François a choisi cet après-midi ensoleillé de décembre pour nous conduire sur les rives de l'Yerres, sur une boucle de 8 km, en petits groupes distincts de 6 randonneurs que les contraintes liées à la crise sanitaire nous obligent à constituer.
Du cimetière de Boussy aux rives de l'Yerres à Mandres.
Nous contournons le cimetière de Boussy par le chemin de la Justice puis nous suivons les chemins à mi-coteau surplombant le cours de l'Yerres. C'est un dédale d'étroits sentiers circulant au milieu des nombreux terrains et des jardins établis sur la pente du coteau : le sentier de la Justice, le chemin des Fontaines, le sentier du Fort de Vinots, le sentier des Sources, le sentier de la Cabane. Nous arrivons ainsi dans la Rue des Vallées qui longe la rive droite de l'Yerres dans la commune de Mandres.
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Nous pouvons admirer ici les superbes villas fin dix-neuvième/début vingtième siècle qui avaient été bâties ici par de riches propriétaires qui trouvaient près de la rivière un cadre très privilégié pour séjourner pendant leur temps de loisir. La rusticité champêtre, la valeur du terroir, la campagne giboyeuse, la beauté du site et le chemin de fer (1849/1850, gare de Brunoy à 3 km) attiraient ces grands bourgeois parisiens qui gardèrent longtemps leurs habitudes de week-end dans ces belles propriétés.
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L'Yerres. (Notre rivière).
De sa source à Courbon, à son embouchure à Villeneuve-Saint-Georges, où elle se jette dans la Seine, son cours fait 97,5 km. L'Yerres reçoit vingt-un affluents. Nous, randonneurs de Varennes Jarcy, connaissons très bien l'Yerres, notre rivière, dont nous parcourons régulièrement les rives à travers campagnes et forêts au cours de nombreuses randos particulièrement appréciées (Chaumes-en-Brie, Ozouer-le-Voulgis, Soignolles, Solers, Varennes, Périgny, Boussy, Mandres, Combs, Quincy, Montgeron, Yerres, Brunoy...) Nous connaissons également très bien certains de ses affluents (le ru de Bréon, le ru d'Avon, la Marsange, le Réveillon, le Gord, le ru d'Oly, la Rigaude...).
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L'Yerres est tout naturellement intégrée au paysage rural en amont de Combs-le-Ville mais ce qui peut surprendre et qui fait la joie du randonneur parcourant ses rives dans son cours urbain en aval de Combs est que ces territoires fortement urbanisés ont su lui conserver un caractère contadin et rustique. Elle constitue ainsi une tranchée verte particulièrement choyée et protégée tout au long de son cheminement méandreux jusqu'à la Seine à Villeneuve-Saint-Georges.
Le moulin de Rochopt.
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C'est dans ce cadre choisi que nous remontons le cours de la rivière sur sa rive droite jusqu'à l'ancien moulin de Rochopt où nous la traversons sur une passerelle. La construction du moulin serait antérieure à 1224, selon l’abbé Lebeuf. Il a dans son ensemble, a gardé l’aspect qu’il avait voilà plus d’un siècle et demi; seuls la grande roue à 24 pales et son appentis couvert de chaume n’ont pas été conservés après qu’il eût cessé de moudre vers 1847. Construit sur un affleurement de roches en bas de coteau, il a la particularité d’être flanqué, au Nord, d’une magnifique échauguette ronde posée sur des corbeaux de pierre. C'est aujourd'hui une propriété privée.
La passerelle Polonceau sur l’Yerres.
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Nous nous ménageons un court arrêt devant la passerelle sur l'Yerres que, cependant, nous ne traversons pas . C'est un petit pont en arc de cercle de 13 m. de portée, au tablier légèrement cintré reposant en appui sur les culées en maçonnerie. Les deux parements arqués de l'arche sont en fonte. Les gardes fous à croisillons (fer forgé) ne sont pas d'origine : ils ont remplacé des «balustrades» en fonte légère. Construite, en 1843, cette passerelle appartient au « système Polonceau », du nom de son inventeur, Antoine-Rémy Polonceau (1778-1847), ingénieur, qui, en 1839, déposa le brevet «pont en fonte». Il a été souvent allégué que cet ouvrage d'art pourrait être Eiffelien. Mais tel n’est pas le cas. En effet, Gustave Eiffel (1832-1923), ingénieur de l'Ecole centrale des arts et manufactures, ne créa, à Levallois, qu'en 1865 les établissements Eiffel où l'on montait des "structures en acier".
(L'ingénieur Antoine-Rémy Polonceau est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le premier des noms inscrits sur la face de la tour orientée vers l'Est.)
(L'ingénieur Antoine-Rémy Polonceau est l'un des 72 savants dont le nom est inscrit sur le premier étage de la tour Eiffel. Il est le premier des noms inscrits sur la face de la tour orientée vers l'Est.)
La passerelle Claude Quermelin.
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Nous continuons de remonter son cours, sur sa rive gauche maintenant jusqu'à la passerelle Claude Quermelin où nous traversons à nouveau la rivière pour en descendre le cours sur la berge rive droite.
Fans du Blog franchissant la Passerelle Quermelin. (Photo JPL) |
Claude Quermelin était le président du club local de randonnée. Nul doute que François notre ancien président ou Didier notre président actuel verront un jour leur nom attribué à un dispositif particulier aménagé sur l'un de nos circuits hebdomadaires.
Le Menhir de la Pierre Fitte (quelquefois orthographié Pierre Fritte).
François nous éclairant sur la présence du Menhir. (Photo JPL) |
Nous nous arrêtons un instant devant le Menhir de la Pierre Fitte. "Pierre-Fitte" est un nom propre, dérivé du latin "petra ficta", "petra frita" ou "petra fixa", signifiant « pierre fichée » (c'est-à-dire plantée au sol), Selon la légende, le menhir aurait la faculté de parler et il aurait même interpellé un homme marié qui se rendait de nuit à un rendez-vous galant pour lui reprocher son infidélité. Il date du néolithique
et mesure 1,85m de hauteur pour une largeur à sa base de 1,40m et d’une épaisseur moyenne d’environ 0,65m. Il est positionné à angle droit de la rivière. La plaque qui portait initialement son nom a aujourd'hui disparu. Ce menhir est mentionné dans d’anciens documents d’archives à partir de 1621. On ignore totalement le lieu de son implantation initiale à l'époque néolithique.
Il y a, en France plusieurs menhirs ainsi nommés Pierre-Fitte :
Nous quittons la berge à la hauteur de la Rue de Rochopt que nous empruntons pour remonter vers le cimetière sur le parking duquel nous avons garé nos véhicules.
Pierre-Fitte, sur la commune de Saint-Quentin-la-Chabanne, dans la Creuse ;
Pierre-Fitte, sur la commune de Boussy-Saint-Antoine, dans l'Essonne ;
Pierrefitte, sur la commune d'Étampes, dans l'Essonne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de Beautheil, en Seine-et-Marne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de Saint-Cyr, dans la Vienne ;
Pierre-Fitte, sur la commune de d'Aillant-sur-Tholon, dans l'Yonne.
Plusieurs communes françaises portent le nom "Pierrefitte" dont l'origine est également le latin "petra ficta"..
Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)
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