mardi 5 janvier 2021

Boussy Saint Antoine / Épinay Sous Sénart (Aimé le 05/01/2021)

Photos du jour.

Le cours de l'Yerres.


Pour cette première rando de l'année, c'est un mardi brumeux et frais qu'a choisi Aimé pour nous mener sur la rive gauche de l'Yerres en descendant le cours de la rivière tout au long du méandre qui enserre totalement la commune d'Épinay-sous-Sénart, jusqu'à l'Île de Brunoy où nous rejoindrons les chemins de la Forêt de Sénart avant de clore cette boucle de près de 9 km. La crise sanitaire nous impose aujourd'hui encore une organisation en groupes distincts de six personnes.





Le Gord.

Photo JPL

Nous sommes garés, Rue du Gord, au bord de l'Yerres, sur le parking près de la passerelle Claude Quermelin (nom du président du club local de randonnée). Le Gord est un minuscule affluent de l'Yerres d'à peine un kilomètre de long qui a prêté son nom à ce charmant quartier à la limite sud-est de Boussy Saint Antoine niché entre Forêt de Sénart et Vallée de l'Yerres. 


Les gens du Gord
Ont dans les yeux les reflets d'argent de leur décor
Les gens du Gord
Protègent l'Yerres, sa vallée, leur trésor.

Cette parodie de la chanson d'Enrico rend compte de l'attachement des populations à leur rivière, véritable tranchée verte particulièrement choyée et protégée tout au long de son cheminement méandreux jusqu'à la Seine à Villeneuve-Saint-Georges.

La passerelle de Boussy.
Photo JPL

Nous suivons donc cette berge rive gauche de l'Yerres vers l'aval. Nous passons devant la passerelle de Boussy. C'est un petit pont en arc de cercle de 13 m. de portée, au tablier légèrement cintré reposant en appui sur les culées en maçonnerie. Les deux parements arqués de l'arche sont en fonte. Les gardes fous à croisillons (fer forgé) ne sont pas d'origine : ils ont remplacé des «balustrades» en fonte légère. Construite, en 1843, cette passerelle appartient au « système Polonceau », du nom de son inventeur, Antoine Polonceau (1778-1847), ingénieur, qui, en 1839, déposa le brevet «pont en fonte». Elle est souvent abusivement appelée "Passerelle Eiffel". En réalité, Gustave Eiffel (1832-1923), ingénieur de l'Ecole centrale des arts et manufactures, ne créa, à Levallois, qu'ultérieurement, en 1865, les établissements Eiffel où l'on montait des "structures en acier".

Le Menhir de la Pierre Fitte (quelquefois orthographié Pierre Fritte).
Photo JPL

Un peu plus loin , nous apercevons de l'autre côté de la rivière, le Menhir de la Pierre Fitte que François nous avait commenté dans une ptécédente rando. "Pierre-Fitte" est un nom propre, dérivé du latin "petra ficta", "petra frita" ou "petra fixa", signifiant « pierre fichée » (c'est-à-dire plantée au sol), Selon la légende, le menhir aurait la faculté de parler et il aurait même interpellé un homme marié qui se rendait de nuit à un rendez-vous galant pour lui reprocher son infidélité. Il date du néolithique et mesure 1,85m de hauteur pour une largeur à sa base de 1,40m et d’une épaisseur moyenne d’environ 0,65m. Il est positionné à angle droit de la rivière. La plaque qui portait initialement son nom a aujourd'hui disparu. Ce menhir est mentionné dans d’anciens documents d’archives à partir de 1621. On ignore totalement le lieu de son implantation initiale à l'époque néolithique.


Le Moulin de Rochopt.
Le moulin (sud/est) Photo JPL
Nous voici maintenant au niveau du Moulin de Rochopt. Sa construction est antérieure à 1224, selon l’abbé Lebeuf. Il a dans son ensemble, a gardé l’aspect qu’il avait voilà plus d’un siècle et demi; seuls la grande roue à 24 pales et son appentis couvert de chaume n’ont pas été conservés après qu’il eût cessé de moudre vers 1847

L'échauguette.(Nord-ouest) Photo JPL











Construit sur un affleurement de roches en bas de coteau, il a la particularité d’être flanqué, au Nord, d’une échauguette ronde posée sur des corbeaux de pierre.  C'est aujourd'hui une propriété privée.



Les belles maisons de la rue des Vallées.

