mardi 20 avril 2021

Brie Comte Robert (Aimé le 20/04/2021)

Photos du jour.
Aimé n'a pas lésiné sur les moyens pour organiser cette rando où il a convoqué un beau temps ensoleillé agrémenté d'une douce température  pour nous accompagner sur cette boucle de 7,5 km à travers les rues et chemins de ce qu'autrefois on appelait la "capitale de la Brie". Les efforts de restauration et de conservation du patrimoine, d'entretien des parcs, contribuent à faire de la ville fleurie qu'est Brie Comte Robert une cité où il fait bon vivre.

Le parc François Mitterrand.
Photo J. Fillis

Nous sortons du parking du cimetière, côté rue de Mandres, pour nous diriger vers le Parc François Mitterrand dans lequel nous pénétrons par sa porte sud. Le bois qui s'étend au sud du parc s'est développé sur les terrains d'une ancienne sablière et présente un relief escarpé totalement inattendu sur le plateau briard. On pourrait penser à un terrain bouleversé par des explosions d'obus. En réalité, les excavations pratiquées dans cette ancienne sablière sont liées à la construction de la Francilienne qui passe tout près d'ici. Nous contournons les plans d'eau où se prélassent colverts et bernaches. Avec 25 hectares de verdure, ce parc représente la moitié des espaces verts de Brie-Comte-Robert. Il possède un plan d'eau, un bois, un terrain de football et un terrain de pétanque. Il est un des lieux de promenade des habitants de Brie-Comte-Robert, qui peuvent y pratiquer du VTT, du jogging et des balades. Les élèves du lycée Blaise Pascal profitent de cet espace mitoyen de leur établissement. La pêche y est autorisée et réglementée, l'association "La Pêche Briarde" gère le plan d'eau. Nous sortons du parc par le chemin d'Iverny et prenons plein nord vers le chemin des Justices.
J'ai consacré un petit article à l'étonnante sexualité des colverts dans la rubrique "On en Parle" de ce blog.

La maison du *bourreau.

 
Photo JPL

Nous traversons ce qui était autrefois la RN19 et nous nous engageons dans le "chemin des Justices". Ce chemin longe un domaine naguère appelé la "Justice de Pamphou". Là, se dressaient les "fourches patibulaires". Ce sont les colonnes qui supportaient le gibet où on pendait les condamnés à mort par le Bailli de Brie.La famille Sanson fut une dynastie de *bourreaux qui exercèrent leur art pendant près de deux siècles. Charles-Jean-Baptiste Sanson, fils et petit fils de bourreau fit ses débuts au pied de l'échafaud dès l'âge de sept ans. Il habita dans la maison du domaine de Brie Comte Robert. Cette maison existe toujours aujourd'hui.  Son fils Charles-Henri Sanson fut "exécuteur des hautes œuvres" à Paris. Il était cependant humaniste et discret partisan de l'abolition de la peine de mort. Il fut ainsi le promoteur de la machine de Joseph Ignace Guillotin qui proposait une méthode de décollation infiniment moins cruelle et plus efficace que la hache et le billot. C'est lui qui inaugura cette guillotine le 25 avril 1792, en Place de Grève lors de l'exécution du bandit Nicolas Pelletier, C'est lui aussi qui décapita le roi Louis XVI et Marie-Antoinette mais aussi de très nombreux révolutionnaires. Charles-Henri procéda à 2498 exécutions capitales pendant la période révolutionnaire. Son prénom est resté dans les mémoires et a valu à la guillotine le surnom de « la fille à Charlot » ou de « la bascule à Charlot ».
* Le mot "bourreau" pour désigner l'homme à la manœuvre était interdit pendant cette période de la  Révolution. Il fallait dire "exécuteur". 

La gare de Brie et le chemin des roses.
Gare de Brie Comte Robert  (Wikimedia Commons)

Sortant du chemin des Justices, nous entrons dans la zone commerciale et industrielle de la ville. Nous nous empressons de rejoindre le  chemin des roses.  Ce chemin est aménagé sur l'empreinte de ce qui constituait autrefois la fameuse ligne de Vincennes qui reliait Paris-Bastille à Verneuil l'Étang. 

