mardi 20 décembre 2022

Périgny, Mandres, Domaine Saint-Leu (Aimé le 20/12/2022)

Photos du jour.
Cette dernière rando de l'année 2022 n'aura pa eu le succès qu'elle mérite. En effet, le beau temps froid de la semaine dernière a fait place à un redoux terriblement humide et onze d'entre nous seulement se sont courageusement mobilisés pour accompagner Aimé sur un parcours d'un peu plus de 10 km entre Périgny et Mandres. Tout comme la semaine dernière, l'histoire de la rose et du jardinier Christophe Cochet inonde les espaces que nous allons parcourir même si aujourd'hui, sur ces terres, la floriculture a presque totalement cédé le pas à l'horticulture maraîchère. L'occasion pour nous d'une petite révision en culture potagère.

Le sentier d’interprétation agricole du Plateau Briard.
La Maison de la Nature.
Nous nous sommes garés sur le parking de Carrefour Contact à Périgny. Cette petite surface commerciale remplace l'ancien magasin Colruyt .  Le distributeur belge a en effet cédé à Carrefour trois magasins en Ile-de-France : Périgny-sur-Yerres , Valenton et Saint-Pathus  (désormais Colruyt a choisi de se développer davantage vers l’Est plutôt qu'en Région Parisienne).
Nous nous dirigeons tout de suite vers la Maison de la Nature et de l’environnement. Nous longeons les surfaces maraîchères des établissements de Philippe Sort et celles de la Maison Lenoble. Ces producteurs sont bien connus des Pérignons qui peuvent retrouver leurs produits sur les marchés d'alentour  ou en vente directe sur le domaine de Saint-Leu. 
Stéphane Cosse, maraîcher à Périgny, s’est démarqué en proposant de la distribution de fruits et légumes en libre-service, via des casiers verrouillés, à disposition des clients partir de quelques euros. Déjà 200 ont été installés dans le centre-ville de Mandres-les-Roses et sur la route de Brie, à Périgny. Une méthode à succès. “Je fais plusieurs allers-retours par jour pour les approvisionner” explique M. Cosse qui regrette cependant pas moins d'une dégradation par semaine.


Nous entrons sur le sentier d’interprétation agricole qui fut créé sur l’initiative de la communauté de communes rassemblant Marolles, Mandres, Périgny, Santeny, Villecresnes et Varennes-Jarcy. En 2005, 17 panneaux pédagogiques ont été installés pour agrémenter le parcours qui chemine dans le complexe agro-touristique au milieu des propriétés.

Ces panneaux ont pour vocation de faire découvrir aux promeneurs la richesse naturelle, culturelle et économique du site. À l'est, le chemin suit la ligne frontière entre la Seine et Marne et le Val de Marne. Nous le suivons jusqu'au petit Bois de la Redoute ainsi baptisé parce qu'il s'est développé sur une ancienne "redoute" de 1914. Cette redoute était un ouvrage fortifié avec rempart en terre et fosse destiné à assurer la protection des batteries d'artillerie établies pour défendre Paris. Depuis l'abandon des ouvrages, les brousailles se sont, tout d'abord, développées puis, peu à peu, la nature et les bois ont repris leurs droits. D'où cette présence un peu insolite de ce petit espace boisé au milieu du vaste espace maraîcher et agricole.
 



Le domaine de Saint-Leu.
Aujourd’hui, douze cultivateurs sont installés sur les 150 parcelles d’origine, remembrées en propriétés d’une superficie totale de 100 ha. Les terres, parmi les plus riches de France, sont entièrement drainées et irriguées à partir de forages dont l’eau est captée en nappe phréatique.  Le principe d’une zone agricole protégée dans le cadre du PRIF (Périmètre Régional d’Intervention Foncière) a non seulement permis de stopper la spéculation foncière mais a atteint son objectif central affirmant : "La Terre Continue à Vivre". Ainsi, le domaine de Saint Leu est devenu un exemple pour des communes péri-urbaines.

Un des 17 panneaux pédagogique du sentier d'interprétation.

Notre pérégrination à travers le domaine de Saint-Leu est l'occasion d'une petite révision potagère, au moins pour ce qui concerne la récolte hivernale.
Le poireau récolté en hiver est de gros calibre. Les variétés récoltées au début de l'été sont appelées poireaux-primeurs, ils sont fins et de petite taille.

Plus loin, nous reconnaissons des choux de Bruxelles.

Cet hybride du choux, originaire de Saint-Gilles-les-Bruxelles a un cycle de deux ans (plante bisannuelle) et ce n'est qu'au cours de la seconde année que se développe la longue tige d'un mètre de haut qui porte les tendres bourgeons si appréciés.

Nous croyons également reconnaître des plants de betteraves rouges. Ce n'est pas impossible car  les espèces les plus tardives peuvent être récoltées jusqu'aux gelées. Certains les préfèrent cuites en salade avec de la mâche et des cerneaux de noix, D'autres les apprécient également crues, râpées en mélange par exemple avec des carottes elles-mêmes crues et râpées. Les serres, elles, quelquefois immenses, regorgent de toutes les production hivernales : Choux, mâche, épinards, panais, salsifis, topinambours, échalottes, radis noirs, etc, etc, etc.............



