mardi 23 juin 2020

Varennes/Combs/Quincy (Aimé le 23/06/2020)

Photos du jour.
Aimé a choisi ce mardi particulièrement ensoleillé et chaud pour nous proposer cette rando de 9 km sur les deux rives de l'Yerres dans quatre communes (Varennes/Combs/Quincy/Périgny) et trois départements (91/77/94). La covid nous oblige, aujourd'hui encore, à randonner en petits groupes. C'est le groupe conduit par François que je vais suivre tout au long de ce parcours suivant pour l'essentiel le cours de l'Yerres paisible en cette saison.

L'Yerres. (Notre rivière).


De sa source à Courbon, à son embouchure à Villeneuve-Saint-Georges, où elle se jette dans la Seine, son cours fait 97,5 km. L'Yerres reçoit vingt-un affluents dont "La Rigaude" un petit ru qui se jette (littéralement) dans l'Yerres à Périgny en formant une jolie cascasde bien connue des randonneurs et des promeneurs du dimanche.
Nous, randonneurs de Varennes Jarcy, connaissons très bien l'Yerres, notre rivière, dont nous parcourons régulièrement les rives à travers campagnes et forêts au cours de nombreuses randos particulièrement appréciées (Chaumes-en-Brie, Ozouer-le-Voulgis, Soignolles, Solers, Varennes, Périgny, Combs, Quincy, Montgeron, Yerres, Brunoy...) Nous connaissons également très bien certains de ses affluents (le ru de Bréon, le ru d'Avon, la Marsange, le Réveillon, le Gord, le ru d'Oly...).

G.Caillebotte (Les Périssoires)



L'Yerres constitue ainsi pour l'association B.D.V. une ressource inépuisable de paysages divers évoluant selon les saisons, changeant selon la couleur du ciel, présentant un intérêt sans cesse renouvelé.  L'Yerres a inspiré le yerrois Gustave Caillebotte (Les Périssoires). Jean Baptiste Corot, Paul Flandrin, Claude Monet ont eux aussi consacré l'Yerres dans leurs tableaux. Citons encore Jean Dubuffet qui, lui, n'a pas peint pas l'Yerres mais a élèvé l'une de ses plus grandes œuvres, La closerie Falbala, tout près de la rivière, à Périgny-sur-Yerres.











L'école ronde.
Pour rejoindre les rives de notre riviére, nous devons passer devant l'école ronde puis suivre la rue de Vaux-la-Reine.
Il resterait 14 écoles rondes en France. Elles ont été réalisées dans les années 50 sur une idée de l’architecte Robert Camelot. Pour l'anecdote, j'indiquerais que je fus affecté dans la petite école ronde de Marolles-en-Brie pour mon premier poste d'instituteur titulaire. C'était en 1970.

Vers le quartier de l'ancienne cristallerie Lalique.
Nous traversons l'Yerres par la passerelle Lalique passant ainsi de L'Essonne en Seine et Marne. En effet, sur l'autre rive c'est le territoire de Combs-la-Ville. Nous arrivons dans le quartier de l'ancienne cristallerie Lalique. Là un immense chantier est en place pour la réalisation de 96 nouveaux logements qui seront établis à l'intérieur même du flan du coteau de la vallée de l'Yerres. Le projet ne semble pas faire l'unanimité parmi les résidents voisins.

En 1909, René Lalique loue dans le quartier de Vaux-la-Reine à Combs-la-Ville, une verrerie, propriété de la Compagnie Générale d'Électricité. Il y produit des objets mobiliers comme des lampes et des vases et aussi, à la demande de François Coty, le célèbre parfumeur, des flacons qui vont révolutionner, par leur conception originale, la présentation des parfums. C'est ainsi que René Lalique crée pour Coty d'abord, puis pour Roger et Gallet, Houbigant, Gabella, D'Orsay, Worth et beaucoup d'autres parfumeurs, des flacons "dont l'ornement évoquait les senteurs" qu'ils habillaient. En 2009, la direction a décidé que la cristallerie allait quitter la commune pour être transférée à Wingen-sur-Moder dans le Parc Naturel des Vosges du Nord (Bas Rhin). Sur les 38 personnes qui travaillaient à Combs-la-Ville, 32 furent licenciées. Aujourd’hui,  le site de Combs-la-Ville est dédié à la conservation du fonds d’archives patrimoniales (papier, vidéos et affiches) de la BNP Paribas.


Le château Leroy.
Photo D.Armanini

Nous remontons la rue de la Fontaine Segrain et nous nous ménageons un petit détour pour aller regarder de plus près la façade du château Leroy. Ce château fut bâti par l'architecte L.Oudiou pour le propriétaire Louis Isidore Leroy sur des terrains hérités par son épouse. 
Louis Isidore Leroy est fondateur des usines de papiers peints Leroy (aucun rapport avec la famille Leroy Merlin qui elle a bâti sa fortune à la même époque à partir d'un négoce de surplus américains).

