Nous pénétrons dans le 🔰Parc des Thibaudières véritable écrin de verdure dans la ville. Ce sont 10 hectares jonchés entre le Champ du Besly et la rivière. Construit par Manera à partir du début des années 60, le lotissement du parc comprend 350 logements . L'endroit est planté d'arbres remarquables et un petit réseau d'allées permet d'y circuler agréablement. Une petite grotte existe au milieu du parc dans laquelle jaillit une petite source appelée "saut de loup", qui forme une charmante petite rivière qui rejoint l'Yerres à proximité du vieux pont.
Le Moulin de Jarcy.
C'est le chemin du retour. Nous voici au niveau du Moulin de Jarcy. Ce moulin faisait partie du domaine de l’Abbaye et était destiné à convertir les blés en farine de boulanger et les grains moins nobles en farine pour bestiaux. Louis Fernand Abel, maire de la commune de 1888 à 1903, donne jouissance du moulin à sa servante, Madame Thuillier qui se faisait appeler ” Ma Tante ”. Avec sa sœur, elle transforma le moulin en auberge. L'anecdote raconte : "Ma Tante était grande, forte, un brin moustachue, avec des cheveux gris, forte en gueule. Elle portait toujours une sacoche de cuir noir en bandoulière... Un individu voulut s’emparer de la fameuse sacoche. Il ne savait pas qu’il avait affaire à forte femme ! Ma Tante l’attrapa par le fond du pantalon et lui fit faire un plongeon dans l’Yerres.". Une des portes au fond, donnait sur un terre-plein au bord de l’Yerres plein de charme, ce qui explique l’engouement des artistes venant de Paris en semaine pour goûter et croquer ce coin verdoyant et bucolique. Le Moulin est devenu aujourd'hui une demeure de caractère dont on peut louer les salles pour banquets, séminaires, tournage de films, etc...
Nous remontons la rue Boieldieu jusqu'au 'Chemin de la Comtesse de Toulouse'. Il ne nous reste plus qu'à traverser le petit Bois de Jarcy pour rejoindre l'Allée de la Bourdine. Un dernier petit effort nous conduit à notre parking où nous nous séparons après avoir remercier Didier pour la bonne organisation de cette rando si riche au niveau patrimonial.