Photos du jour.
Décidément, l'été continue à se faire attendre dans notre région. Si la Grèce et la Turquie brûlent sous des températures caniculaires accablantes, le parc départemental du Gâtinais, où Didier nous entraîne aujourd'hui, nous accueille dans une fraicheur relativement humide.
Pour le randonneur, ces températures de mi-saison sont en réalité assez idéales et la petite dizaine de kilomètres que nous allons parcourir entre Courances et Moigny-sur-École ne sera qu'à peine perturbée par une minuscule pluie qui ne mérite même pas qu'on la mentionne.
Photo D. Armanini
Le Château de Courances.
Photo D. Armanini |
Nous nous sommes garés sur le grand parking ombragé (précision superfétatoire aujourd'hui) du Château. Ce château fut entièrement restauré à partir de 1872 par la Baron Samuel de Haber, riche banquier suisse. L'influence de l'architecture du Château de Fontainebleau est ici manifeste. On a utilisé la brique rouge sur toute les façades. On a ajouté un grand escalier en fer à cheval tout à fait semblable au fameux escalier de Fontainebleau.
Photo D. Armanini |
C'est un jardin d’eau qui n’a cessé d’être modifié au fil des siècles, chaque propriétaire ayant réussi à y imprimer sa marque en profitant notamment des multiples possibilités offertes par la traversée du domaine par la rivière l'École*.
Aujourd'hui, 14 sources alimentent dix-sept pièces d’eau, des escaliers d’eau et des cascades . Le style classique français du 17ème siècle, le style "à la française" du 19ème et le "japonisme" cohabitent en ces lieux. Labellisé "Jardin Remarquable", le parc est ouvert au public tous les weekends et jours fériés de fin mars au 1er novembre.
*L'École se jette dans la Seine à Saint-Fargeau-Ponthierry après un parcours de 26,73 kilomètres qui traverse les territoires de 14 communes.Courances(91) ; Dannemois(91) ; Milly-la-Forêt(91) ; Moigny-sur-École(91) ; Noisy-sur-École(77) ; Oncy-sur-École(91) ; Perthes(77) ; Pringy(77) ; Saint-Fargeau-Ponthierry(77) ; Saint-Germain-sur-École(77) ; Saint-Sauveur-sur-École 77) ; Seine-Port (77) ; Soisy-sur-École(91) ; Le Vaudoué(77)
Elle recueille notamment les eaux du ru du Rebais, du ru des Fontaines, du ru d’Auvernaux-Moulignon et d’autres petits affluents. Au total, plus de 110 kilomètres de cours d’eau forment le bassin versant de l'École.
Les villages.
Nous nous dirigeons vers le centre du village. Courances compte à peine plus de 300 âmes qui vivent dans un cadre tout à fait privilégié en cette vallée de l'École entre la Forêt de Fontainebleau et les Bois de Milly. Nous admirons les belles maisons en pierres apparentes, les jardins particulièrement soignés ; nous passons devant l'église Saint Étienne au lourd style roman. C'est un bâtiment du XIIème siècle. La tour-clocher date de XVème siècle. Nous sortons du village en longeant le long mur d'enceinte du parc du Château pour nous diriger vers le Moulin Grenat bâti sur l'École à quelques pas de Moigny-sur-École. Détruit pendant la Guerre de Cent Ans puis reconstruit dès 1371, c'est le plus vieux moulin de la commune. Le site bucolique à souhait n'est dérangé que par les clapotis du ruissellement de la rivière le long des pierres.
Nous entrons dans le village, faisons le tour de l'église Saint-Denis. L'édifice a été construit au XIIème siècle et il est restauré au XVème siècle. Nous observons la très haute tour-clocher. Avec ses quelques 1300 habitants, avec ses deux lavoirs aux toits à impluvium, ses deux moulins, Moigny-sur-École est un très charmant village aux maisons sages, aux rues calmes que la municipalité s'enorgueillit de fleurir abondamment et plus encore harmonieusement.
