mardi 21 septembre 2021

Chaumes-en-Brie, Argentières, Arcy (Françoise le 21/09/2021)

Photos du jour.


C'est aujourd'hui la veille de  l'équinoxe d'automne. Le temps nocturne va, peu à peu,  prendre le pas sur le temps diurne, blessant nos cœurs d'une langueur monotone, comme eut dit Verlaine ...
Françoise a choisi ce dernier jour d'été  pour accompagner les randonneurs de B.D.V. sur une boucle d'un peu plus de 9,5 kilomètres entre Chaumes-en Brie et Argentières.
Je n'ai pu participer à la balade. Cependant les photos de Didier et la carte du circuit que Françoise a publiée sur notre page Visorando me permettent de retracer, en partie, le cours de cette rando pour la commenter un peu.

Je n'ai pu résister à l'envie d'illustrer ces premières heures automnales avec la belle photo qu'a prise Didier au cours de la promenade. Ces baies me semblent être celles du sorbier des oiseaux. C'est beau mais c'est légèrement toxique. Les grands-parents que nous sommes sauront empêcher nos tout petits, tentés par cette belle couleur bonbon, de les mettre à la bouche



L'ancienne voie ferrée entre Chaumes-en-Brie et Verneuil-l'Étang.


Françoise
a fixé le point de départ sur le parking, rue Gallier à Chaumes-en-Brie. Ce parking est établi sur l'ancienne voie de chemin de fer. La balade va s'engager vers le sud sur le chemin correspondant à cette voie aujourd'hui disparue. D'ailleurs au nord dans le prolongement du parking se trouve le 'Quai de la Gare' , aujourd'hui encore ainsi nommé et le bâtiment de l'ancienne gare toujours debout.

L'ancienne ligne de banlieue de Paris Bastille à Marles-en-Brie a donné naissance à trois parcours de randonnée successifs :
  • La voie verte de la Tégéval, de 3 km de long, sur les communes de Villecresnes et Mandres les Roses, dans le Val de Marne.
  • La voie verte du Chemin des Roses, de 18 km de développement entre Servon et Yèbles, en Seine et Marne.
  • Et  le chemin de Chaumes en Brie, sur 4 km, de Chaumes à Verneuil-l'Étang.

    (Ci-contre, en orange, le chemin de Chaumes en Brie)


Photo D. Armanini
Françoise a donc décidé de diriger le groupe vers le sud. On entre sur le chemin, tout de suite après avoir traversé la rue Gallier, à la hauteur d'un ancien poste de garde-barrière. Le cheminement sur ce tronçon d'ex-voie de chemin de fer permet de voir des vestiges ferroviaires intéressants. Ainsi, nos randonneurs vont passer sur un petit pont métallique qui permettait à la voie ferrée de franchir le chemin du Pignon Vert . Un peu plus loin, une pause s'impose pour une photo de groupe sur le grand pont qui franchit l'Yerres. Ce grand viaduc à trois arches est appelé sans grande originalité 'Pont de l'Yerres' ou 'Pont de Chaumes-en-Brie'. On y voyait circuler les trains jusque dans les années soixante, la ligne ayant été désaffectée puis déférée en 1970.On poursuit sur le tracé ferroviaire. À la hauteur de Harras de Crénille et de la traversée de la D32, est conservé l'ancien poste de garde-barrière avec son passage à niveau. À partir de là, le chemin correspondant à la voie ferrée devient difficilement praticable. Heureusement, un chemin de contournement permet de rejoindre aisément le PR que notre groupe va emprunter vers l'est pour rejoindre Argentières.


Argentières.

Argentières
est un village rural, blotti dans un méandre de l'Yerres, comptant moins de 400 habitants appelés Argentières et Argentiers. J'imagine qu'il doit bien exister quelques argentiers banquiers...
Les maisons de la périphérie résidentielle sont relativement récentes, coquettes, avec de beaux jardins bien soignés. Les maisons briardes plus anciennes construites en pierres meulières apparaissent dès qu'on s'approche du centre du village.

La petite mairie du village est installée dans une de ces maisons traditionnelles seine-et-marnaise. Les randonneurs s'attardent sur les lieux appréciant les maisons, le vieux puits , et les vieilles pierres, ici, rejointoyées au mortier à la chaux et ainsi parfaitement mises en valeur.


Photo D. Armanini



Photo D. Armanini


À quelques pas de la mairie se dresse l'église Saint-Bon. Son patron est saint Bonnet (ou saint Bon), sa fête est le 15 janvier. Elle a été construite fin XVIIIème siècle en remplacement d'une ancienne église du XIVème siècle dont a été conservée une vieille poutre engoulant. On appelle ainsi les poutres dont les extrémités sont sculptées en forme d'animaux fantastiques (crocodile et griffon).
L'édifice est un vaisseau unique (l'église ne se compose que d’une seule nef et n’a pas de transept). Le clocher à abat-sons* abrite une cloche gravée au nom de la Famille Nicolas dont les descendants sont les actuels détenteurs des vins Nicolas. Après avoir été fêlée, elle fut changée avec le soutien financier de cette famille, propriétaire à l’époque du tout proche Château d'Arcy.
*Les abat-sons sont ces dispositifs à lame inclinée dans les baies des clochers qui servent à orienter le son vers le bas pour que tous les parassiens puissent entendre les cloches. Sans ces dispositifs, le son à tendance à s'élever et à se disperser.