Photo JPL


Dans une précédente rando, c'est sur la rive droite de l'Yerres, côté Mandres les Roses que nous avons pu admirer ces superbes maisons de la rue des Vallées.
Aujourd'hui, depuis la rive gauche, nous avons une perspective plus éloignée et un angle de vue plus large sur ces magnifiques villégiatures fin dix-neuvième/début vingtième siècle . Elles avaient été bâties ici par de riches propriétaires qui trouvaient près de la rivière un cadre très privilégié pour séjourner pendant leur temps de loisir. La rusticité champêtre, la valeur du terroir, la campagne giboyeuse, la beauté du site et le chemin de fer (1849/1850, gare de Brunoy à 3 km) attiraient ces grands bourgeois parisiens qui gardèrent longtemps leurs habitudes de week-end dans ces belles propriétés.

Le lavoir d'Épinay Sous Sénart.

Photo JPL

Nous passons près du lavoir d'Épinay sous Sénart. Le lavoir, rénové en 2017, avait déjà été restauré dans les années 1990. Il possède une histoire un peu trouble. On ne connaît pas exactement son année d’édification. Sylvie Petitfils, archiviste de la mairie d’Epinay-sous-Sénart raconte : "Les archives signalent qu'en 1820 des indemnités pour dommage de guerre (1815) sont attribuées par l'État pour rétablir le lavoir et le hangar qui l’abrite, On aurait aussi envisagé un déplacement et un agencement sur le modèle du lavoir de Mandres-les-Roses, avec plancher mobile et crémaillère. Mais la minceur des budgets obligea à abandonner ce projet"  Une chose est sûre, comme tous les autres lavoirs, celui d’Epinay a ensuite perdu peu à peu de son utilité à partir des années 60, de l’arrivée de l’eau courante dans les habitations et du développement des machines à laver le linge.

Le Viaduc d'Épinay Sous Sénart (Brunoy).
Photo JPL

Nous continuons en direction de l'Île de Brunoy et passons devant le local du club de Canoë Kayac que Danielle et Philippe connaissent particulièrement bien. Ils nous en expliquent le fonctionnement et les activités et nous ouvrent les portes du local à bateaux.
Photo JPL


Nous passons sur l'Île de Brunoy totalement enjambée par l'imposant viaduc ferroviaire. En 1846, l’Etat décide de construire une ligne de chemin de fer allant de Paris aux rives de la Méditerranée, en passant par Lyon. A cette époque la diligence amène les voyageurs de Paris à Lyon en 5 jours. Cette voie ferrée va faire subir au petit village un bouleversement profond. Les travaux du viaduc commencent début septembre 1846. Les pierres nécessaires à sa construction proviennent de deux carrières situées à Epinay. Les travaux vont durer jusqu’au printemps 1848.  Le 9 septembre 1849, Louis-Napoléon Bonaparte inaugure officiellement le viaduc suspendu entre Brunoy et Epinay-sous-Sénart. Le viaduc impressionne par ses dimensions : 28 arches de 10 mètres d’ouverture et même presque 33 mètres à son point le plus haut. Avec le succès croissant de la ligne, un élargissement du viaduc s'avérera rapidement nécessaire. Cent cinquante ouvriers vont travailler au doublement de l'ouvrage entre juillet 1907 et avril 1909. Évelyne m'explique que le Musée Robert Dubois-Corneau, à Brunoy, est riche d'anecdotes décrivant la condition ouvrière pendant les travaux du Viaduc. Dès que la situation sanitaire permettra la réouverture du musée, je me promets d'y aller puiser des informations pour mieux documenter le présent article.

L'aquarium géant du Tunnel des Volontaires.
Photo JPL

Nous sortons de l'Île de Brunoy par le petit tunnel piétonnier sur le "chemin des Volontaires" qui longe le viaduc. Les graffeurs du collectif ARM ont été sollicités par la municipalité pour exercer leurs talents sur les parois du tunnel et ainsi faire disparaître tous les graphes de qualité discutable qui enlaidissaient alors les lieux. Les artistes ont choisi le thème de l'aquarium pour créer l’immense fresque qui couvre chaque centimètre carré de la paroi du tunnel. Notons que c’est la même équipe de graffeurs que Boussy Saint Antoine avait embauché pour "grapher" la fresque que nous avons vue sur les piliers du pont routier du Gord devant lesquels nous sommes passés au début de la rando.
Photo JPL



Nous remontons maintenant vers la forêt de Sénart et poursuivons notre rando sur les chemins forestiers du massif avant de descendre vers l’Yerres et le Gord où nous retrouvons nos véhicules.






Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

RETOUR