Les cressonnières de Moigny-sur-École.
La platière de Bellevue.
Nous sortons du village vers l'est pour nous diriger vers le massif forestier. Nous sommes ici au nord du bois de Milly et nous commençons notre lente ascention vers le plateau de Bellevue. Ce plateau est ce que les géologues appellent une "platière". La platière de Bellevue, ainsi nommée parce qu'elle offre un beau panorama sur les coteaux du Gâtinais, a les mêmes carctéristiques que celles que nous connaissons en forêt de Fontainebleau toute proche. La lande de bruyère qui s'y développe offre une grande richesse floristique. Parmi les espèces les plus intéressantes, on trouve le silène visqueux, le cétérach officinal, l'anémone pulsatille, le chêne pubescent. Les petites mares abritent le pourpier d’eau.
Sur notre droite, on peut observer un effondrement de la platière qui a engendré la formation d'un chaos constitué de blocs de grès aux arêtes encore vives. Ce n'est que beaucoup plus tard, par l'action de l'érosion que ces blocs prendront ces formes arrondies si caractéristiques des rochers des forêts du Gâtinais. On a, ici, sous nos yeux, un abrégé des innombrables millènaires de l'histoire géologique des lieux :
- le sable très riche en silice dont on imagine mal que la couche peut atteindre plus de 60 mètres d'épaisseur,
- la platière, cet effleurement gréseux qui peut avoir plus de 5 mètres d'épaisseur et qui s'est constitué après un très long processus physiquo-chimique de silicification par les eaux fluviales de la couche supérieure des sables,
- Le chaos qui résulte de l'effondrement de la platière,
- les rochers de grès aux formes diverses qui font la réputaion de ces forêts en même temps que le bonheur des fans d'escalade.
C'est un véritable privilège d'avoir, à nos portes, des paysages si riches d'enseignement.
Entre bois, bosquets et surfaces cultivées fraîchement moissonnées ou encore plantées de tournesols en pleine floraison, nous descendons vers la vallée de l'École pour regagner le Château de Courances près duquel nous attendent nos véhicules. Un grand merci à Didier pour l'organisation de cette belle rando.
*L'École se jette dans la Seine à Saint-Fargeau-Ponthierry après un parcours de 26,73 kilomètres qui traverse les territoires de 14 communes.Courances(91) ; Dannemois(91) ; Milly-la-Forêt(91) ; Moigny-sur-École(91) ; Noisy-sur-École(77) ; Oncy-sur-École(91) ; Perthes(77) ; Pringy(77) ; Saint-Fargeau-Ponthierry(77) ; Saint-Germain-sur-École(77) ; Saint-Sauveur-sur-École 77) ; Seine-Port (77) ; Soisy-sur-École(91) ; Le Vaudoué(77)
Elle recueille notamment les eaux du ru du Rebais, du ru des Fontaines, du ru d’Auvernaux-Moulignon et d’autres petits affluents. Au total, plus de 110 kilomètres de cours d’eau forment le bassin versant de l'École.
Les villages.
Le Moulin Grenat (Photo JPL) |
Nous entrons dans le village, faisons le tour de l'église Saint-Denis. L'édifice a été construit au XIIème siècle et il est restauré au XVème siècle. Nous observons la très haute tour-clocher. Avec ses quelques 1300 habitants, avec ses deux lavoirs aux toits à impluvium, ses deux moulins, Moigny-sur-École est un très charmant village aux maisons sages, aux rues calmes que la municipalité s'enorgueillit de fleurir abondamment et plus encore harmonieusement.
Photo D. Armanini |
Nous nous dirigeons vers le sud du village et nous nous arrêtons un moment devant les cressonières de la Noue. Le cresson de fontaine est une plante semi-aquatique, cultivée en France depuis le milieu du 19ème siècle. Les cressonnières constituent un élément remarquable du patrimoine du Gâtinais français, alliant des perspectives de lignes parallèles et des espaces ouverts souvent inattendus dans les fonds de vallées. Reconnues par le Ministère, elles ont obtenu le label" Paysage de reconquête " depuis 1992.