Aujourd'hui, les voies ferrées ont laissé place à ce cheminement bucolique et les wagons qui transportaient la production des rosiéristes vers le Halles de Paris, à l'exception de celui conservé au musée de la rose à Grisy-Suisnes, n'apparaissent plus que sur de vieilles cartes postales.
Victor Étienne Gautreau, horticulteur-rosiériste à Brie-Comte-Robert fut, dès 1885, trésorier de la Société des rosiéristes de la Brie. Il créa 23 variétés de roses dont la splendide "Camille Bernardin".
La plus vieille tradition festive briarde, la Fête des Roses, est devenue un événement incontournable du printemps en Seine et Marne. Plus de 250 000 roses en papier sont confectionnées chaque année pour décorer la dizaine de chars qui défilent dans les rues de la cité.
Nous passons devant l'ancienne gare de Brie qui abrite aujourd'hui la Communauté de Communes de l'Orée de la Brie.

(Wikimedia Commons)

Nous quittons le chemin des roses au niveau des lotissements de la Rue des Chênes que l'on peut traverser par de petites sentes puis nous rejoignons la rue de Cossigny pour remonter vers le centre ville.
Nous passons devant le bâtiment en briques rouges des bains-douches municipaux qui fonctionnèrent de 1928 à 1970. Aujourd'hui le bâtiment abrite l'Office du Tourisme et du Commerce.



  Le Château.
Nous voici arrivés à la porte sud du château. Le château de Brie-Comte-Robert fut construit vers 1160, par Robert Ier de Dreux, premier seigneur de Brie. Nous trouvons, hélas, porte close. La visite du château est suspendue dans le cadre des mesures liées à la crise sanitaire.
Photo J. Fillis
 Au XIVème siècle, devenu propriété de Jeanne d'Evreux, épouse du Roi Charles IV Le Bel, il connut d'importantes transformations et la forteresse devint un château-résidence très confortable. Après les destructions de la guerre de Cent Ans et la dégradation progressive de l’édifice, le début du XVIème siècle fut  pour l'édifice un temps de  reconstruction des bâtiments intérieurs à l’enceinte dans le style Renaissance. Le confort du château retrouva alors un bon niveau puisqu’il accueillit François 1er à l'occasion de brefs passages. Puis les siècles suivants consacrèrent la lente dégradation du château, les tours en furent arasées.

Les ruines dormaient sous des remblais séculaires et la végétation., les douves évoluaient vers un marécage malodorant. quand  en 1997, une réflexion globale s’engagea sur la nécessaire conservation de ce fabuleux patrimoine. On décida qu'un Centre d’Interprétation du Patrimoine tourné non seulement sur les recherches historique et archéologique, mais aussi vers la pédagogie et la transmission des savoirs, pourrait voir le jour dans le cadre restauré des ruines du vieux château. Ainsi le château de Brie-Comte-Robert est redevenu, aujourd'hui, un lieu de vie pour les briards qui le traversent, pour les touristes qui le découvrent, pour le jeune public scolaire qui y trouve des ateliers d'animation, pour les amoureux d’histoire, d’archéologie et d’architecture et pour tous ceux qui souhaitent partager leur passion du Patrimoine.

Chaque année, début octobre,  la cité moyen-âgeuse, renaît l’espace d’un week-end ! Le château et les rues pavées s'emplissent d'un tumulte sonore et visuel : La Fête Médiévale de Brie attire plus de 25000 personnes sur les deux jours lors de chaque édition.

L'Hôtel Dieu.

Photo JPL

Nous nous arrêtons place des Halles pour admirer la façade de l'ancien Hôtel-Dieu. Construit au XIIIème siècle, il fut initialement utilisé comme lieu de repos pour les voyageurs et les marchands de passage. Il devint ensuite hôpital, puis école de filles, et sert aujourd'hui de salle d'exposition.


L'église Saint-Etienne.
Photo D. Armanini.
Madame Martine Piechaczyk, présidente de l’association "Les Amis du Vieux Château de Brie-Comte-Robert", lors du dernier passage de la rando à Brie, nous avait invités  très aimablement à la suivre dans l'imposante nef gothique où elle se proposa d'être notre guide. C'est à partir de 1997 que commença un grand programme de restauration d'abord des structures extérieures. 
La Charte internationale de Venise fournit des directives rigoureuses en matière de restauration. C'est dans ce cadre qu'on s'appliqua à redonner à l'édifice son harmonie originelle : À l'intérieur, on se débarrassa du badigeon de chaux délabré et on découvrit qu'à l'origine l'église était entièrement peinte. Les couleurs telles qu'elles apparaissaient au XIIIème siècle ont été fidèlement reproduites.

Nous descendons par la petite rue de la Madeleine vers la Poste, puis rejoignons le collège Georges Brassens qui jouxte le parking où nos véhicules nous attendent. 


Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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