Le groupe a pu pénétrer à l'intérieur de l'église pour y découvrir notamment quatre statues représentant : "Saint Bon", "Saint Jacques", "Saint Vincent" et "la Vierge et l’Enfant".

L'église Saint Bon est une église orientée . C'est à dire que l'axe de la nef est stictement orienté est/ouest. Le randonneur conséquent préfèrera utiliser une bonne boussole plutôt que se fier à l'orientation des églises car, en effet, même si beaucoup d'églises respecte cet alignement, il existe néanmoins quelques édifices"rebelles" non orientés.. L'ouverture des églises orientées est toujours située à l'est qui symbolise le levant, le jour à naître, donc la Vie. Ces églises orientées tournent ainsi le dos à l'ouest qui représente le couchant, la fin du jour, la Mort.






L'Yerres. (Notre rivière).
Photo D. Armanini

À la sortie du village, on franchit l'Yerres sur un joli petit pont de pierre. On s'y arrête pour observer une petit barrage de régulation de la rivière. Puis on longe un moment le cours de l'Yerres.

De sa source à Courbon, à son embouchure à Villeneuve-Saint-Georges, où elle se jette dans la Seine, le cours de l'Yerres fait 97,5 km. Elle reçoit vingt-un affluents plus ou moins importants.
Nous, randonneurs de Varennes Jarcy, connaissons très bien l'Yerres, notre rivière, dont nous parcourons régulièrement les rives à travers campagnes et forêts au cours de nombreuses randos particulièrement appréciées (Argentières, Chaumes-en-Brie, Ozouer-le-Voulgis, Soignolles, Solers, Varennes, Périgny, Combs, Quincy, Montgeron, Yerres, Brunoy...) Nous connaissons également très bien certains de ses affluents (la Rigaude, le ru de Bréon, le ru d'Avon, la Marsange, le Réveillon, le Gord, le ru d'Oly...).
L'Yerres constitue ainsi pour l'association B.D.V. une ressource inépuisable de paysages divers évoluant selon les saisons, changeant selon la couleur du ciel, présentant un intérêt sans cesse renouvelé.  L'Yerres a inspiré le yerrois Gustave Caillebotte (Les Périssoires). Jean Baptiste Corot, Paul Flandrin, Claude Monet ont eux aussi consacré l'Yerres dans leurs tableaux. Citons encore Jean Dubuffet qui, lui, n'a pas peint pas l'Yerres mais a élevé l'une de ses plus grandes œuvres, La closerie Falbala , tout près de la rivière, à Périgny-sur-Yerres.


Il nous reste encore à rejoindre Arcy, un minuscule hameau de Chaumes-en-Brie. C'est là, dans le château d'Arcy que vécurent les Nicolas, ancêtres des bien connus marchands de vins et spiritueux. Une petit mare au niveau des serres de Chaumes-en-Brie annonce l'arrivée proche vers le parking de la rue Gallier. Merci à Françoise pour la conduite de cette rando.

Équinoxe d'Automne (Astronomie et Poésie).
Cette année, l'équinoxe de septembre tombe le 22 (à 19H21 précisément). Ce n'est pas toujours les cas. Ainsi, l'année prochaine (2022), il faudra attendre le 23 septembre pour voir le soleil changer d'hémisphère céleste en traversant le plan équatorial terrestre. D'une façon générale, l'automne commence le 22 ou le 23 septembre.

Ce n'est qu'en 2092 que l'équinoxe d'automne tombera un 21 septembre. Cet évènement n'est jamais arrivé depuis l'instauration du calendrier grégorien.
Il est tombé le 24 septembre deux fois au tout début du XIXe siècle (1803 et 1807) et huit fois au début du XXe siècle. Il ne tombera, de nouveau, un 24 septembre qu'en 2303, puis ne retombera plus à cette date avant l’an 3000.

                    🍂Chanson d’automne🍂

                     
Les sanglots longs
                            Des violons
                            De l’automne
                            Blessent mon coeur
                            D’une langueur
                            Monotone.

                            Tout suffocant
                            Et blême, quand
                            Sonne l’heure,
                            Je me souviens
                            Des jours anciens
                            Et je pleure

                            Et je m’en vais
                            Au vent mauvais
                            Qui m’emporte
                            Deçà, delà,
                            Pareil à la
                            Feuille morte.

        Paul Verlaine (1844-1896), Poèmes saturniens
🍂Matin d'Automne🍂


C'est l'heure exquise et matinale

Que rougit un soleil soudain .
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin .

Leur chute est lente , on peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre
L'érable à sa feuille de sang .

Les dernières , les plus rouillées ,
Tombent des branches dépouillées
Mais ce n'est pas l'hiver encore.

Une blonde lumière arrose
La nature et dans l'air tout rose ,
On croirait qu'il neige de l'or .


François Coppée ( 1842-1908), 
Promenades et Intérieurs


Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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