Les cressonnières sont asséchées à cette époque. Elles ont été ensemencées à partir de graines germées, mi-juillet, dans les fossés humides où on a arrêté la circulation des eaux claires des sources.
Dès la mi-août, ils seront à nouveau alimentés par l'eau courante des sources qui s'écoulent vivement vers la rivière. Les cycles de coupe du cresson interviendront de septembre à octobre. Les bottes seront vendues sur place ou acheminées vers les utilisateurs professionnels.
Les cressonnières sont asséchées à cette époque. Elles ont été ensemencées à partir de graines germées, mi-juillet, dans les fossés humides où on a arrêté la circulation des eaux claires des sources.
Dès la mi-août, ils seront à nouveau alimentés par l'eau courante des sources qui s'écoulent vivement vers la rivière. Les cycles de coupe du cresson interviendront de septembre à octobre. Les bottes seront vendues sur place ou acheminées vers les utilisateurs professionnels.
La douve du foie : Annie attire notre attention sur une maladie liée à la consommation de cresson sauvage. Cette maladie est due à l'ingestion d'un ver parasite. Cette parasitose affecte surtout les ovins, souvent les bovins. L'homme n'est heureusement pas un hôte idéal pour cette vilaine bestiole. Les embryons issus des oeufs de la fasciola hepatica (c'est le doux nom du minuscule monstre) contaminent des escargots aquatiques. Là, ils se transforment en larves qui vont s'enkyster ensuite sur des végétaux aquatiques ou en zone inondable. En France métropolitaine, la contamination chez l'humain survient surtout à partir de cresson sauvage consommé cru, le lavage ne suffisant pas pour éliminer totalement les kystes présents sur ces végétaux qui avaient été immergés dans des zones contaminées. Le cresson cultivé en cressonnière ne présente aucun risque.
Nous sortons du village vers l'est pour nous diriger vers le massif forestier. Nous sommes ici au nord du bois de Milly et nous commençons notre lente ascention vers le plateau de Bellevue. Ce plateau est ce que les géologues appellent une "platière". La platière de Bellevue, ainsi nommée parce qu'elle offre un beau panorama sur les coteaux du Gâtinais, a les mêmes carctéristiques que celles que nous connaissons en forêt de Fontainebleau toute proche. La lande de bruyère qui s'y développe offre une grande richesse floristique. Parmi les espèces les plus intéressantes, on trouve le silène visqueux, le cétérach officinal, l'anémone pulsatille, le chêne pubescent. Les petites mares abritent le pourpier d’eau.
Photo JPL
Photo JPL |
Sur notre droite, on peut observer un effondrement de la platière qui a engendré la formation d'un chaos constitué de blocs de grès aux arêtes encore vives. Ce n'est que beaucoup plus tard, par l'action de l'érosion que ces blocs prendront ces formes arrondies si caractéristiques des rochers des forêts du Gâtinais. On a, ici, sous nos yeux, un abrégé des innombrables millènaires de l'histoire géologique des lieux :
- le sable très riche en silice dont on imagine mal que la couche peut atteindre plus de 60 mètres d'épaisseur,
- la platière, cet effleurement gréseux qui peut avoir plus de 5 mètres d'épaisseur et qui s'est constitué après un très long processus physiquo-chimique de silicification par les eaux fluviales de la couche supérieure des sables,
- Le chaos qui résulte de l'effondrement de la platière,
- les rochers de grès aux formes diverses qui font la réputaion de ces forêts en même temps que le bonheur des fans d'escalade.
C'est un véritable privilège d'avoir, à nos portes, des paysages si riches d'enseignement.
Entre bois, bosquets et surfaces cultivées fraîchement moissonnées ou encore plantées de tournesols en pleine floraison, nous descendons vers la vallée de l'École pour regagner le Château de Courances près duquel nous attendent nos véhicules. Un grand merci à Didier pour l'organisation de cette belle rando.
Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)
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