En 1929, le Comte de Monbrison mit le château de Quincy à la disposition d'une importante école de jeunes filles d’émigrés russes blancs. Signalons que la belle-sœur d’Henri Troyat a été l’une des pensionnaires de l’Ecole de Quincy. On retrouve d’ailleurs le château, sous le nom de « Château de Queroy », dans l’un de ses romans (le défi d’Olga). 

 En 1940, le château est occupé par des éléments de la Luftwaffe et des travailleurs allemands de l’organisation TODT. 

Après la guerre en 1946, le ministère de l’Education Nationale loue le château afin d’y installer l’Ecole Nationale Physique Féminine. 

En 1951, le château est mis en vente. La municipalité pense l’acquérir pour ses besoins administratifs et scolaires, mais elle recule devant le prix. C’est finalement le ministère de l’intérieur qui achète la propriété le 25 octobre 1951. La compagnie Républicaine de Sécurité N°3 prend possession du château dès novembre 1951. 
Et c'est encore la CRS qui occupe les locaux aujourd'hui.


Le moulin de Jarcy.

Nous longeons la voie de chemin de fer puis redescendons sur la rive de l'Yerres en traversant le petit parc près de la maison de retraite Korian Tamias. Nous traversons la rivière au niveau du Moulin de Jarcy. Ce moulin faisait partie du domaine de l’Abbaye et était destiné à convertir les blés en farine de boulanger et les grains moins nobles en farine pour bestiaux.
Louis Fernand Abel, maire de la commune de 1888 à 1903, donne jouissance du moulin à sa servante, Madame Thuillier qui se faisait appeler ” Ma Tante ”. Avec sa sœur, elle transforma le moulin en auberge. "Ma Tante" était une personnalité : "...grande, forte, un brin moustachue, avec des cheveux gris, forte en gueule, “Ma Tante ” portait une sacoche de cuir noir en bandoulière." l'anecdote raconte : "Un individu voulait s’emparer de la fameuse sacoche. Il ne savait pas qu’il avait affaire à forte femme ! ” Ma Tante ” l’attrapa par le fond du pantalon et lui fit faire un plongeon dans l’Yerres.".
Une des portes au fond, donnait sur un terre-plein au bord de l’Yerres plein de charme, ce qui explique l’engouement des artistes venant de Paris en semaine pour goûter et croquer ce coin verdoyant et bucolique. Le Moulin est devenu aujourd'hui une demeure de caractère dont on peut louer les salles pour banquets, séminaires, tournage de films, etc...

L’Abbaye Notre-Dame de Jarcy.

Jeanne de Toulouse
, petite-nièce de Richard Coeur de Lion et belle-soeur de Saint Louis a fondé en 1269 l'abbaye de Gercy qui a donné son nom au village médiéval, devenu ensuite Jarcy puis Varennes-Jarcy.  Elle périt avec son époux Alphonse de Poitiers en Italie au retour de l'ultime croisade de son beau-frère le roi Saint Louis. Elle fut inhumée dans l'abbaye de Jarcy et sa tombe y a été conservée jusqu'à la révolution française.
En 1515, à la demande de la reine Claude de France, épouse de François Ier, l’abbaye fut réformée et l’ordre bénédictin remplaça alors l’ordre de Saint Augustin. L’abbaye de Jarcy prend de plus en plus d’importance jusqu’au  XVIIèmesiècle qui verra toute la région ravagée par les guerres de religion puis par la Fronde (1652).
En 1777, l’abbaye est partiellement reconstruite. Le Comte de Provence, frère du Roi Louis XVI, pose lui-même la première pierre.
L’actuel château date donc du XVIIIèmesiècle, ce qui explique son style. Seuls subsistent de l’église abbatiale, plusieurs caves et des départs de souterrains ainsi que la base d’une ancienne tourelle : la «Tour des cloches » visible de la route, (un belvédère a remplacé un clocheton décapité).





La maison normande.

Appelée successivement « le Pavillon », « L’Ermitage », la Maison Normande était la ferme de l’Abbaye. Les religieuses de Gercy louèrent les murs de la demeure à un fermier qui leur rendait de nombreux services : il s’occupait du bétail de l’abbaye, logeait les visiteurs, soignait les vergers, labourait, fumait et cultivait la terre puis en récoltait les fruits…
Au cours de l’année 1915, elle fut provisoirement transformée en hôpital auxiliaire.
Les terres de l'actuel centre équestre faisaient aussi partie de l’ancienne ferme de l’Abbaye. Cette propriété est aujourd’hui un centre hippique qui appartient à l’ A.S.P.T.T.



Retour au parking du gymnase.
Nous traversons la grande prairie où paissent paisiblement les magnifiques chevaux du centre hippique puis longeons l'Yerres dont la rive marécageuse a été aménagée ici par la mise en place d'un long platelage surélevé. À la passerelle de la Rigaude, nous remontons vers le sommet de la cascade puis nous empruntons le sentier de la "Côté de Jarcy" qui va nous permettre de rejoindre le centre ville et,  enfin,  notre parking.

Carte de notre circuit :
Le plan imprimable et le fichier GPX de ce circuit sont accessibles dans l'onglet "GPX&PDF". (Mot de passe nécessaire)

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