Les roses de "Mandres-en-Brie".
Nous pénétrons maintenant dans le domaine de Rosebrie sur le territoire de Mandres-les-Roses. Ce secteur couvert de serres très modernes, consacrées à la production de légumes, fut autrefois le territoire des rosiéristes.
Producteurs de roses à Mandres-en-Brie.

À l'origine, c'est Christophe Cochet, jardinier de l'Amiral Bougainville qui introduisit la culture des roses dans la région de Grisy-Suisnes en Seine-et-Marne. Les roseraies sont apparues à Mandres dans les années 1760 et ont été développées après la disparition de la vigne à partir des années 1870.  Au milieu du siècle dernier, on a recensé jusqu'à 43 rosiéristes à Mandres. L'arrivée du chemin de fer de la Bastille jusqu'à Brie-Comte-Robert  en 1875, puis jusqu'à Verneuil-l'Étang en 1892, permit aux rosiéristes d'acheminer plus facilement leur production vers Paris.
Les wagons étaient déchargés à la gare de Reuilly à Paris, les roses étaient ensuite transportées jusqu'aux halles centrales de la capitale. Au cours du 20émesiècle, la ligne de la Bastille, devint de plus en plus déficitaire.
En 1939, la section comprise entre Brie-Comte-Robert et Verneuil-l'Etang est fermée au service des voyageurs. En 1953, c'est au tour de la section comprise entre Boissy-Saint-Léger et Brie-Comte-Robert d'être fermée au transport des voyageurs. Les années suivantes, la ligne sera entièrement fermée à tout trafic. Cependant  Mandres comptait encore 24 rosiéristes en 1962. C'est d'ailleurs en 1957 que la ville a modifié son nom "Mandres-en-Brie" pour devenir "Mandres-les-Roses".
Mais aujourd'hui, la rose classique est essentiellement importée d'Afrique, d'Équateur, des Pays-Bas, et même d'Italie. Le dernier des rosiéristes de Mandres, Philippe Venet, a choisi, pour résister, un marché de niche : celui de la "rose parfumée ", un produit fragile, très haut de gamme, qui souffre moins de la concurrence.

Nous arrivons à l'ancienne gare de Mandres. La "Ferme traditionnelle éducative de Mandres-les-Roses" s'est installée dans les bâtiments de la vieille gare. La ferme couvre 30 hectares et regroupe tant les activités d’élevage que la culture des céréales. La partie pédagogique est consacrée au jardinage, à la découverte de la flore, de la faune et des animaux de la ferme. Nous pouvons d'ailleurs observer quelques magnifiques coqs qui se baladent tranquillement le long du chemin. Un panneau signale que nous entrons sur la Tégéval.

La Tégéval.
La Tégéval, coulée verte de l’interconnexion des TGV, est un projet initié dans les années 90 pour compenser les inconvénients résultant de la construction de la LGV. La Tégéval constituera une voie verte indépendante de 96 ha pour un linéaire de 20 km entre Créteil et Santeny.


Réservée aux déplacements non motorisés dans un souci de valorisation environnementale, la Tégéval traverse huit communes : Créteil, Valenton, Limeil-Brévannes, Yerres, Villecresnes, Marolles-en-Brie, Mandres-les-Roses, Santeny. La Tégéval devrait être totalement achevée d'ici 2030, mais les piétons devraient pouvoir la parcourir entièrement dès 2020.

La carte ci-dessus montre que la partie de la Tégéval que nous empruntons maintenant à partir de l'ancienne gare de Mandres correspond à une bifurcation de la Tégéval à la hauteur du Mont Ézard à Villecresnes. En effet, si la partie prévue pour rejoindre Santeny correspond bien au tracé de l'interconnexion du TGV, il n'en est pas de même de la partie où nous marchons maintenant qui elle a été aménagée sur le Chemin des Roses. On voit aussi, sur cette carte que c'est bien à partir de Mandres-les-Roses que  se réalisera la connexion entre la Tégéval (vers Villecresnes) et le Chemin des Roses (vers Servon). Un panneau pédagogique nous indique que les travaux d'aménagement de cette connexion sont désormais initiés et que leur fin devrait avoir lieu prochainement. La réalisation de cette inteconnexion sera pour nous, randonneurs de BDV, une fantastique opportunité nous situant dans la proximité immédiate d'un formidable réseau piétonnier de 40 kilomètres entre Yèbles et le lac de Créteil.


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Membres actifs de la ferme éducative de Mandres.
Nous marquons un temps d'arrêt Rue de Servon à Mandres devant les locaux qui abritent une des maisons de la 'Fondation Perce Neige' fondée par Lino Ventura. 
Cette Fondation reconnue d’utilité publique a pour but d’accueillir et d’accompagner, de façon adaptée, les enfants et adultes touchés par une déficience mentale, un handicap physique ou psychique. Il y a 37 maisons 'Perce Neige' en France.
Nous voilà, maintenant, de retour sur le parking de Carrefour Contact où nous prenons le temps de remercier Aimé pour la bonne organisation de cette rando.


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